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citation Rouillé (7)

48 réponses
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Octave
"... Du "ce qui est" barthésien" au "ce qui se fait" bergsonien, c'est
toute une conception du temps, en particulier du présent, et, par
conséquent, de la photographie, qui est en jeu. Le "ça a été" fait place
à un "ça s'est fait", ou plutôt à un "ça s'est passé". Cela présente
l'immense intérêt de briser avec la conception platement constative, de
faire passer la photographie de domaine des choses, de la présence et de
l'existence, à celui des événements."

"La photographie" d'André Rouillé,
folio essais, page 290




"L'enjeu n'est rien moins que de soustraire l'image à la dictature de la
référence qui verrouille la pensée sur la photographie - la théorie de
l'indice et la notion de "ça-a-été" n'étant que les derniers avatars de
cette hégémonie. La Chambre Claire (Barthes) n'est-il pas cet ouvrage
paradoxal qui se présente comme une "Note sur la photographie", mais qui
décrète l'invisibilité des images ? Et le "ça-a-été", ne rapporte-t-il
pas la temporalité photographique à celle de la chose ?"

page 291




"L'image photographique ne coïncide pas avec la chose, ni
matériellement, ni spatialement, ni temporellement."

page 291





--
www.octav.fr

10 réponses

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palmerclaude
albert wrote:
Bonjour René,

"René" a écrit :

.../...
soit la psychanalyse d'individus légèrement distordus


.../...

Retourner la pensée comme un gant est un jeu dangereux ("d'ange
heureux" comme dirait Nietzsche) mais ce n'est qu'un jeu. Pas de
manipulation ni imposition des mains sur des esprits enfantins.
Pourtant, d'un amusement comme l'est celui de se retourner comme des
crèpes en inversant sa pensée on peut s'apercevoir qu'elle est comme
une tartine beurrée qu'il est important de ne pas faire retomber du
mauvais coté.
Il y a certaines pensées pour lesquelles cela revient au même,
étant tartinées des deux cotés. Par exemple, prenons ton dernier
paragraphe, son équivalent antonymique résonnera joliment mais son
sens n'en sera pas pour autant enrichi (:
Je sais que dans les écrits sur l'art on se complait souvent dans ce
genre que l'on veut intellectuel de haut niveau et de grande
profondeur métaphysique mais personnellement, et j'ose espérer
partager ma pensée, ce genre me parait relever d'une manipulation
intellectuelle où l'on cherche à perdre le lecteur dans un
labyrinthe de concepts faussement et prétentieusement importants, à
défaut de pouvoir vraiment démontrer la thèse que l'on veut imposer
comme vérité.



J'ignore que sur les comptes dans la mécanique on ne s'insurge
jamais sur ce principe que l'on ne veut pas manuel, de bas niveau et
de faible surface physique, et universellement je n'ose pas
désespérer de refuser mon existence, ce principe m'apparaît descendre
d'une évidence triviale où l'on se perd à chercher l'auteur dans une
autoroute de faits vraiment et humblement insignifiants, avec
l'assurance d'être impuissant à faussement démonter l'antithèse que
l'on ne veut pas dispenser comme erreur.
Amitiés,
albert



Je vous lis et vous comprends (comme dirait de Gaulle aux ultras d'Alger)

Mais là n'est pas la question.

Assez fervent lecteur des écrits de l'Ecole de Grenoble ou de Habermas
(dépassé, je sais), je crois que, comme pour Bourdieu, on refuse toujours
d'approfondir les sujets dérangeants, ou de leur appliquer des principes de
réalité sur les données qui dépassent ou des contradictions qui dérangent
nos acquits et nos blocages, d'où des crises comme celle que nous vivons.
Refuser les liens qui existent entre le social, le culturel et l'individuel,
ce sont des pirouettes simplificatrices de détournement du sujet qui me
paraissent une évidence de la part de certains d'entre vous.

