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Guillermito condamne avec sursis

68 réponses
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Jacques Caron
Affaire Tegam: "Guillermito" condamné pour contrefaçon

http://fr.news.yahoo.com/050308/7/4b53y.html

X-Post fr.comp.securite et fr.misc.cryptologie, fu2 fr.comp.securite

Jacques.
--
Interactive Media Factory
Création, développement et hébergement
de services interactifs: SMS, SMS+, Audiotel...
http://www.imfeurope.com/

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Cedric Blancher
Le Tue, 15 Mar 2005 09:54:51 +0000, Steph.K a écrit :
Pas de liste de virus ==> c'est faux


Discutable comme point. De toute manière, les qualités de antivirus,
c'est sur fcsv que ça se discute. D'où le fu2 vers ce groupe.

Une bien triste affaire.


Je crois qu'on est tous d'accord sur ce point.

--
BOFH excuse #53:

Little hamster in running wheel had coronary; waiting for replacement
to be Fedexed from Wyoming

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Cedric Blancher
Le Tue, 15 Mar 2005 08:50:12 +0000, LaDDL a écrit :
Certes mais qu'est-ce qui a entrainé la rupture de dialogue entre
Guillermito et Tegam ?


On n'est pas sur fr.soc.histoire.guillermitovstegam :)))
Ceci dit, pour qu'il y ait rupture de dialogue, il faut qu'il y ait eu
dialogue préalable, ce qui ne semble pas avoir été le cas.

Parce qu'au début, soit au moment de la publication de ses travaux
Guillermito n'a pas été inquiété par Tegam, où est-ce que je me
trompe ?


Pas juridiquement. Juste fait traiter de terroriste.

N'est-ce pas cela qui aurait entrainé ce à quoi nous assistons
aujourd'hui ? Et qui manque dans ce procès pour bien comprendre le
pourquoi du comment.


Je doute que cela aide. On ne se soigne pas les poumons par l'ablation
d'un rein.>

Donc on le condamne parce qu'il a utilisé une version pirate du
logiciel. Ce point est indiscutable en droit français. Mais je
souhaiterais que l'affaire n'en reste pas là parce que je trouve cela
vraiment navrant.


Ben oui. Mais d'un autre côté, c'est aussi pour cela que partie civile
le poursuivait. Donc...

Amha cette affaire est un vrai cas d'école en communication de crise et
d'influence.


De _mauvaise_ communication de crise. Même le FAI câblé parisien n'a
pas fait pire en son temps...

Ce n'est qu'une suggestion mais je pense que notre petit milieu de la
sécurité informatique française devrait se regrouper pour publier un
document sur notre mode de fonctionnement, notre déontologie, nos
pratiques, etc.


Cf. autre branche du thread sur un certain nombre de documents de bonnes
pratiques et d'éthique à publier, comme cela a été fait pour les
pentests.

Parce que les amalgames, confusions et étiquettes ça commence à
dépasser les bornes. On assiste à un formatage des esprits et une
forme de terrorisme intellectuel qui nuit à la bonne compréhension du
contexte, des enjeux et des objetcifs de la sécurité
informatique.Qu'en pensez-vous ?


J'en pense que tous les professionnels ne se plaignent pas de cette
situation et s'en servent pour alimenter leur business, situation qu'il
est en outre extrêmement facile d'entretenir dès lors qu'on a un minimum
de visibilité sur le net.

J'espère parce que amha ça sent la manipulation à plein nez cette
affaire. Mais j'ai toujours pas saisi les enjeux et encore moins les
objectifs.


Je suis très enrhumé en ce moment...


--
Je suis a la recherche de la recette d'un space cake. Je ne trouve que
des recettes a base d'herbes. Je voudrais une recette avec du shit
(haschish), j'aurais de plus une preference pour un gateau au chocolat.
-+- fred in <http://neuneu.mine.nu> : Ah ben cake qui space mon neuneu?

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LaDDL
On 15 Mar 2005 10:39:16 GMT, Benoit Leraillez
wrote:

LaDDL wrote:

Donc on le condamne parce qu'il a utilisé une version pirate du
logiciel.
Ce point est indiscutable en droit français.


D'après ce que j'ai lu tu as tout faux! Mais en partie !


Je pense ne pas faire une mauvaise interprétation du jugement mais je n'ai
pas le monopole de la connaissance. So...

Il a quand même acquis une licence « d'occasion » ce qui ne respecte
pas la licence de l'éditeur qui interdit cette pratique.


