Pendant que l'Allemagne cherche les moyens d'écarter en douceur le groupe chinois Huawei des futurs coeurs de réseau 5G, la France ne semblait pas jusqu'à présent vouloir en arriver à ce point, tout en se déclarant attentive à la situation, histoire de ne pas froisser ses relations avec la Chine.

5G logo Le journal Les Echos relève toutefois que le gouvernement français envisagerait lui aussi de prendre des mesures pour éviter la main-mise du géant chinois sur les réseaux 5G français dont les premiers allumages sont attendus d'ici 2020.

Le quotidien économique indique que cela pourrait passer par une "extension du pouvoir d'agrément de l'Anssi" (agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), avec un amendement à la loi Pacte.

Opérateurs, régulateurs et Anssi se seraient ainsi rencontrés à ce sujet le 16 janvier dernier. Il s'agirait de donner à cette dernière une capacité de contrôle en amont de l'installation de nouveaux équipements mais aussi a posteriori et sur un spectre plus large d'équipements télécom et les mises à jour, avec même une possibilité de surveillance rétroactive sur les équipements 3G / 4G.

Cette solution éviterait une interdiction directe des matériels Huawei dans les réseaux télécom français tout en se donnant des moyens de contrôle poussés et en impliquant les opérateurs...qui n'apprécient guère cette responsabilité qu'on veut leur imposer et craignent que cela n'engendre des délais supplémentaires, alors que la France n'est déjà pas spécialement en avance sur la question de la 5G.

Si les opérateurs sont tenus de respecter certaines règles implicites (ne pas utiliser d'équipements Huawei de coeur de réseau en Ile-de-France, et pas plus de 50% d'équipements sur les réseaux), la volonté de SFR de passer outre ces mesures en région parisienne aurait incité le gouvernement à prendre les devants, tout en essayant de ne pas froisser le géant des télécoms (et le gouvernement chinois), bien implanté en France par ses multiples centres de recherche.

Source : Les Echos