Depuis plusieurs années, les Etats-Unis expriment régulièrement leur méfiance vis à vis du groupe chinois Huawei, à la fois équipementier télécom et fabricant de smartphones.

Huawei logo La question sensible de la sécurité nationale est mise en avant et sert de prétexte pour bloquer des contrats d'équipement avec les opérateurs US, tandis que l'utilisation d'appareils mobiles Huawei est déconseillée parmi les représentants du gouvernement ou chez les militaires.

Huawei ne propose d'ailleurs pas certains de ses smartphones de référence aux Etats-Unis, comme la série P20, ce qui ne l'empêche pas de progresser dans le trio mondial de tête du marché des smartphones.

Le Wall Street Journal a relevé que le gouvernement des Etats-Unis inciterait les pays alliés à faire preuve d'une même méfiance à l'égard de Huawei à l'heure des préparatifs de la 5G.

En Europe, où la firme chinoise est déjà bien présente et cultive des relations de longue date avec les opérateurs, la défiance n'est pas aussi palpable, même des interrogations demeurent.

Pendant que la presse se fait l'écho des réticences possibles de l'Allemagne, la France adopte pour sa part une approche moins rigoriste. Huawei est un partenaire de longue date (mais pas forcément pour les coeurs de réseau, même si une crainte d'écoute ou d'utilisation des données persiste pour certains scénarios ) et il participe activement aux premières expérimentations 5G de plusieurs opérateurs français.

Le journal Les Echos indique que le gouvernement évalue la situation mais ne compte pas (encore) prendre de mesures spécifiques, l'estimant sous contrôle. Des interrogations existent mais la crainte d'un retard dans le déploiement de la 5G (qui ne sera déjà pas vraiment précoce par rapport au reste du monde) ne laisse pas vraiment la possibilité de risquer de se passer complètement de Huawei.

Pour autant, une présence de Huawei au coeur des réseaux des opérateurs français n'est pas encore à l'ordre du jour, pas plus qu'elle ne l'a été pour la 4G, contrairement à d'autres pays européens. Il reste à voir si laisser Huawei à l'écart des équipements sensibles pour la 5G restera possible.

Source : Les Echos