Attends faut être sérieux un instant soit on a une licence soit on en a
pas. Ou alors tu me donnes des exemples de licences d'occasion car ça peut
m'interesser.

Or l'éditeur ne
vend pas son produit, n'exporte pas son produit vers le _continent_ où
réside Guillermito.


Et ?!

Alors merci d'appuyer tes propos pour justifier la
condamnation ;-)


C'est ce que j'ai fait. ;)
Merci de ne pas imaginer des choses...
Lis le thread tu comprendras sans doute mieux mon point de vue sur cette
affaire.


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LaDDL
On 15 Mar 2005 11:01:17 GMT, Cedric Blancher
wrote:

Le Tue, 15 Mar 2005 08:50:12 +0000, LaDDL a écrit :
Certes mais qu'est-ce qui a entrainé la rupture de dialogue entre
Guillermito et Tegam ?


On n'est pas sur fr.soc.histoire.guillermitovstegam :)))


Lol.
Je me permets de te poser la question étant donné que vous vous connaissez
(enfin je pense). Donc je me dis que tu as peut-être des informations
intéressantes sur cette affaire. That's all. ;)

Ceci dit, pour qu'il y ait rupture de dialogue, il faut qu'il y ait eu
dialogue préalable, ce qui ne semble pas avoir été le cas.


Ok.

Parce qu'au début, soit au moment de la publication de ses travaux
Guillermito n'a pas été inquiété par Tegam, où est-ce que je me
trompe ?


Pas juridiquement.


Ok.

Juste fait traiter de terroriste.


Oui ça c'est hallucinant ! Enfin bref...

N'est-ce pas cela qui aurait entrainé ce à quoi nous assistons
aujourd'hui ? Et qui manque dans ce procès pour bien comprendre le
pourquoi du comment.


Je doute que cela aide. On ne se soigne pas les poumons par l'ablation
d'un rein.>


Soit.

Donc on le condamne parce qu'il a utilisé une version pirate du
logiciel. Ce point est indiscutable en droit français. Mais je
souhaiterais que l'affaire n'en reste pas là parce que je trouve cela
vraiment navrant.


Ben oui. Mais d'un autre côté, c'est aussi pour cela que partie civile
le poursuivait. Donc...


Il leur fallait un point d'attaque, ils ont trouvé la faille. Et en droit
français c'est imparable.

Amha cette affaire est un vrai cas d'école en communication de crise et
d'influence.


De _mauvaise_ communication de crise.


Yep.

Même le FAI câblé parisien n'a pas fait pire en son temps...


Lol.

Ce n'est qu'une suggestion mais je pense que notre petit milieu de la
sécurité informatique française devrait se regrouper pour publier un
document sur notre mode de fonctionnement, notre déontologie, nos
pratiques, etc.


Cf. autre branche du thread sur un certain nombre de documents de bonnes
pratiques et d'éthique à publier, comme cela a été fait pour les
pentests.


On en a déjà discuté auparavant ensemble dans d'autres threads.
Pour les autres on fait référence ici à la charte de la FPTI.

Parce que les amalgames, confusions et étiquettes ça commence à
dépasser les bornes. On assiste à un formatage des esprits et une
forme de terrorisme intellectuel qui nuit à la bonne compréhension du
contexte, des enjeux et des objetcifs de la sécurité
informatique.Qu'en pensez-vous ?


J'en pense que tous les professionnels ne se plaignent pas de cette
situation et s'en servent pour alimenter leur business, situation qu'il
est en outre extrêmement facile d'entretenir dès lors qu'on a un minimum
de visibilité sur le net.


C'est pitoyable & scandaleux !
T'as des noms parce que dans les confrères que je connais je n'en vois pas
agir de la sorte.

J'espère parce que amha ça sent la manipulation à plein nez cette
affaire. Mais j'ai toujours pas saisi les enjeux et encore moins les
objectifs.


Je suis très enrhumé en ce moment...


Lol.


Avatar
Cedric Blancher
Le Tue, 15 Mar 2005 12:41:47 +0000, LaDDL a écrit :
Il a quand même acquis une licence « d'occasion » ce qui ne respecte
pas la licence de l'éditeur qui interdit cette pratique.
Attends faut être sérieux un instant soit on a une licence soit on en a

pas. Ou alors tu me donnes des exemples de licences d'occasion car ça peut
m'interesser.


