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6500 ou 5000K ?

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Charles VASSALLO
Bonjour à tous

J'ai ajouté pas mal d'élucubrations à ma page sur l'installation d'un
poste de travail chez soi
http://www.oitregor.fr.eu.org/numeric/gestion/installation.html#i6500

Au départ, une camarade de club avait trouvé pour un prix raisonable une
lampe toute montée «en lumière naturelle», donc, apparemment, l'outil
idoine pour compléter un moniteur étalonné à 6500K. La lampe avait été
achetée chez Gerstaeker, un fournisseur pour arts graphiques (inutile de
chercher, elle n'y est plus), mais c'est en fait la «lampe de peintre»
distribuée par l'entreprise Daylight :
http://fr.daylightcompany.com/product.plm/7/44
(qui malheureusement ne vend pas directement, ce qui fait que je ne peux
donner ni adresse ni prix pour se procurer la bête). Cette lampe
utilise un petit tube fluo de 18W à environ 6000K, mais Daylight propose
aussi une ampoule fluo plus petite de 11W, à 6500K, avec un culot E27
(qu'on peut donc monter dans une lampe d'architecte à bon marché)

Bref, je me suis demandé ce qu'on pouvait faire avec ça, si c'était un
achat vraiment recommandable, etc. Comme mon club dispose d'un
spectrophotomètre Eye-One, j'ai fait pas mal de mesures. C'est un
instrument vraiment passionant. Combiné à MeasureTools (gratuit en mode
démo, mais c'est suffisant) il crache des tas de chiffres... et la
question ensuite est de savoir quoi en tirer quand on n'est pas tombé
dedans tout petit. C'est parfois assez subtil, je vous laisse lire.

Je reste d'avis qu'il vaut mieux étalonner à 5000K et contrôler les
impressions à 5000K, je dis pourquoi, mais je ne forcerai personne à me
suivre ! Pour cela, l'ampoule Solux est ce qui se fait de mieux, mais je
n'ai toujours pas trouvé de solution pratique pour les monter autre que
de commander les lampes toutes faites d'origine US via un importateur
anglais.

Charles

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Sansame

Ça n'a rien à voir avec l'étalonnage du moniteur.


C'est uniquement l'éclairage de la salle ? J'avoue que je ne comprends pas
grand chose à ce point de vue...


Les espaces colorimétriques comme sRGB et Adobe RGB, ne décrivent pas
un environnement réel ou le comportement d'un appareil mais sont de
simples références conventionnelles donnant un sens aux trois nombres
RVB qui définissent une couleur. Ces deux espaces, qui ont leurs
primaires R et B identiques ne diffèrent que par la primaire V. De
plus, ils sont équilibrés, c'est à dire que les points situés sur la
droite R=V=B sont neutres. Le point de luminance max sur cette droite
est situé en D65 ce qui n'est pas moins conventionnel que les autres
caractéristiques des deux espaces.

ICC et Photoshop utilisatn un blanc standard D50, il faut que les
logiciels en tiennent compte en appliquant une adaptation chromatique,
transformation linéaire très simple fondée sur une matrice que
l'irrenmpaçable Bruce Lindloom publie ici
http://www.brucelindbloom.com/index.html?WorkingSpaceInfo.html

La plupart des profils ICC d'appareils ont l'espace XYZ comme espace de
connesion. Cet espace situe son blanc en D50. Il s'en suit que les
adaptations chromatiques foisonnent dans nos malheureux logiciels, sans
qu'on s'en aperçoive ce qui est de nature à préserver notre
tranquillité et même notre santé mentale.

On voit ainsi (sic !) qu'il n'y a aucun rapport entre le blanc produit
par un écran et le blanc des espaces colorimétriques de travail, le
blanc standard de l'espace de connexion des profils de nos appareils,
ni même le blanc de l'espace de connexion du profil de l'écran dont on
cause.

--
Sansame


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Charles VASSALLO
(sorry si j'ai envoyé deux fois, j'ai des déconnexions)

Sansame wrote:


Les espaces colorimétriques comme sRGB et Adobe RGB, ne décrivent pas un
environnement réel ou le comportement d'un appareil mais sont de simples
références conventionnelles donnant un sens aux trois nombres RVB qui
définissent une couleur. Ces deux espaces, qui ont leurs primaires R et
B identiques ne diffèrent que par la primaire V. De plus, ils sont
équilibrés, c'est à dire que les points situés sur la droite R=V=B sont
neutres. Le point de luminance max sur cette droite est situé en D65 ce
qui n'est pas moins conventionnel que les autres caractéristiques des
deux espaces.

ICC et Photoshop utilisatn un blanc standard D50, il faut que les
logiciels en tiennent compte en appliquant une adaptation chromatique,
transformation linéaire très simple fondée sur une matrice que
l'irrenmpaçable Bruce Lindloom publie ici
http://www.brucelindbloom.com/index.html?WorkingSpaceInfo.html

La plupart des profils ICC d'appareils ont l'espace XYZ comme espace de
connesion. Cet espace situe son blanc en D50. Il s'en suit que les
adaptations chromatiques foisonnent dans nos malheureux logiciels, sans
qu'on s'en aperçoive ce qui est de nature à préserver notre tranquillité
et même notre santé mentale.

