Après Frank Esser, président de SFR, qui a expliqué il y a quelques semaines pourquoi il ne comptait pas négocier avec Free Mobile un accès à son réseau 3G en itinérance, c'est au tour de Stéphane Richard, directeur général de France Télécom, de s'exprimer sur le sujet.

Interrogé par le journal Les Echos, le patron d' Orange utilise un argumentaire proche de celui de son concurrent, à savoir que si des négociations pour permettre à Free Mobile d'utiliser son réseau 2G sont engagées et prévues par les textes réglementaires, il n'a en revanche aucune obligation de laisser Free utiliser son réseau 3G en itinérance.

Or, souligne Stéphane Richard, les choses étaient très claires au moment de l'appel à candidatures pour la quatrième licence 3G l'an dernier, pour lequel il n'était pas du tout question d'itinérance 3G. Free savait donc parfaitement à quoi s'attendre.

Il suggère même que ces conditions particulières ( pas d'obligation pour les opérateurs d'ouvrir un accès à leur réseau 3G ) expliquent peut-être le fait qu'il n'y a eu finalement qu'un unique candidat. On se souvient que plusieurs candidats potentiels ont été évoqués, dont le couple Virgin Mobile / Numericable qui s'est désisté peu avant le terme de la procédure de dépôt des dossiers, en raison d'incertitudes économiques notamment sur le déploiement d'un réseau mobile.


Orange bien campé sur ses positions
Stéphane Richard estime que Free s'est rendu compte un peu tard que de lancer des offres de téléphonie mobile sans accès data 3G était intenable. Or, d'ici 2012, période supposée de l'ouverture commerciale de ses offres, n'aura encore qu'un embryon de réseau.

Et, comme Frank Esser pour SFR, il souligne qu'il n'existe rien actuellement qui puisse obliger Orange ( ou les autres opérateurs mobiles ) à céder sur l'itinérance 3G. Il est également conscient que les règles du jeu peuvent changer si l' Arcep décidait d'imposer une telle condition.

Tout en affirmant qu' Orange s'adaptera à de nouvelles dispositions, il met en avant alors la possibilité de contester l'appel à candidatures tel qu'il a été proposé en 2009 et que le groupe Iliad a remporté.

Menace à peine voilée de procédures qui ralentiraient toute négociation sur l'itinérance 3G et ne permettrait donc pas de toute façon à Free Mobile d'être prêt en 2012...

Source : Les Echos