Ce n'est pas toujours aussi simple. Dans le cas présent, un utilisateur
valide de Viguard a cédé sa licence d'utilisation à Guillermito (d'où la
qualification de licence d'occasion). Or il se trouve que les termes de
la-dite licence interdisent une telle cession.

Donc il avait un licence, mais elle n'a pas été reconnue comme valable,
malgré le fait que la cession de logiciels "d'occasion", donc de licences
d'utilisation, soit quelque chose de courant. D'où les interrogations sur
la validité de cette clause, puisque ce point n'a pas été discuté.


--
TP> (niark niark)
C quoi ce niark niark ?
-+- FM in GNU : Bien faire bisquer le neuneu -+-


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djehuti
LaDDL a écrit dans le message
news:

On n'est pas sur fr.soc.histoire.guillermitovstegam :)))


Lol.
Je me permets de te poser la question étant donné que vous vous
connaissez (enfin je pense). Donc je me dis que tu as peut-être des
informations intéressantes sur cette affaire. That's all. ;)


donc tu ne sais rien et tu es là... à la pêche aux informations
(confidences) ?

ton discours me semble plein de sous entendus et de contre vérités qui me
laisse perplexe quant à ta "neutralité"

si tu as besoin d'une chronologie de l'histoire, quelqu'un te fournira
sûrement un lien vers une page "objective"

@tchao


Avatar
LaDDL
On 15 Mar 2005 13:35:51 GMT, djehuti wrote:

LaDDL a écrit dans le message
news:

On n'est pas sur fr.soc.histoire.guillermitovstegam :)))


Lol.
Je me permets de te poser la question étant donné que vous vous
connaissez (enfin je pense). Donc je me dis que tu as peut-être des
informations intéressantes sur cette affaire. That's all. ;)


donc tu ne sais rien


Non je ne dirai pas cela.
Reprends le thread où j'y soulève les questions qui me semblent
fondamentale pour la bonne compréhension de cette affaire.

et tu es là...


Non je suis là.

à la pêche aux informations
(confidences) ?


Non j'essaie de comprendre. Ca te pose un problème ?

ton discours me semble plein de sous entendus et de contre vérités qui me
laisse perplexe quant à ta "neutralité"


Vas psychoter ailleurs merci.

si tu as besoin d'une chronologie de l'histoire, quelqu'un te fournira
sûrement un lien vers une page "objective"


Merci mais je me contente online du site de Guillermito [d'ailleurs j'en
profite pour lui dire que des filles aux cheveux bleus ou rouges j'en
croise souvent dans mes rêves les plus fous ;)] ; du blog de maître Eolas
; du site de l'éditeur de logiciel concerné ; de mes avocats et pour
suivre cette affaire.



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LaDDL
On 15 Mar 2005 12:49:36 GMT, Cedric Blancher
wrote:

Il a quand même acquis une licence « d'occasion » ce qui ne respecte
pas la licence de l'éditeur qui interdit cette pratique.
Attends faut être sérieux un instant soit on a une licence soit on en a

pas. Ou alors tu me donnes des exemples de licences d'occasion car ça
peut m'interesser.


Ce n'est pas toujours aussi simple. Dans le cas présent, un utilisateur
valide de Viguard a cédé sa licence d'utilisation à Guillermito (d'où la
qualification de licence d'occasion). Or il se trouve que les termes de
la-dite licence interdisent une telle cession.


Autant pour moi j'avais cru comprendre qu'il avait téléchargé en warez le
soft puis avait récupéré un numéro de série.
Il se fait coincer sur les subtilités des termes de la licence ! Aie.

Donc il avait un licence, mais elle n'a pas été reconnue comme valable,


J'observe cela oui !

malgré le fait que la cession de logiciels "d'occasion", donc de licences
d'utilisation, soit quelque chose de courant.


A priori.

D'où les interrogations sur
la validité de cette clause, puisque ce point n'a pas été discuté.


Cela fait parti des zones d'ombres amha.



Avatar
NO_eikaewt_SPAM
Bonjour,


Je me permet de repondre d'un coup a certaines des remarques de
Cedric issues de differents messages en les copiant ici.


C'est un peu gratuit comme affirmation ça, non ? Ou alors tu es mieux
informé que la plupart d'entre nous pour connaître d'une part le
volume de vente du produit et son évolution, et d'autre part les
raisons de cette évolution...



