Plutôt que d'empêcher Huawei d'accéder aux contrats de fourniture d'équipements 5G, le gouvernement français, via le ministère de l'Economie et des Finances, a déposé un amendement à la loi Pacte qui ajoute des couches de sécurisation et de contrôle sur les équipements télécom et renforce les pouvoirs de l'Anssi, avec une possibilité de vérification en amont mais aussi a posteriori des installations.

Arcep logo vignette L'Arcep, régulateur français des télécommunications, était priée de donner son avis sur cette approche et, selon le journal Les Echos, et celui-ci serait globalement positif.

Si le fond est acté et pourra confirmer les règles implicites du secteur, dont celle visant à empêcher Huawei d'accéder aux coeurs de réseau des opérateurs, l'Autorité s'inquiète de la forme et de la mise en oeuvre des dispositions en s'interrogeant sur l'impact des mesures sur l'activité des opérateurs.

Quelles conséquences pour le secteur télécom français ?

Ces derniers ont vu d'un mauvais oeil l'introduction de cet amendement qui risque de compliquer leurs déploiements avec le délai de deux mois de vérification par l'Anssi qui leur serait imposé.

Pour ce qui est du renforcement de la sécurité des réseaux, l'Arcep va dans le sens du gouvernement, même si certains politiques s'étonnent que cette question sensible ne soit abordée et traitée que juste avant les déploiements, avec une urgence qui permet difficilement de pouvoir prendre du recul et d'en saisir toutes les implications.

La campagne de dénigrement menée par les Etats-Unis auprès des gouvernements européens à l'encontre de Huawei, avec la mise en avant d'un risque pour la sécurité nationale, tend sans doute les gouvernements européens à reconsidérer des positions jusque-là plutôt souples.

Source : Les Echos