Après avoir déjà fortement ralenti les relations commerciales entre le groupe chinoise Huawei et l'industrie high-tech américaine, le gouvernement américain pourrait aller plus loin en empêchant le fabricant chinois d'accéder aux ressources du fondeur taiwanais TSMC pour la production de ses puces mobiles Kirin.

Cela pourrait constituer un coup dur pour l'activité de fabrication de smartphones de la firme, déjà touchée par le blocage de l'accès aux services de Google, ce qui freine ses potentialités sur les marchés européens, mais il ne s'agirait que d'une difficulté temporaire, continue d'affirmer le fleuron technologique chinois.

Kirin 990 teaser

"Si les Etats-Unis prennent de telles mesures, nous pourrions toujours acheter des puces chez Samsung en Corée, MediaTek à Taiwan et Spreadtrum en Chine", a indiqué un porte-parole de Huawei.

"Et si nous ne pouvons plus produire nos propres puces, je pense que de nombreuses entreprises chinoises prendront le relais, et que nous pourrons créer nos produits en utilisant ces processeurs, de même que ceux conçus en Corée du Sud, au Japon, à Taiwan ou en Europe", a-t-il expliqué, d'autant plus que Huawei mise sur une stratégie de multi-sourcing.

De là à voir le fabricant utiliser des puces conçues et fabriquées par Samsung, il n'y a qu'un pas qui n'est toujours pas franchi mais qui pourrait intéresser le géant coréen, en quête de nouveaux débouchés qui lui permettraient de prendre des parts de marché à TSMC, indique la Nikkei Asian Review.

Huawei a déjà commencé à transférer une partie de sa production de puces normalement destinée à TSMC vers le fondeur chinois SMIC, signe d'une première étape dans la réorganisation de ses chaînes logistiques même si ce dernier est encore loin de pouvoir rivaliser sur les produits les plus pointus et profitant des noeuds de gravure les plus fins.