Quand Tegam dit que 80% des clients de Viguard sont clients depuis au
moins 5 ans. Ca doit vouloir dire que depuis 5 ans Tegam a attire'
moins de 20% de nouveaux clients, non ? Quant aux raisons de cette
evolution, meme si selon le procureur c'est la qualite' du produit
qui regule le marche', je n'en ai aucune idee.

De ce que j'en ai vu, les remarques de Guillermito ont en plus été
prises en compte dans l'évolution du produit (selon ce qu'on peut
lire chez l'éditeur) puisque l'expert a confirmé la véracité de ses
dires à l'époque... Ça fait partie des choses extrêmement navrantes
dans cette histoire...


Ce qui est navrant, c'est que lorsqu'un juge a pose' cette question a
Eyal Dotan a l'audience, celui-ci a nie' les critiques de Guillermito
aient influe' sur l'evolution de Viguard. Il s'est contente'
d'expliquer que les mises a jour logicielles etaient une etape normale
du processus de developpement (certes, difficile de dire le contraire),
et que les ameliorations apportees a Viguard ne l'ont pas ete' suite
aux analyses de Guillermito.

J'aurais souhaité, oui, que le jugement dise clairement que la
démarche de Guillermito était légitime et que sa condamnation ne
portait pas là-dessus. En ne statuant pas sur ce point, on laisse les
gens vaquer à leurs élucubrations les plus diverses, comme tu le
constates aussi bien que moi, entretenant le buzz ambiant, en France
comme à l'étranger (cf. la liste full-disclosure récemment).


Ce qui est dommage dans cette histoire, c'est que le texte du jugement
est difficile a interpreter. Pourtant, je ne suis pas d'accord avec
l'interpretation d'Eolas quant il ecrit que "Le full disclosure n'est
pas condamné par cette décision." et que "L'auteur de la révélation
devra prendre garde de rester dans les limites de la légalité :
travailler sur une version licite du logiciel où la faille est
révélée, et ne pas modifier ce programme tel que l'entend l'article
L.122-6-1 du CPI".

Le jugement souleve d'abord deux elements qui font du desassemblage
un delit, l'expression "et surtout" signifiant a mon sens que
chacun de ces deux elements pris isolement suffit a constituer le
delit (en tout cas, que le deuxieme element aurait suffi) :
- Le fait que Guillaume n'a pas demontre' qu'il avait acquis une
license du produit ;
- Le fait qu'il ait utilise' le resultat de ses analyses pour "porter
atteinte a l'exploitation normale du logiciel" ou qu'il ait "cause'
un prejudice injustifie' a son auteur".

Ce deuxieme point est essentiel. Si tu debogues un logiciel
commercial pour trouver comment declencher un debordement de
tampon, peut-on considerer que tu "portes atteinte a son
exploitation" ? Ni plus ni moins que Guillermito quand il
explique comment contourner le controleur d'integrite' de
Viguard, a mon avis.

Comment savoir si tu causes un prejudice injustifie' a l'auteur ?
Le texte jugement n'explicite pas vraiment ce point. Dans le cas
present, il semblerait que le fait que l'auteur ait estime'
subir un prejudice du fait des publications de Guillermito ait
suffi : le rapport de l'expert ne remet en effet pas en cause
la justesse des conclusions de Guillermito.

J'en conclus fort logiquement qu'il est dangereux de publier
les resultats d'une analyse issue du desassemblage d'un logiciel
si l'editeur du logiciel estime que cette analyse est de nature
a lui porter prejudice.

Interessons nous maintenant au paragraphe suivant :
"Il résulte de ce qui précède que Guillaume T. a effectivement
reproduit, modifié, et rassemblé tout ou partie du logiciel
Viguard puis procédé à la distribution gratuite de logiciels
tirés des sources du logiciel Viguard."

Modifie', reassemble', procede' a la distribution. Aucun de ces
termes ne vise l'utilisation d'une version "Warez" ou dont la
license a ete' cedee. Cette phrase vise sans aucune equivoque les
proof-of-concept publiees par Guillermito. Quelle portion de
Viguard a-t-elle ete' "reproduite et reassemblee". Moins de 40
octets. Une routine de checksum. C'est ca la contrefacon ? Ben
selon le tribunal, oui. En tout cas, c'est comme ca qu'ils ont
cru bon de justifier leur jugement.

Alors ca n'est pas parce qu'on refuse de lire et de chercher a
comprendre et qu'on se repete "ce jugement ne concerne pas le
full-disclosure" que ca va devenir vrai. Il y a des limites a la
methode Coue'. Qu'on le veuille ou non, au dela du cas de
Guillermito, ce jugement constitue un facheux precedent.

