"C'est quelque chose qui peut être potentiellement mortel, pour Bouygues Telecom comme pour nous" : Xavier Niel, fondateur du groupe Iliad et de l'opérateur Free, n'y va pas de main morte pour qualifier le danger qui guette avec le processus actuel d'attribution des fréquences 5G qui doit être mis en place cet automne.

Comme Bouygues Telecom, il s'inquiète de la possibilité de voir les grands opérateurs rafler la mise et emporter le maximum de fréquences possible, ne laissant que des miettes aux plus petits acteurs.

5G

Or, au-delà de l'usage grand public, c'est l'activité professionnelle qui est en ligne de mire des nouveaux usages permis par la 5G, et la capacité pour tous les opérateurs de confronter leurs offres.

Avec le mode d'attribution prévu, qui va conduire les opérateurs à obtenir des blocs de 40 à 60 MHz à prix fixe puis à jouer les enchères sur des tranches de 10 MHz, un déséquilibre se profile avec le danger de voir un opérateur se retrouver avec seulement 40 MHz de spectre, ce qui signera quasiment son exclusion des bénéfices de la 5G et sa capacité à alimenter le jeu de la concurrence.

Xavier Niel plaide donc comme son concurrent pour une remise à plat du processus et l'octroi à chaque opérateur d'un bloc de 60 MHz minimum, avec des enchères pour obtenir le reste, et sachant qu'il n'y aura en tout que 310 MHz à se partager entre les quatre opérateurs.

Si Orange et SFR assomment l'enchère pour récupérer chacun 100 MHz, il ne restera que 110 MHz à se partager entre Free et Bouygues Telecom selon le mode actuel. Or Xavier Niel estime qu'une capacité de 60 MHz est un minimum pour "offrir une bonne 5G".

Sur ce thème de la bonne 5G, l'association UFC Que Choisir avertit déjà qu'elle attend les opérateurs au tournant sur leur communication, notamment si les opérateurs se retrouvent avec des ressources spectrales, et donc des performances, très différentes, toute cataloguées sous le même sigle 5G.

Source : Le Figaro