Dernier gros poisson alpagu=E9 par le Conseil sup=E9rieur de
l'audiovisuel :
Bernard Tapie. Ou plut=F4t le personnage qu'il joue sur TF1, le
commissaire
Valence, qui, en d=E9cembre, s'est fait pincer en flag' de passion
amoureuse
pour la derni=E8re Peugeot. La Une s'est juste fait tirer l'oreille,
mais, en
mati=E8re de pub clandestine, le CSA est g=E9n=E9ralement moins cl=E9ment:
de
l'avertissement =E0 la s=E9v=E8re mise en demeure, jusqu'=E0 la forte
amende (150
000 euros pour un Club Med trop voyant dans Loft Story), il ne se passe
pas
une semaine sans que les sages =E9pinglent les cha=EEnes de t=E9l=E9. Car
c'est bien
simple: hormis les =E9crans de pub, les marques n'ont pas droit de cit=E9
=E0 la
t=E9l=E9, au grand dam des cha=EEnes et des producteurs. Le CSA a
r=E9cemment
convoqu=E9 tout ce beau monde pour clarifier les r=E8gles.
Il est interdit de porter un T-shirt =ABPlayboy=BB
Et bing : mise en demeure pour Canal + o=F9 une animatrice a eu le bon
go=FBt,
fin 2003, d'arborer un T-shirt frapp=E9 du lapin =E9rotomane. M=EAme
chose, mais
logo diff=E9rent =AD celui du musculeux M. Propre =AD sur le T-shirt d'un
candidat
du Maillon faible de TF1 en mars 2004. La loi =AD un d=E9cret de 1992 =AD
est
limpide : =ABUne publicit=E9 est qualifi=E9e de clandestine lorsque sont
pr=E9sent=E9s
des biens, services ou autres marques en dehors des =E9crans
publicitaires.=BB
Et ce, pr=E9cise le texte, =ABdans un but publicitaire, c'est-=E0-dire
dans le but
non pas d'informer, mais de promouvoir=BB. C'est l=E0 toute la
difficult=E9
d'application. Quand le pr=E9pos=E9 aux gadgets de T=E9l=E9matin (France 2)
fait
l'article d'un nettoyeur de CD, informe-t-il ou promeut-il ? Pour se
conformer =E0 la l=E9gislation, la solution choisie dans l'=E9mission est
simple :
pas de marque =E0 l'antenne. Sur Canal +, dans la Matinale, on pr=E9f=E8re
citer
syst=E9matiquement plusieurs marques. Un bon point : le CSA rel=E8ve
justement
=ABl'absence de pluralisme dans la pr=E9sentation=BB comme un indice de
pub
clandestine. Du coup, pour =E9viter les foudres du CSA, les cha=EEnes
multiplient les astuces : floutage, flopage (l'image est invers=E9e pour
lire
ekiN au lieu de Nike), voire =AD une pratique n=E9e avec la
t=E9l=E9-r=E9alit=E9 =AD un
bon vieux bout de Scotch coll=E9 sur l'infamant logo.
Il est interdit de kiffer la Peugeot 407
Dans son Commissaire Valence r=E9cemment =E9pingl=E9, TF1 n'a rien cach=E9
du tout.
=ABC'=E9tait caract=E9ristique, raconte Elisabeth Fl=FCry-H=E9rard,
conseill=E8re au CSA
en charge du dossier de la publicit=E9, Bernard Tapie arrive et dit :
"Voil=E0
une belle voiture !" On lui r=E9pond: "Oui, c'est une Peugeot 407." Puis
il y
a un long gros plan sur le lion de Peugeot...=BB Sur Valence, TF1
reconna=EEt
une =ABmaladresse=BB, mais s'indigne de la rigidit=E9 du CSA : =ABA la
t=E9l=E9, on nous
oblige =E0 gommer la vie.=BB Ainsi dans les fictions trouve-t-on des
paquets de
c=E9r=E9ales aux noms fantaisistes, ou des titres de journaux invent=E9s.