--
Tweakie


--
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Complaints-To:

Avatar
Stephane Catteau
Tweakie nous disait récement dans fr.comp.securite
<news: :

[Modération: Je maintiens la discussion sur fcs, mais il serait bon de
ne pas trop dévier sur le seul droit et son application, ou alors avec
un suivi sur fr.misc.droit, d'avance merci.]


Ce qui est dommage dans cette histoire, c'est que le texte du
jugement est difficile a interpreter.


Pas tant que cela je trouve. Enfin, à chacun de se faire sa propre
opinion :
<http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2005/03/15/92-affaire-
guillermito-le-jugement>


Pourtant, je ne suis pas d'accord avec l'interpretation d'Eolas quant
il ecrit que "Le full disclosure n'est pas condamné par cette
décision."


Il interprétait là le verdict et l'ébauche de jugement, et non le
jugement lui-même. Or, force m'est de constater qu'il n'avait pas tort.
Le jugement indique clairement que les deux seuls motifs de la
condamnation, sont l'impossibilité qu'à eu Guillaume de démontrer qu'il
avait une licence[1], et le fait qu'il ait contrefait le code de
ViGuard.

Quant au full disclosure, il est abordé deux fois dans le jugement. La
première est implicite et concerne l'article 122-6-1 du CPI : "[...] et
surtout cet article édicte in fine 'qu'il ne saurait être interprété
comme permettant de porter atteinte à l'exploitation normale du
logiciel ou de causer un préjudice injustifié à son auteur'".
Autrement dit, on n'a pas le droit de porter atteinte à l'exploitation
normale d'un logiciel, mais rien ne dit si l'on a le droit ou non de
regarder si cette exploitation est normale et ce passe conformément à
sa destination. De même, il n'y a rien en soit qui permette de savoir
si la publication d'une faille avérée est un préjudice et s'il est ou
non justifié. La clémence du verdict pourrait être considérée comme
tendant à démontrer qu'il n'y a pas préjudice ou que celui-ci est
justifié, mais ce n'est là qu'interprétation, puisqu'au final l'on ne
peut que subodorer le pourquoi de cette clémence.

La seconde allusion au full disclosure est elle explicite : "Il
résulte de ce qui précède que Guillaume T. a effectivement reproduit,
modifié, et rassemblé tout ou partie du logiciel Viguard puis procédé à
la distribution gratuite de logiciels tirés des sources du logiciel
Viguard."
Il y a là définition d'une limite à ne pas franchir, sans pour autant
que l'on sache clairement où elle commence. L'on n'a pas le droit[2] de
reprendre le code du logiciel concerncé pour exploiter une faille que
l'on publie, mais l'on ne sait toujours pas si l'on a le droit de
publier du code permettant d'exploiter cette faille. Le jugement
n'apporte donc aucune réponse concrète sur le full disclosure, se
contentant d'indiquer qu'une chose précise est interdite, sans laisser
de pistes sur ce qui pourrait être autorisé.


[1]
Ce qui équivaut à ne pas en avoir et annonce mal le 12 Avril :-(

[2]
Exception faite des logiciels libres ou OpenSource, cela va de soit.


Le jugement souleve d'abord deux elements qui font du desassemblage
un delit,


Absolument pas. Ce ne sont pas les actes préalables qui sont mis en
cause ici, mais le résultat de ces actes. Le desassemblage reste
autorisé, tant qu'il n'est pas utilisé pour commettre une délit.


Ce deuxieme point est essentiel. Si tu debogues un logiciel
commercial pour trouver comment declencher un debordement de
tampon, peut-on considerer que tu "portes atteinte a son
exploitation" ?


Tant que tu n'es pas obligé de modifier le-dit logiciel pour le
déboguer, tu ne portes pas atteinte à son exploitation. Par contre, il
en va autrement si tu es obligé de désactiver une routine qui testerait
la présence du débogueur que tu utilises ; cela tout simplement parce
que la présence de ce test indique explicitement que le logiciel n'est
pas prévu pour fonctionner avec ce débogueur. Ce qui donne une limite à
la recherche de faille, tu *dois* utiliser des outils compatibles avec
le logiciel que tu testes.


Ni plus ni moins que Guillermito quand il explique comment contourner
le controleur d'integrite' de Viguard, a mon avis.


Quand il l'explique, non. Par contre il en va autrement quand il
fournit un logiciel permettant de le faire par modification définitive,
bien que non immuable, du logiciel. Le full disclosure doit donc se
contenter de modifier le programme en mémoire.


