La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) met en demeure Clearview AI de mettre fin à un traitement illicite de données personnelles et biométriques de personnes se trouvant en France, et de les supprimer dans un délai de 2 mois.

Cette collecte de données se fait sans base légale selon l'enquête de la Cnil, et sans un dispositif satisfaisant pour les personnes afin d'accéder à leurs données ou demander leur effacement.

Ce n'est pas la première fois que la start-up américaine spécialisée dans la reconnaissance faciale est pointée du doigt, avec sa pratique qui consiste à aspirer des photos et vidéos accessibles sur internet et les réseaux sociaux.

Cleaview AI a ainsi développé une plateforme de reconnaissance faciale qui utilise une base de données de plus de 10 milliards d'images de visages. Sous la forme d'un moteur de recherche, la société vend ses services aux forces de l'ordre de divers pays afin d'identifier des visages d'auteurs ou victimes d'infraction.

cnil-clearview-ai-mise-en-demeure

Clearview souligne des sources web exclusivement publiques

La société américaine met en avant des recherches sur le web ouvert, sans la possibilité de chercher des informations privées ou protégées, notamment dans des comptes privés de réseaux sociaux.

La Cnil avait reçu des plaintes de particuliers et en mai 2021 de l'association Privacy International pour le non-respect de la législation française et du Règlement général sur la protection des données en Europe. Plusieurs dizaines de millions d'internautes en France seraient concernés par la collecte de données de Clearview AI.

" Ces personnes, dont les photographies ou vidéos sont accessibles sur divers sites web et des réseaux sociaux, ne s'attendent raisonnablement pas à ce que leurs images soient traitées par la société pour alimenter un système de reconnaissance faciale pouvant être utilisé par des États à des fins policières ", écrit la Cnil.