Twitter iPhone pliant OnePlus 11 PS5 Disney+ Orange Livebox Windows 11

citation Rouillé (7)

48 réponses
Avatar
Octave
"... Du "ce qui est" barthésien" au "ce qui se fait" bergsonien, c'est
toute une conception du temps, en particulier du présent, et, par
conséquent, de la photographie, qui est en jeu. Le "ça a été" fait place
à un "ça s'est fait", ou plutôt à un "ça s'est passé". Cela présente
l'immense intérêt de briser avec la conception platement constative, de
faire passer la photographie de domaine des choses, de la présence et de
l'existence, à celui des événements."

"La photographie" d'André Rouillé,
folio essais, page 290




"L'enjeu n'est rien moins que de soustraire l'image à la dictature de la
référence qui verrouille la pensée sur la photographie - la théorie de
l'indice et la notion de "ça-a-été" n'étant que les derniers avatars de
cette hégémonie. La Chambre Claire (Barthes) n'est-il pas cet ouvrage
paradoxal qui se présente comme une "Note sur la photographie", mais qui
décrète l'invisibilité des images ? Et le "ça-a-été", ne rapporte-t-il
pas la temporalité photographique à celle de la chose ?"

page 291




"L'image photographique ne coïncide pas avec la chose, ni
matériellement, ni spatialement, ni temporellement."

page 291





--
www.octav.fr

10 réponses

1 2 3 4 5
Avatar
Claudio Bonavolta
Le 03.12.2011 22:51, Stephane Legras-Decussy a écrit :
Le 03/12/2011 17:37, albert a écrit :

Je dirais en paraphrasant Rouillé : "L'image photographique, si elle ne
coïncide pas avec la chose, coïncide avec le photographe,
matériellement, spatialement, temporellement."




ben laisse moi te dire que c'est bien meilleur que du Rouillé
ce que tu viens d'écrire là...



C'est aussi la réflexion que je me faisais ...

Claudio Bonavolta
www.bonavolta.ch
Avatar
albert
Bonjour Claude,

Excuse-moi pour le délire d'hier soir. Je n'étais plus Moi-même... Bon, je redeviens
sérieux et te remercie pour ces indications. Je n'ai pas lu "Un art moyen", il faudrait
que je m'y mette, j'ai toujours eu du mal avec Bourdieu, je trouve cela pesant et jamais
drôle. Suis-je bête...

Amitiés,
albert
----------------------------------------------------------
Photographies imaginaires
http://photo.imaginaire.free.fr
----------------------------------------------------------
Avatar
Bour-Brown
albert a écrit
( 4edb1393$0$5669$ )

Je n'ai pas lu "Un art moyen", il faudrait que je m'y mette



Je ne pense pas que cela vaille la peine. Il était sans doute intéressant
lors de sa parution (les années soixante), mais l'essentiel est maintenant
parfaitement intégré.


j'ai toujours eu du mal avec Bourdieu, je trouve cela pesant et jamais
drôle.



Le seul que j'ai vraiment aimé, c'est La distinction. À l'époque il m'a
montré combien mes réflexions et mes goûts n'avaient rien de personnels, et
combien mon comportement était déterminé par mon milieu. L'horreur.
Avatar
Octave
Le 03/12/2011 20:49, Bour-Brown a écrit :
Octave a écrit
( 4eda2202$0$10011$ )

Les photographes ont un rapport à la photo trop étroit, trop proche, trop
exclusif!



Sur le fond je crois que vous êtes d'accord tous les trois, parce que vous
partagez en fait la même conception : la photo n'est oeuvre que quand elle
est faite par un artiste.



Oui!
Enfin, pas entièrement. Il y a quand-même une histoire de la
photographie, avec de grands photographes. Rouillé explique simplement
que les photographes restent obnubilés par le sujet de la photo,
oublient ce qui est invisible selon Barthes:
"Quelle que soit sa manière, une photo est toujours invisible, ce n'est
pas elle qu'on voit".

Dit à ma manière, même quand ils utilisent tous les moyens à disposition
dans la photographie (jusqu'au flou, décadrage, surex, etc...), les
photographes le font en rapport au sujet, pour le sujet.
Pourtant, peu importe le sujet, quelque soit le sujet, il y aura photo.
Même lorsque le sujet n'est pas reconnaissable, il y a photo. La
question est plutôt là: qu'est-ce que c'est que cette machine qui après
deux siècles (presque) nous intrigue encore, malgré la quantité de photo
au monde ? Quel rapport au temps ? Pourquoi avoir encore envie d'en
faire, en variant certains paramètres, en en épuisant certains autres.
Quelle est cette richesse ?
Est-ce simplement un abrutissement, est-ce simplement pour vivre en se
mettant de faux prétextes ?



En art contemporain, les structures institutionnelles (privées ou
publiques,
les galeries, les éditeurs, les critiques, les écoles, les musées, les
affaires culturelles, snip la liste) ne fabriquent plus et ne valident plus
que de l'artiste uniquement.



Oui!