Oui SLD, je manie des concepts d'enfant de trois ans, mais cela suppose qu'à
ce titre selon Dolto au moins, je suis une personne :-)
Avatar
albert
Bonjour Claude,

"palmerclaude" a écrit :

Assez fervent lecteur des écrits de l'Ecole de Grenoble ou de Habermas (dépassé, je
sais), je crois que, comme pour Bourdieu, on refuse toujours d'approfondir les sujets
dérangeants, ou de leur appliquer des principes de réalité sur les données qui dépassent
ou des contradictions qui dérangent nos acquits et nos blocages, d'où des crises comme
celle que nous vivons. Refuser les liens qui existent entre le social, le culturel et
l'individuel, ce sont des pirouettes simplificatrices de détournement du sujet qui me
paraissent une évidence de la part de certains d'entre vous.



Euh, j'avoue ne pas comprendre. De quels sujets dérangeants parle-tu, de quelle crise,
de quel détournement du sujet ?

Pour moi le détournement est une pirouette artistique très commune, et aussi une
pratique très saine, demande à ton chat. D'ailleurs, là où tu vois un détournement, je ne
vois qu'un questionnement. Questionnant ou pontifiant, choisis ton camp :)


Amitiés,
albert
----------------------------------------------------------
Photographies imaginaires
http://photo.imaginaire.free.fr
----------------------------------------------------------
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Bour-Brown
René a écrit
( )

les assertions actuelles - ne concernent absolument pas la photographie.



On va dire qu'elles la concerne, mais pas que.


Les mêmes affirmations - banales et simplissimes - peuvent être dites du
résultat de toute action humaine.



C'est vrai.


Je sais que dans les écrits sur l'art on se complait souvent dans ce genre
que l'on veut intellectuel de haut niveau et de grande profondeur



C'est une composante tout à fait théorisée du système.

Tiens, un extrait de l'Art et le monde moderne, Huyghe et Rudel, 1969 :
http://cjoint.com/11dc/ALfsqp6OP8T_snobisme.jpg

Rigolo de voir que cette analyse, qui a presque cinquante ans, reste en
partie d'actualité...
Avatar
albert
"Bour-Brown" a écrit :

Tiens, un extrait de l'Art et le monde moderne, Huyghe et Rudel, 1969 :
http://cjoint.com/11dc/ALfsqp6OP8T_snobisme.jpg



Vachement indigeste. C'est aigri et insupportable. Pitié Bour-Brown ! D'où tu sors ce
truc ? De ta bibliothèque ? Si, à la fin, sur Salvador Dali, c'est assez juste. Mais si
Dali était effectivement un très mauvais peintre (c'est moi qui le dit...), par contre il
était prodigieusement intelligent et très drôle, ce qui compense largement ses déficiences
picturales et rend génial son art. Ah ! Dali invitant les académiciens au diner de Gala,
où ça ? Au musée d'histoire naturelle, les tables dressées au milieu des squelettes de
dinosaures...

Amitiés,
albert
Avatar
Bour-Brown
albert a écrit
( 4edd03e1$0$2503$ )

Vachement indigeste. C'est aigri et insupportable.



Ah, c'est du Huyghe, hein, toute une école.

Comme nous sommes dans un fil « citations », je me suis dit que sur le
verbiage, pourquoi pas un avis éclairé ?
(conservateur du Louvre, professeur au Collège de France, académicien, c'est
quand même du lourd)


Pitié Bour-Brown ! D'où tu sors ce truc ? De ta bibliothèque ?



Bien sûr.
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albert
"Bour-Brown" a écrit :

(conservateur du Louvre, professeur au Collège de France, académicien, c'est quand même
du lourd)



Ouais ! A mon avis c'est la même époque, il devait faire partie des invités de Dali au
diner de Gala...