La faute
=E0 qui ? Au CSA, r=E9pondent les cha=EEnes. Faux, r=E9torque
Fl=FCry-H=E9rard : =ABOn ne
demande pas la fabrication de faux v=E9hicules, mais de l=E0 =E0 ce qu'un
personnage fasse des mamours =E0 sa voiture...=BB Jacques Peskine, de
l'Uspa
(Union syndicale de la production audiovisuelle), rench=E9rit : =ABCe
sont les
cha=EEnes qui font du z=E8le.=BB Et de citer l'exemple de TF1 qui interdit
par
contrat, dans les fictions, toute apparition de marque, faute de quoi,
les
images litigieuses seront effac=E9es =E0 la charge des producteurs. Lors
de son
r=E9cent Yalta de la pub clandestine, le CSA a tent=E9 d'apaiser le
d=E9bat : =ABCe
qu'on a voulu dire aux cha=EEnes, souligne Elisabeth Fl=FCry-H=E9rard,
c'est:
"Calmons-nous." Dans une fiction, ce n'est pas grave, si, dans une
sc=E8ne =E0
la terrasse d'un caf=E9, on voit une bouteille de Coca-Cola.=BB
Il est interdit de manger chez McDo
Celle-l=E0, le CSA ne l'a pas vue. C'=E9tait Un gars du Queens, une
s=E9rie
am=E9ricaine diffus=E9e il y a peu sur la cha=EEne th=E9matique Com=E9die !.
On y
voyait Doug, le h=E9ros, en uniforme marron, livrer des colis =E0 bord
d'un
camion marron sigl=E9 IPS. On ne peut plus clair : c'est le transporteur
UPS
qui r=E9gale. En revanche, le CSA n'a pas loup=E9 la s=E9rie Ch=E9rie j'ai
r=E9tr=E9ci
les gosses diffus=E9e en 2002 sur M6, et son =E9pisode se d=E9roulant dans
un
McDonald's. D'ordinaire, c'est plus fin: la s=E9rie 24 Heures chrono a
ainsi
un accord avec Ford, mais les plans sur le logo des calandres sont
discrets.
N'importe : en France, cette pratique est totalement interdite, du
moins =E0
la t=E9l=E9. Le cin=E9ma est tr=E8s friand du placement de produits. Et
quand le
film passe =E0 la t=E9l=E9 avec sa grosse pub bien voyante (la semaine
derni=E8re
sur TF1, dans Just Married ou presque, on a vu Julia Roberts en robe de
mari=E9e monter dans un magnifique camion Fedex), le CSA n'y trouve rien
=E0
redire. Mais pour les productions t=E9l=E9, c'est niet. La raison ?
=ABNous
n'avons pas de contr=F4le sur les films, parce que les cha=EEnes
elles-m=EAmes
n'ont aucun contr=F4le, explique Elisabeth Fl=FCry-H=E9rard. En revanche,
quand
elles ach=E8tent des s=E9ries, il peut =EAtre pr=E9cis=E9 dans leur contrat
que les
cha=EEnes peuvent les couper, donc l=E0, la r=E8gle s'applique.=BB Au grand
regret
des cha=EEnes. Ainsi, =E0 M6, Michel Rey, directeur g=E9n=E9ral adjoint, se
dit
=ABfavorable =E0 un changement dans la r=E9glementation dans le but d'un
financement suppl=E9mentaire des fictions t=E9l=E9=BB.
Il est interdit de noyer le =ABChihuahua=BB dans le Coca-Cola
C'=E9tait durant l'=E9t=E9 2003. M=E9lomane averti, Patrick Le Lay avait
choisi
comme musique d'=E9t=E9 de TF1 Chihuahua, de DJ Bobo. Co=EFncidence :
entre
f=E9vrier et juin 2003, un certain breuvage gazeux avait lui aussi
choisi
Chihuahua pour accompagner ses pubs t=E9l=E9 : Coca-Cola... TF1 diffuse
le clip
de sa chanson de l'=E9t=E9 plus de 200 fois au cours de l'=E9t=E9 et le
fait
sponsoriser par... Coca-Cola ! Mieux, le breuvage est visuellement
pr=E9sent =E0
l'int=E9rieur du clip. Difficile de diff=E9rencier la vraie pub du clip
parrain=E9. Le CSA a jug=E9 que la programmation, en dehors des =E9crans
de pub,
=ABd'une chanson jusqu'alors identifi=E9e comme la signature de la
publicit=E9
d'une marque=BB =E9tait un cas flagrant de pub clandestine. Et encore...
C'=E9tait
un an avant que Le Lay avoue publiquement que son m=E9tier =E9tait de
vendre du
Coca-Cola.