Ce mardi, l'autorité de sûreté nucléaire a sommé EDF de stopper cinq réacteurs nucléaires d'ici à trois mois, dans le but d'opérer des contrôles. Une intervention ponctuelle inattendue par EDF et qui s'invite en dehors des visites programmées selon le calendrier annuel.

C'est justement suite aux contrôles réalisés sur quatre autres réacteurs dans le cadre d'arrêts programmés que l'ASN a souhaiter étudier plus en profondeur le parc d'EDF, notamment parce que ces visites ont mis en lumière quatre anomalies jugées sérieuses. Ces anomalies sont principalement des excès de concentration en carbone sur les générateurs de vapeur.

EDF nucléaire

L'ASN a ainsi annoncé souhaiter "anticiper les contrôles sur cinq autres réacteurs", "Après échange avec l'ASN, EDF va poursuivre l'audit sur les cinq derniers réacteurs qui restent à auditer sur la teneur en carbone, avant la fin de l'année. Cet audit doit être fait réacteurs à l'arrêt".

Les arrêts ne devraient pas durer plus de quelques semaines. Sont concernés deux réacteurs de la centrale du Tricastin dans la Drôme ainsi qu'un dans chaque centrale de Fessenheim, Gravelines et Civaux.

C'est l'anomalie repérée sur la cuve de l'EPR de Flamanville au niveau des fonds de générateur fabriqués par l'usine du Creusot d'Areva et de JCFC qui a mis en alerte l'ASN qui avait déjà appelé EDF a procéder à la vérification des 18 réacteurs que compte le parc nucléaire français.

Au total, 12 réacteurs sont équipés de fonds primaires conçus et fabriqués par la société japonaise JCFC qui est susceptible de présenter une concentration de carbone trop élevée pouvant amener à un affaiblissement des propriétés mécaniques. Des contrôles ont déjà été réalisés auprès de 7 de ces 12 réacteurs.

L'annonce de l'ASN de mettre à l'arrêt 5 autres réacteurs a déjà entrainé une tension du marché européen de l'électricité, la météo et les consommations en hausse à cette période de l'année ne sont pas pour arranger la situation.