Une fois reconnu (snip les mécanismes de reconnaissance artistique),
l'artiste produit ipso facto de l'art.



Non!



On peut le faire autrement, le résultat est le même : une brique posée par
un maçon, c'est une brique, la même posée lors d'une cérémonie par Untel,
artiste officiel, c'est de l'art. Le statut artistique d'un objet n'existe
pas en soi, c'est son contexte qui le détermine.

(on peut bien sûr remplacer brique par photo, ça marche tout autant)




Il y a certainement un côté cérémonial dans l'art mondain, il y a aussi
de grands décideurs, mais il y a aussi des artistes à la mode qui
dégringolent, qui n'intéressent plus malgré la poussée propagandiste de
leur galerie. Si l’œuvre, le travail, ne suis pas une évolution, même en
rupture, mais de qualité, il est vite abandonné.
Donc, si cette brique ne parle pas, même posée par un artiste célébré,
elle restera seule, comme un brique de maçon.


Après on peut toujours développer. Comme notre société est une société de
consommation, il faut de plus en plus d'artistes pour produire de plus en
plus d'oeuvres, ce qui engendre de plus en plus d'activités (expo,
magazine,
festival, concours, etc.). Par exemple à partir de cette unique brique,
oeuvre, vont être produits documentaires, livres, expos, visites,
conférences, et si cette mayonnaise prend, ça finit en goodies façon
Ben, on
a des briques en mousse vendues en supermarché, d'autres avec thermomètre
intégré dans les magasins de gadgets, etc.

Donc voilà, on peut faire n'importe quoi qui se trouve dans un musée, on ne
fait pas de l'art pour autant. Et si on est artiste, on peut faire
n'importe
quoi, cela se retrouvera dans les musées, et ça sera de l'art.




Jusqu'à un certain point, il faut plaire aux décideurs, au milieu de
l'art. Mais n'est-ce pas comme ça pour tout ? Il faut sentir l'air du
temps, un artiste doit le sentir, de toute façon. Ça fait partie de
l'art de se situer dans son temps.

On trouve de plus en plus de salons nommés "contemporain", ce terme est
maintenant récupéré. On y trouve des copies d'idées anciennes, tous les
concepts du 20ème siècle y sont repris sans autre idée que de faire
"artiste". C'est comme ces salons passés où l'on trouvait de la peinture
"impressionniste" parce que c'était l'image de l'artiste, et comme plus
tard on retrouvait des peintures abstraites parce que c'était devenu ça
l'image de l'artiste.
Pour les salons contemporains, on peut dire: enfin! L'art va devenir
autre chose, va en tout cas se nommer autrement puisque ce mot
contemporain ne nomme plus l'art qui cherche, qui invente, qui prend des
risques dans l'inconnu.


--
www.octav.fr
Avatar
Octave
Le 03/12/2011 17:37, albert a écrit :

Bonjour,

"Octave" a cité :

"L'image photographique ne coïncide pas avec la chose, ni
matériellement, ni spatialement, ni temporellement."

page 291



Et après, elle correspond à quoi ? Il en parle ?




Oui, c'est dans la continuité de la citation précédente, sur le
"ça-a-été" de Cartier-Bresson.
Une photo n'est pas son sujet ni matériellement, ni spatialement, ni
temporellement. C'est difficile à accepter, mais il faudra bien un jour
ou l'autre.



Je dirais en paraphrasant Rouillé : "L'image photographique, si elle ne
coïncide pas avec la chose, coïncide avec le photographe,
matériellement, spatialement, temporellement."



Oui, plus!
Sauf que le photographe n'est matériellement pas une photographie,
spatialement pas dans la photographie (le plus souvent) et
temporellement pas forcément à côté de la photographie.



--
www.octav.fr
Avatar
Marechal Nouvoilat
"Bour-Brown" a écrit dans le message de
news:4edb40ec$0$2523$
albert a écrit
( 4edb1393$0$5669$ )

Je n'ai pas lu "Un art moyen", il faudrait que je m'y mette



Je ne pense pas que cela vaille la peine. Il était sans doute intéressant
lors de sa parution (les années soixante), mais l'essentiel est maintenant
parfaitement intégré.


j'ai toujours eu du mal avec Bourdieu, je trouve cela pesant et jamais
drôle.



Le seul que j'ai vraiment aimé, c'est La distinction. À l'époque il m'a
montré combien mes réflexions et mes goûts n'avaient rien de personnels,
et
combien mon comportement était déterminé par mon milieu. L'horreur.
Avatar
filh
Octave wrote:


Droit de réponse de Rouillé cité ci-dessus:
"Aussi la photographie ne peut-elle être pour moi qu'un passage, un
point d'observation, un lieu d'expérience, un outil de compréhension de
phénomènes qui l'incluent et heureusement la dépassent?: l'art
contemporain, les images, les médias, le numérique, la politique
culturelle, etc."


Citation de la critique de Poivert envers Rouillé, ci-dessus:
"L'histoire commune à l'art et à la photographie n'est en rien l'affaire
des photographes, mais bien celle, et uniquement celle, des artistes."

