Avec la crise sanitaire du coronavirus Covid-19, le gouvernement français a confirmé la semaine dernière travailler sur une application mobile StopCovid. Elle s'inscrit plus amplement dans le cadre d'un projet européen en open source.

Le sujet est sensible en Europe pour le respect des libertés individuelles. Secrétaire d'État en charge du numérique, Cédric O a déjà souligné une application qui serait installée sur la base du volontariat et avec des données anonymes qui seraient en outre effacées au bout d'un certain laps de temps.

Pas de géolocalisation pour l'application qui s'appuierait sur la technologie Bluetooth et dont l'unique but serait de prévenir les personnes ayant été en contact avec une personne testée positive au Covid-19. Il est ainsi question d'une application de traçage des contacts plutôt que de tracking (ou pistage).

Lors de son allocution aux Français où il a annoncé la prolongation du confinement jusqu'au 11 mai prochain, le président de la République Emmanuel Macron a évoqué son souhait d'un débat au Parlement avant cette date butoir pour l'application StopCovid.

" Plusieurs innovations font l'objet de travaux avec certains de nos partenaires européens, comme une application numérique dédiée qui, sur la base du volontariat et de l'anonymat, permettra de savoir si, oui ou non, l'on s'est trouvé en contact avec une personne contaminée. […] Le Gouvernement aura à y travailler, il ne faut négliger aucune piste, aucune innovation. Mais je souhaite qu'avant le 11 mai, nos Assemblées puissent en débattre et que les autorités compétentes puissent nous éclairer. "

Emmanuel Macron a ajouté que l'épidémie de coronavirus " ne saurait affaiblir notre démocratie, ni mordre sur quelques libertés. "

Il était déjà entendu que la décision du déploiement de l'application StopCovid ne pourrait se prendre sans la consultation du Parlement, avec des avis comme ceux de la Cnil et dans le respect du Règlement général sur la protection des données en Europe qui prévoit néanmoins une certaine latitude temporaire en cas d'urgence.

" Personne, pas même l'État, ne pourra reconstituer la liste de ceux qui ont été contaminés et des personnes avec lesquelles ils ont été en contact ", a assuré Cédric O.

Selon un sondage réalisé par l'Ifop pour la Fondation Jean Jaurès, 53 % des Français sont opposés à l'obligation d'installer l'application StopCovid. Avec une installation proposée de manière volontaire comme cela est effectivement prévu, 46 % l'installeraient, 45 % ne le feraient pas et 9 % sont indécis.