Les compteurs Linky installés à un rythme soutenu dans toute la France par Enedis provoquent ici et là des tensions chez les particuliers qui ne veulent pas du suivi affiné de la consommation électrique permis par la transmission régulière d'informations des boîtiers en CPL (courant porteur en ligne) ou par crainte des conséquences possibles sur leur santé.

Des recours ont été déposés contre les installations parfois forcées, ou au moins non désirées. Dans la région de Tours, sur 120 dossiers de particuliers exigeant le retrait du compteur Linky, le tribunal de grande instance a finalement demandé le retrait des compteurs intelligents dans 13 cas.

Linky compteur intelligent

Si la grande majorité des demandes a été rejetée, ces 13 dossiers ont été validés pour des raisons médicales. L'un d'entre eux est particulièrement mis en avant dans les médias puisqu'il s'agit du cas d'un enfant de 7 ans dont les états de fatigue chronique et de sommeil difficile, reconnus par certificat médical, sont potentiellement imputés à l'installation d'un compteur Linky.

Dans ce cas précis, le tribunal réclame une "livraison d'électricité exempte de courant porteur en ligne". Dans les autres cas, les demandes portent sur l'abandon des projets d'installation du compteur et la pose de filtre lorsqu'ils sont déjà présents.

La validation des cas pour raisons médicales repose essentiellement sur l'application du principe de précaution (et non la démonstration directe de la dangerosité de l'installation) et sur le fait que le rapport de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) publié en juin 2017 ne relevait pas de danger particulier mais pointait des incertitudes sanitaires méritant des études complémentaires, comme souvent dans ce type de dossier complexe.

Ce flou a été mis en avant par l'avocat des plaignants pour justifier d'un risque de "dommage imminent" pour les personnes électro-hypersensibles, auquel le tribunal de grande instance a été réceptif.

Enedis a aussitôt décidé de faire appel de la décision, comme l'entreprise l'a fait dans d'autres dossiers ailleurs en France, arguant de l'innocuité de ses compteurs intelligents et de l'extrême rareté des cas d'hypersensibilité aux ondes dans la population.

Source : Le Monde