PS : J'ai essayé de retrouver la photo de ce diner. Impossible. Où est-ce que j'ai vu
ca ? C'est une photo en N&B qui montre l'enfilade des tables et les académiciens
empapillonnés au milieu des dinosaures, et on imagine bien la correspondance des couleurs,
et je ne te parle pas de ce qu'ils avaient dans leurs assiettes...

albert
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palmerclaude
albert wrote:
"Bour-Brown" a écrit :

Tiens, un extrait de l'Art et le monde moderne, Huyghe et Rudel,
1969 : http://cjoint.com/11dc/ALfsqp6OP8T_snobisme.jpg



Vachement indigeste. C'est aigri et insupportable. Pitié
Bour-Brown ! D'où tu sors ce truc ? De ta bibliothèque ? Si, à la
fin, sur Salvador Dali, c'est assez juste. Mais si Dali était
effectivement un très mauvais peintre (c'est moi qui le dit...), par
contre il était prodigieusement intelligent et très drôle, ce qui
compense largement ses déficiences picturales et rend génial son art.
Ah ! Dali invitant les académiciens au diner de Gala, où ça ? Au
musée d'histoire naturelle, les tables dressées au milieu des
squelettes de dinosaures...
Amitiés,
albert



Souvenir, souvenir. En 1955 j'étais jeune jounaliste débutant, et j'ai suivi
une soirée avec Dali, arrivant à la Sorbonne pour une conférence sur la gare
de Perpignan et la similitude avec les cornes de rhinocéros.
Il était venu en Rolls-Royce, remplie de choux-fleurs.
Pour compléter le propos du post précédent ou celui d'avant, je participais
bien à ces mouvements du détournement, de mai 68 à ce jour : dada,
surréalistes, situationnistes et maintenant comme prévu à l'époque (à la
Sorbonne justement en mai 68 avec une floppée de jeunes publicitaires)
détournements commerciaux et nouvelles générations avec des styles
graphiques, des mix musicaux, collages, déchirures, mélanges de styles et de
technologies diverses, etc..
Il reste que le sens donné aux détournements n'est plus signifiant, ni en
opposition ou en exacerbation des difficultés sociales par exemple. Or un
artiste est normalement incompris, en avance sur les autres muvements de son
époque ou universellement reconnu..
Pour la photographie d'ailleurs que reste-t-il des images osées ou
détournées par les légendes ou des textes qui atteignent le grand public ?
Je pense par exemple à un photographe, Carré qui a été mis dans une salle à
part dans une exposition parce qu'il avait "osé" photographier une
prostituée russe en mettant en avant des postures montrant son sexe...
Ou encore la mise en lumière luxueuse par le Conseil Régional de Rhône-Alpes
sur des délires figuratifs pour la 11e biennale d'art cointemporain,
intitulée "Les Enfants Terribles".
J'ai visité cette exposition, il y a un mois et trouvé, pour l'essentiel,
ces tableaux quelconques, mais se revendiquant de l'avant-garde américaine
que nous avons connu grâce à Actuel quand les bd de Crumb sont venues
jusqu'à nous.
Je suis désolé, Dali et les photographes des années 30 à 60 étaient
infiniment plus innovants par la simplicité et la cohérence de leurs propos
et de leurs images, en dépit de leur caractère "détourné".
On ne m'enlèvera pas de la tête que, pour l'essentiel, les galleristes
exposent des séries d'artistes qui, depuis les salons de la Jeune Peinture
au début des années 70 tournent au procédé.
Quelques photos sur le pouce entre deux plénières de congrès...
http://cjoint.com/?3LfvaSyPzwR
http://cjoint.com/?3LfvbDw4fsl
http://cjoint.com/?ALfvcezZ5iW
http://cjoint.com/?ALfvcO6np7o
http://cjoint.com/?ALfvdrIqG8O
et pour vous épargner d'inutiles souffrances visuelles, les dernières d'un
australien, Reg Mombassa, juste acceptable, à mon goût !
http://cjoint.com/?ALfvdYVljn8
ou de Ray Caesar de Toronto :
http://cjoint.com/?ALfvnG38h88
Avatar
Bour-Brown
Octave a écrit
( 4edb4110$0$23764$ )

l'art qui cherche, qui invente, qui prend des risques dans l'inconnu.