On voit ainsi (sic !) qu'il n'y a aucun rapport entre le blanc produit
par un écran et le blanc des espaces colorimétriques de travail, le
blanc standard de l'espace de connexion des profils de nos appareils, ni
même le blanc de l'espace de connexion du profil de l'écran dont on cause.


Oh ! Tu nous le redis plus lentement ?
:-))

Euh... La bonne référence concernant l'adaptation chromatique est plutôt
http://www.brucelindbloom.com/Eqn_ChromAdapt.html
et je ne dirais pas qu'il s'agit de «transformation linéaire très
simple». Ou alors tout est simple dans la gestion de la couleur. Le
simple fait que Lindbloom dise qu'il y a eu (au moins) trois façons de
s'y prendre, donnant des résultats différents, laisse entrevoir quelque
complexité dans la chose.

Par ailleurs, pourquoi les XYZ seraient-ils automatiquement associés à
un blanc de référence D50 ? Pour moi, ce sont simplement les projections
du spectre incident sur les fenêtres x(lambda), y(lambda), z(lambda) (cf
Lindbloom, page http://www.brucelindbloom.com/Eqn_Spect_to_XYZ.html). Le
blanc de référence n'arrivera dans la compétition, de manière
arbitraire, qu'au moment de passer en Lab. A ce que j'ai compris...

Toujours à ce que j'ai compris, l'adaptation chromatique est un essai de
simulation de cette propriété de l'oeil que les couleurs ne dépendant
pas (trop) de l'illuminant et surtout que les gris restent toujours
gris. Une image en Adobe-98 arrive avec des RVB correspondant aux
primaires Adobe-98 équilibrées de manière à ce le blanc (255,255,255)
soit le blanc 6500K. Comment cette image va-t-elle être envoyée dans un
moniteur étalonné à 5000K ?

A ce que j'ai compris (encore), on va faire comme si l'image était une
scène illuminée au départ par du 6500K et qu'on changeait son éclairage,
en passant à du 5000K. C'est là qu'interviendrait l'adaptation
chromatique. Les tristimulus XYZ vont changer. Pour les gris pas de
problème : si on a le même gamma, un gris (200,200,200) au départ
restera à (200,200,200) à l'arrivée ; le blanc initial à 6500K deviendra
un blanc à 5000K. Mais pour les couleurs ? Faute de connaître le détail
des spectres de réflectivité dans la scène, le problème ne peut pas se
résoudre de manière exacte, d'où (sans doute) les diverses approches
historiques, qui correspondent à diverses façons d'intuiter le
changement des XYZ.

Pour revenir aux inquiétudes de JP Roche, si le moniteur est étalonné à
la TC de Adobe98 ou sRGB, l'affichage de l'image se ferait donc sans
adaptation chromatique, donc sans ce léger flou artistique qui
accompagne les adaptations chromatiques. Il serait donc intrinsèquement
plus fidèle. Mais il y en aura d'autres adaptations chromatiques,
notamment vers le D50 pour imprimer. Ne vaut-il pas mieux aussi faire
cette conversion aussi pour le moniteur afin d'avoir un meilleur accord
entre l'écran et l'imprimante ?

Bon, j'ai peut-être pas tout très bien compris.
Toute cette cuisine n'est pas si simple que ça, mais on y arrive, on y
arrive. Enfin, j'espère :-))

Charles

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Sansame

je ne dirais pas qu'il s'agit de «transformation linéaire très simple».


Ben c'est comme la cuisson d'une terrine de foie, c'est simple quand on
sait combien ça dure (50 min pour un foie qui a passé la nuit au frigo)
et à quelle température de four (120°). Une transformation linéaire
colorimétrique c'est simple parce que c'est toujours opéré par une
matrice carrée de 3 x 3...

Par ailleurs, pourquoi les XYZ seraient-ils automatiquement associés à un
blanc de référence D50 ?


Vous avez raison, il n'y a pas d'association théorique entre les deux
mais simplement un choix de l'ICC dans sa spécification des profils. De
même que l'espace de connexion des profils est obigatoirement CIE XYZ
pour les profils matriciels, ces derniers ont un blanc à D50 (X=0,9642
Y=1 Z= 0,8251). Quand on veut changer de blanc, il faut décaler le
contenu du profil ou l'espace de travail en faisant une adaptation
chromatique c'est à dire en appliquant une matrice 3x3...

L'ICC fixe ces contraintes dès le préambule de sa grosse norme : "In
summary, le PCS is based on XYZ (or CIELAB) determined for a specific
observer (CIE Standard 1931 Colorimetric Observer...), relative to a
specific illuminant (D50 - a chromatic adaptation transform is used if
necessary)... For colorimetric renderings, where the measured data was
not made relative to D50 then profile builder is expected to correct
the data to achive this."

