Lors de la grande conférence COP21 de Paris en 2015, des engagements avaient été pris pour limiter la hausse du réchauffement climatique à moins de 2 degrés au-dessus de la moyenne de l'ère pré-industrielle, seuil considéré comme générateur de perturbations climatiques que l'humanité aura du mal à affronter.

NASA photo Terre Des bases avaient même été posées pour limiter le réchauffement en-dessous de 1,5 degré, en vue de réduire l'impact sur les pays et populations les plus exposées (territoires au niveau de la mer ou situés dans des zones de fort réchauffement).

Depuis, les scientifiques ne cessent d'alarmer sur le fait que la fenêtre d'action permettant de contenir le réchauffement climatique est en train de se refermer faute de mesures suffisamment fortes et d'action coordonnée, jusqu'au secrétaire de l'Onu Antonio Gutteres qui rappelait il y a peu qu'il ne restait que deux années pour agir.

Le dernier rapport du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) produit ce week-end et présenté ce lundi va dans le même sens en soulignant l'urgence à limiter les émissions de gaz à effet de serre dès 2020, sans quoi la situation s'annonce compliquée.

2020, année-charnière pour l'humanité ?

Au rythme actuel d'émissions, la hausse de température moyenne de 1,5 degré sera atteinte vers 2040, avec déjà un certain nombre de conséquences mais qui resteraient cependant limitées par rapport à une hausse à 2 degrés où tous les effets attendus (fonte des glaces, hausse du niveau des océans, perte de biodiversité...) seraient fortement amplifiés.

Pour rester dans la limite d'une hausse de 1,5 degré, il faudrait, estime le GIEC, que le pic d'émission de gaz à effet de serre soit atteint en 2020 avant une décrue permettant de réduire de 45 à 50% ce volume d'ici 2030, ou de 20% si l'on vise l'objectif d'une limitation de 2 degrés.

Choisir la limitation du réchauffement la plus basse possible permettra aussi de réduire l'emballement des systèmes naturels de relargage du CO2, comme la fonte du permafrost, ou l'épuisement des systèmes capteurs, comme les océans et les grandes forêts, qui vont s'ajouter aux volumes produits par l'activité humaine, et dont les conséquences ont été réévaluées récemment.

Dans ce tableau assez pessimiste, le GIEC note que les coordinations se mettent en place et que des actions ont débuté mais qu'elles doivent être accélérées pour produire leurs effet au plus vite.

Encore faut-il que les pays les plus pollueurs jouent le jeu et que les investissements soient à la hauteur, ce qui laisse bien peu de temps pour éviter le pire.

Source : IPCC (GIEC)