C'est une conception - faire différent - qui ne m'intéresse absolument pas.
Avatar
René
"Bour-Brown" a écrit dans le message de groupe de discussion :
4edcfd5e$0$5704$

René a écrit ( )

les assertions actuelles - ne concernent absolument pas la photographie.



On va dire qu'elles la concerne, mais pas que.


Les mêmes affirmations - banales et simplissimes - peuvent être dites du
résultat de toute action humaine.



C'est vrai.


Je sais que dans les écrits sur l'art on se complait souvent dans ce
genre
que l'on veut intellectuel de haut niveau et de grande profondeur



C'est une composante tout à fait théorisée du système.

Tiens, un extrait de l'Art et le monde moderne, Huyghe et Rudel, 1969 :
http://cjoint.com/11dc/ALfsqp6OP8T_snobisme.jpg

Rigolo de voir que cette analyse, qui a presque cinquante ans, reste en
partie d'actualité...



Intéressant. Rigolo? Peut-être triste? Qu'importe. Ce style d'écriture me
convainc davantage, ma formation étant plus scientifique que artistique.

Il y a une quinzaine d'année j'ai pris plaisir - façon de parler - à
analyser certains articles critiques d'art du simple point de vue de la
structure logique. Question de bien saisir si la démonstration prétendue
était bien là et que j'étais l'idiot ou peut-être l'inverse. N'y a-t-il pas
quelqu'un qui a écrit il y a longtemps que ce qui se conçoit bien s'énonce
clairement... J'ai depuis économisé temps et argent dans l'achat de certain
magazines.

Je ne connais pas monsieur Rouillé mais aux extraits que j'ai lu je crains
de ne pas trouver beaucoup de plaisir à sa prose. Ce n'est qu'une
impression, en 600 pages il y a beaucoup.

Il me semble tout à fait admissible qu'un artiste puisse dire à peu près
n'importe quoi, n'importe comment. Que ses paroles puissent m'ennuyer, me
choquer ou me révolter, qu'importe. La création a ses exigences, les transes
de l'artiste lui sont souvent nécessaires, il nous faut donc les accepter...
Les comprendre? Parfois oui, parfois non. Je pense que le rôle du critique
est de ne pas y succomber et de savoir nous montrer - exemple exagéré -
qu'un artiste peut créer en prenant des vessies pour des lanternes, mais ce
critique ne doit pas essayer de nous faire prendre des vessies pour des
lanternes, sous prétexte que lui même en a besoin pour son propre prestige,
comme le montre ton texte en référence.

René
Avatar
René
"Bour-Brown" a écrit dans le message de groupe de discussion :
4edd3191$0$2514$

Octave a écrit
( 4edb4110$0$23764$ )

l'art qui cherche, qui invente, qui prend des risques dans l'inconnu.



C'est une conception - faire différent - qui ne m'intéresse absolument pas.



Un art différent m'intéresse souvent beaucoup plus qu'un art "maitrisé"

L'artiste d'avant, disons au début du siècle dernier, me fait penser à ce
petit immigrant sans le sous sans instruction qui ouvre une petite épicerie,
y met tout son temps, tous ses profits et qui à la fin se voit reconnu dans
la bourgeoisie à la tête d'une grosses chaine de supermarchés.

L'artiste actuel est celui qui fait des études universitaires
subventionnées, quelques résidences à l'étranger, fait des rencontres parmi
lesquelles il établit son réseau social de profs, de critiques actuels ou
futurs, de galeriste et directeurs de musées. Il est souvent socialement
établi avant même de commencer.

Le commerçant peut vendre de bons fruits ou des fruits de 3e catégorie.
Qu'importe. L'artiste peut en être un vrai ou tout simplement un arriviste.

L'art se défini beaucoup par la singularité, l'unicité de l'oeuvre mais
aussi par le prix que l'on consent à payer.

René
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