Avant même les révélations issues des documents d'Edward Snowden qui montrent comment les services de renseignement peuvent accéder aux données stockées sur les serveurs des grands groupes high-tech US, le gouvernement français a souhaité créer une infrastructure de cloud computing souverain à destination des entreprises et dont les données pourraient être hébergées dans des datacenters situés dans le périmètre du territoire national.

Cloudwatt2  C'était le projet Andromède qui, après diverses péripéties, a donné naissance à deux sociétés, Numergy, appuyée par SFR, et Cloudwatt, soutenue par Orange, qui en détenait 44% du contrôle, mais aussi par Thales (22%) et par la Caisse des Dépôts (33%).

Initié avec retard en 2012, après le départ du groupe Dassault du fait de divergences de vues avec Orange, le projet Andromède s'est délité au fil des années et n'a pas vu l'essor prévu des deux acteurs créés pour la circonstance, au point que la totalité des 150 millions d'euros d'argent public qui devaient être injectés ne seront finalement pas versés.

Désormais, l'heure est au sauvetage de ce qui peut l'être encore et le groupe Orange vient d'annoncer la prise de contrôle totale de Cloudwatt par le rachat des parts de ses deux partenaires, avec la reprise de "l'ensemble des salariés".

L'opérateur explique que cette opération est cohérente avec les axes stratégiques décrits dans son nouveau plan quinquennal Essentiels2020 :"complémentaires à celles d'Orange, l'offre et la technologie de Cloudwatt représentent une opportunité pour accélérer le déploiement du cloud public souverain en France et en Europe".