Comment savoir si tu causes un prejudice injustifie' a l'auteur ?


Pour ma part, je dirais qu'il est injustifié dès lors que les propos
que tu tiens ne sont pas applicable à un logiciel tel qu'il est à son
installation, phase de configuration exceptée. Si tu es obligé de
changer ne serait-ce qu'un octet avant de pouvoir exploiter ta faille,
c'est de la diffamation car tu as toi-même créé la faille.


J'en conclus fort logiquement qu'il est dangereux de publier
les resultats d'une analyse issue du desassemblage d'un logiciel
si l'editeur du logiciel estime que cette analyse est de nature
a lui porter prejudice.


Ce que tu dis aurait été vrai même si le jugement avait été explicite
quant aux raisons de la clémence du verdict. Ce n'est pas parce que la
justice à "dit que", que l'éditeur ne te trainera pas devant elle si tu
l'a vexé.
Or à mon sens, c'est exactement ce qui s'est passé ici. Comme l'a
rappelé Guillaume durant le procès, il fut un temps où Tegam
communiquait sur le fait que ViGuard était efficace à 100%. Il faut une
sacré dose de certitude, voire peut-être d'orgueil, pour oser annoncer
une telle chose. Alors forcément, le jour où quelqu'un démontre que
c'est faux, tu tombes de haut et tu te fais mal. Mais bon, n'ayant pas
envie de froisser la succeptibilité de ces messieurs, je n'irais pas
plus loin dans mon raisonnement.


Quelle portion de Viguard a-t-elle ete' "reproduite et reassemblee".
Moins de 40 octets. Une routine de checksum. C'est ca la
contrefacon ?


A moins que Guillaume, ou n'importe qui d'autre, n'arrive démontrer
que ces 40 octets se retrouvent dans un logiciel antérieur à leur
apparition au sein de ViGuard, la routine qu'ils composent est la
propriété de Tegam et le serait même s'ils n'avaient pas déposé le
logiciel auprès de l'APP. Dès lors, toute personne reproduisant ces 40
octets est succeptible d'être poursuivi en contrefaçon par Tegam, qui
gagnera. Et cela même si cette reproduction est fortuite. Ainsi est
écrit le droit français.
C'est une bonne chose lorsqu'il s'agit d'une oeuvre littéraire ou
filmographique, par exemple. C'est limite lorsque cela s'applique à une
oeuvre musicale, ça l'est plus encore dès lors que cela s'applique aux
logiciels. Pour autant, tant que ce dernier domaine dépendra du CPI, il
en sera ainsi et il faudra faire avec.


[...] Qu'on le veuille ou non, au dela du cas de Guillermito, ce
jugement constitue un facheux precedent.


En aucun cas, au contraire même. Il n'est pas besoin d'en connaitre la
cause pour voir que la clémence du verdict démontre avec certitude que
la justice n'est pas sourde aux raisons à l'origine des actes.
N'oublions pas que le parquet avait requit quatre mois de prison avec
sursis et une amende de 6000 euros. Non seulement le montant de
l'amende a été moindre et assortie du sursis, mais en plus la peine de
prison a été totalement oubliée.
De fait, je vois plus le verdict comme une peine de principe.
"Monsieur T., vos intentions étaient louables, mais vous avez fait deux
*bétises*, je me dois donc de vous taper sur les doigts". J'insiste sur
le terme de "bétises", car la contrefaçon, délit reconnu ici comme
constitué, est normalement passible de prison *ferme* et d'une amende
qui se chiffre en dizaine de milliers d'euros. Or même le parquet
n'avait pas osé aller jusque là.


Pour conclure, il y a des limites et ce verdict rappel qu'il ne faut
pas les dépasser, point. Dommage, l'on attendait plus, notament une
définition plus précise de ces limites, mais si ce flou est le prix à
payer pour la faible condamnation de Guillaume, ce n'est pas moi qui
vais m'en plaindre.



Tout cela étant dit, ne pourrais-tu faire quelque chose pour les
horribles accents de tes messages ?

[Note: Tout cela est à considérer comme écrit avec seulement deux
neurones en état de marche, puisque c'est le cas]
--
"En amour, on plaît plutôt par d'agréables défauts que par des qualités
essentielles ; les grandes vertus sont des pièces d'or, dont on fait
moins usage que de la monnaie"
Ninon de Lenclos

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