Durant le mois de septembre, un article diffusé sur le portail de la NASA mais rapidement retiré affirmait que Google avait atteint la suprématie quantique, à savoir la résolution d'un problème (très spécifique) par un ordinateur quantique que les systèmes informatiques traditionnels ne peuvent résoudre dans un délai raisonnable.

Ce résultat est désormais précisé dans un article diffusé dans la revue Nature et vient valider la résolution du problème en un peu plus de 3 minutes là où le plus puissant supercalculateur au monde, Summit, aurait besoin de 10 000 ans pour pavenir au même résultat.

Google suprématie quantique

Le processeur quantique Sycamore utilisé exploite 54 qubits de type transmon dans une matrice les reliant à quatre qubits voisins mais l'expérience, menée à une température proche du zéro absolu, a été réalisée avec un total de 53 qubits, l'un d'entre eux n'ayant pas fonctionné correctement.

Le problème traité est très particulier et n'a pas un énorme intérêt en pratique, hormis le fait de pouvoir pousser le système quantique dans ses retranchements, et l'informatique traditionnelle a encore de beaux jours devant elle.

  

Google se félicite d'avoir atteint ce seuil de la suprématie quantique que l'on attendait avec des systèmes d'environ 50 qubits suffisamment stabilisés mais les résultats sont déjà questionnés, notamment par les chercheurs d'IBM qui affirment que le résultat en question aurait pu en fait être atteint en deux jours et demi avec le plus puissant supercalculateur à disposition simulant les algorithmes d'un système quantique...et que la suprématie quantique n'a donc pas encore été atteinte.

IBM utilise par ailleurs un autre marqueur des performances quantiques, qu'il nomme volume quantique et qui combine différents paramètres afin de ne pas tomber dans la trop grande simplification du seul nombre de qubits. La firme a d'ailleurs annoncé la mise en service d'un système quantique de 53 qubits accessible en cloud pour les entreprises et chercheurs désireux de mener des travaux et tester des algorithmes dans ce domaine.

La stabilité des qubits est en effet un élément essentiel influant fortement sur la qualité des résultats et le taux d'erreur associé et la notion de "suprématie quantique", aussi séduisante soit-elle, peut varier d'une définition à l'autre, tout en constituant un puissant facteur de motivation pour les spécialistes du domaine.

Source : Science News