L'Irlande n'a peut-être pas tout perdu en annonçant la fin programmée du Double Irish, ce mécanisme qui permet d'installer un siège social en Irlande tout en montant une filiale dans un paradis fiscal afin de sanctuariser les bénéfices et de réduire la pression fiscale.

Le pays reste en effet l'un des plus attractifs en Europe grâce à un taux d'imposition de 12,5%, ce qui devrait lui permettre de maintenir les multinationales déjà présentes, et il peut espérer rester au coeur des stratégies d'adaptation des grands groupes vis à vis d'une optimisation fiscale de plus en plus mal vue par les pouvoir politiques.

Google logo pro  Ce pourrait être le cas pour Google, dont le montage financier de ses filiales est régulièrement pris en exemple pour démontrer le perfectionnement poussé du système. Selon le journal Le Monde, le géant de Mountain View pourrait mettre fin à sa précieuse filiale des Bermudes (Google Bermuda Unlimited) et reporter son activité sur la filiale irlandaise.

La fin du Double Irish sera effective en 2020, ce qui laisse aux multinationales un peu de temps devant elles pour réformer leur circuit d'optimisation fiscale mais il faut encore se mettre d'accord sur la stratégie à suivre.

Le directeur financier de Google, Patrick Pichette, serait pour la fermeture de Google Bermuda à court terme tandis que Google Irlande deviendrait le coeur du dispositif mais les actionnaires seraient plus réticents, rapporte Le Monde.

De fait, si l'annonce de la fermeture de la filiale dans les paradis fiscaux peut être vu comme un signe de bonne volonté qui pourrait améliorer les relations de Google avec les pouvoirs politiques européens mais aussi nord-américain, il reste tentant de ne fermer la filiale qu'au dernier moment et de profiter jusqu'au bout d'un dispositif très bien huilé.

Comme Google, d'autres multinationales étudient les conséquences de la pression grandissante des politiques sur leurs mécanismes d'optimisation fiscale et elles commencent à prendre les devants pour éviter de devoir le faire sous la contrainte et dans des conditions moins favorables.

Mais cela veut dire aussi qu'il va falloir payer (un peu) plus d'impôts, ce qui aura des retentissements sur les performances des entreprises, condamnées à un ajustement qui va forcément déplaire aux actionnaires...

Source : Le Monde