Si on regarde par curiosité ce que devient l'espace de travail Adobe
RGB après avoir subi un décalage D65->D50, la primaire rouge est ainsi
transformée :

ICC-D65 -> D50
x=0.6400 -> 0.6484
y=0.3300 -> 0.3309
Y=0.2974 -> 0.3111

y en aura d'autres adaptations chromatiques, notamment vers le D50 pour
imprimer.


Les profils ICC de sortie, qui ont Lab comme espace de connexion et qui
sont obligatoirement basés sur des tables (et non une matrice), sont en
effet, eux aussi, à D50.


--
Sansame

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Charles VASSALLO
Sansame wrote:

je ne dirais pas qu'il s'agit de «transformation linéaire très simple».


Ben c'est comme la cuisson d'une terrine de foie, c'est simple quand on
sait combien ça dure (50 min pour un foie qui a passé la nuit au frigo)
et à quelle température de four (120°). Une transformation linéaire
colorimétrique c'est simple parce que c'est toujours opéré par une
matrice carrée de 3 x 3...


Ce n'est pas la matrice 3x3 qui est délicate, c'est le support
conceptuel qui est derrière.

Merci de ta réponse, mais j'aurais préféré avoir ton opinion sur le
reste de mon message et mon interprétation des choses. Avec ce mécanisme
d'adaptation chromatique à l'oeuvre dès qu'on fait une conversion, les
Lab n'ont plus le caractère intangible que les vulgarisateurs leur
prêtent volontiers ("couleurs exactes = Lab")

Charles


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Sansame

Merci de ta réponse, mais j'aurais préféré avoir ton opinion sur le reste de
mon message et mon interprétation des choses. Avec ce mécanisme d'adaptation
chromatique à l'oeuvre dès qu'on fait une conversion, les Lab n'ont plus le
caractère intangible que les vulgarisateurs leur prêtent volontiers
("couleurs exactes = Lab")


Les vulgarisateurs n'ont pas tort de qualifier d'intangible l'espace
Lab et CIE XYZ. Ces espaces résultent de l'expérience d'égalisation
menée avec un observateur standard, un gus qui ne change jamais d'avis
pourvu qu'on ne lui modifie pas son illuminant (il me semble que ce
n'était ni D50 ni D65 mais E pour l'espace CIE RGB des origines)...

L'adoption de D50 par l'ICC pour l'espace de connexion des profils
(PCS), qu'il soit XYZ ou Lab est de pure convention. L'ICC demande
simplement aux applications d'en tenir compte en appliquant une
adaptation chromatique si nécessaire. L'ICC demande par exemple aux
logiciels de calibrage de calculer les données XYZ ou Lab qu'ils
gravent dans les profils en assumant D50.

Quant au choix de la matrice d'adaptation à appliquer, elle n'est pas à
géométrie variable. L'irremplaçable Bruce Lindloom en fait la liste et
la genèse, mais l'ICC, dans son implacable rigueur, opte sans
ambibiguité ni justification pour la matrice de Bradford. C'est elle
qu'il faut appliquer et pas une autre...

--
Sansame

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Noëlle Adam
Charles VASSALLO wrote:

Pour les spectres des éclairages, on peut les relever en détournant les
mesures en mode émission (qui sont normalement prévues pour une sonde
collée à un écran).
La sonde greta version 2 fait la mesure de lumière ambiante et une

comparaison avec les eclairages recommandés.

Noëlle

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Charles VASSALLO
Noëlle Adam wrote:
Charles VASSALLO wrote:

Pour les spectres des éclairages, on peut les relever en détournant
les mesures en mode émission (qui sont normalement prévues pour une
sonde collée à un écran).


La sonde greta version 2 fait la mesure de lumière ambiante et une
comparaison avec les eclairages recommandés.



Et qu'est-ce qu'elle en fait, plus précisément ? N'ayant que le modèle
antérieur, je serais curieux de le savoir (même si je ne crois pas que
cela ait un rapport avec le relevé du spectre d'un illuminant)

Charles


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Noëlle Adam
Charles VASSALLO wrote:
Noëlle Adam wrote:
La sonde greta version 2 fait la mesure de lumière ambiante et une
comparaison avec les eclairages recommandés.


Et qu'est-ce qu'elle en fait, plus précisément ?

A ma connaissance, rien de particulier sinon le relevé, par comparaison

avec les valeurs "recommandées" on doit pouvoir avoir une idée si le
poste de travail est à peu près ok ou pas du tout.

Noëlle.


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fred.bleu11


Les profils ICC de sortie, qui ont Lab comme espace de connexion et qui
sont obligatoirement basés sur des tables (et non une matrice), sont en
effet, eux aussi, à D50.



On peut réaliser des profils ICC en D65



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Charles VASSALLO
fred.bleu11 wrote:


Les profils ICC de sortie, qui ont Lab comme espace de connexion et
qui sont obligatoirement basés sur des tables (et non une matrice),
sont en effet, eux aussi, à D50.


On peut réaliser des profils ICC en D65


C'est un raccourci d'expression : des profils ICC d'imprimante pour une
visualisation sous D65. Métairie offre ça (issus de ProfileMaker, je
pense) mais on doit aussi pouvoir se bricoler ça avec le kit Eye-One de
base.

Charles


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