Je suis assez d'accord avec cette phrase, même dite par Poivert en tant
que critique de Rouillé.
Les photographes ont un rapport à la photo trop étroit, trop proche,
trop exclusif!



Je suis assez d'accord aussi... même si je crois qu'un certain nombre de
photographes récents ont une solide culture artistique.

Même Albert qui critique l'opposition technicien artiste, a lui même une
culture d'art contemporain d'une grande richesse... :)

Le cas le plus amusant est BB qui a cette culture pour mieux la
rejeter... mais bon c'est BB :)

FiLH

--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
Avatar
René
"Octave" a écrit dans le message de groupe de discussion :
4edb442d$0$3194$

Le 03/12/2011 17:37, albert a écrit :

Bonjour,

"Octave" a cité :

"L'image photographique ne coïncide pas avec la chose, ni
matériellement, ni spatialement, ni temporellement."

page 291



Et après, elle correspond à quoi ? Il en parle ?




Oui, c'est dans la continuité de la citation précédente, sur le "ça-a-été"
de Cartier-Bresson.
Une photo n'est pas son sujet ni matériellement, ni spatialement, ni
temporellement. C'est difficile à accepter, mais il faudra bien un jour ou
l'autre.



Je dirais en paraphrasant Rouillé : "L'image photographique, si elle ne
coïncide pas avec la chose, coïncide avec le photographe,
matériellement, spatialement, temporellement."



Oui, plus!
Sauf que le photographe n'est matériellement pas une photographie,
spatialement pas dans la photographie (le plus souvent) et temporellement
pas forcément à côté de la photographie.




Au risque de vous paraitre non seulement inculte mais carrément bête et
primitif j'ose affirmer que pareil sujet de discussion - à tout le moins les
assertions actuelles - ne concernent absolument pas la photographie. Les
mêmes affirmations - banales et simplissimes - peuvent être dites du
résultat de toute action humaine. Passé cette évidence le sujet concerne
soit la psychanalyse d'individus légèrement distordus soit l'analyse du
développement des enfants.

Je sais que dans les écrits sur l'art on se complait souvent dans ce genre
que l'on veut intellectuel de haut niveau et de grande profondeur
métaphysique mais personnellement, et j'ose espérer partager ma pensée, ce
genre me parait relever d'une manipulation intellectuelle où l'on cherche à
perdre le lecteur dans un labyrinthe de concepts faussement et
prétentieusement importants, à défaut de pouvoir vraiment démontrer la thèse
que l'on veut imposer comme vérité.

René
Avatar
filh
Bour-Brown wrote:
Le statut artistique d'un objet n'existe
pas en soi, c'est son contexte qui le détermine.



Danto démonte la théorie contextuelle qui semble a priori séduisante.

Je ne vais pas paraphraser Danto, j'en suis incapable, mais c'est à
lire.

Après... tout ce qui est art n'est pas chef d'oeuvre ou même art de
bonne qualité :)

FiLH

--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
Avatar
albert
Bonjour René,

"René" a écrit :

.../...
soit la psychanalyse d'individus légèrement distordus


.../...

Retourner la pensée comme un gant est un jeu dangereux ("d'ange heureux" comme dirait
Nietzsche) mais ce n'est qu'un jeu. Pas de manipulation ni imposition des mains sur des
esprits enfantins. Pourtant, d'un amusement comme l'est celui de se retourner comme des
crèpes en inversant sa pensée on peut s'apercevoir qu'elle est comme une tartine beurrée
qu'il est important de ne pas faire retomber du mauvais coté.

Il y a certaines pensées pour lesquelles cela revient au même, étant tartinées des
deux cotés. Par exemple, prenons ton dernier paragraphe, son équivalent antonymique
résonnera joliment mais son sens n'en sera pas pour autant enrichi (:

Je sais que dans les écrits sur l'art on se complait souvent dans ce genre que l'on veut
intellectuel de haut niveau et de grande profondeur métaphysique mais personnellement,
et j'ose espérer partager ma pensée, ce genre me parait relever d'une manipulation
intellectuelle où l'on cherche à perdre le lecteur dans un labyrinthe de concepts
faussement et prétentieusement importants, à défaut de pouvoir vraiment démontrer la
thèse que l'on veut imposer comme vérité.



J'ignore que sur les comptes dans la mécanique on ne s'insurge jamais sur ce principe
que l'on ne veut pas manuel, de bas niveau et de faible surface physique, et
universellement je n'ose pas désespérer de refuser mon existence, ce principe m'apparaît
descendre d'une évidence triviale où l'on se perd à chercher l'auteur dans une autoroute
de faits vraiment et humblement insignifiants, avec l'assurance d'être impuissant à
faussement démonter l'antithèse que l'on ne veut pas dispenser comme erreur.

Amitiés,
albert
----------------------------------------------------------
Photographies imaginaires
http://photo.imaginaire.free.fr
----------------------------------------------------------
1 2 3 4 5