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MAO pour quoi faire ?

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Gerald
Tiens, du coup c'est moi qui me lance et pas sur mon "dada" que vous ne
connaissez que trop.

Un ami compositeur, et qui utilise *beaucoup* son ordinateur à cet
effet, me faisait l'autre jour la réflexion suivante, qui concernait
aussi bien sa manière de faire de la MAO que la mienne ou d'autres
imaginables :

« Au fond, la vraie question est de savoir ce qui peut être
effectivement fait avec l'ordinateur qui ne pourrait pas être fait sans
lui ». Fichue bonne question, non ?

Que j'étends un peu aux instruments de musique numériques (disons...
logiciels pour être en charte, mais il y a de moins en moins de
différences) et aux superbes possibilités novatrices que les commerciaux
nous vantent à leur sujet : à partir de quel moment arrête-t-on de faire
une « démo » de l'instrument et commence-t-on à utiliser ces
fonctionnalités pour créer une musique nouvelle qui ne pourrait pas être
faite sans elle ?

--
Gérald

10 réponses

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siger
jean-daniel dodin a écrit :

etc. En fait l'ordinateur est surtout un faciliteur. Les choses
qu'on ne pourrait pas faire sans lui sont minoritaires.






pas du tout d'accord.

l'ordinateur permet de faire des choses impossibles (pour
l'opérateur). Par exemple je peux jouer un fichier midi, alors que
je ne saurais pas jouer la partition.

on peut aussi jouer avec 11 doigts :-)

on peut corriger des fausses notes sur un enregistrement...

on peut faire des sons qu'aucun instrument ne peux faire

...



On peut aussi modifier une note d'un accord d'un instrument
polyphonique enregistré. La liste est longue.

Mais vous ne dites pas pourquoi vous n'êtes pas d'accord.

Je pense que c'est minoritaire par rapport à tout ce qu'on fait avec
qui n'est qu'une copie de ce qu'on faisait et fait encore sans
ordinateur.


--
siger
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siger
Wykaaa a écrit :

etc. En fait l'ordinateur est surtout un faciliteur. Les choses
qu'on ne pourrait pas faire sans lui sont minoritaires.





Je ne suis pas d'accord avec toi. Il y a quantité de choses qui ne
peuvent être faites que par ordinateur en musique.



Oui. Mais ça ne suffit pas pour dire que c'est majoritaire.

Je ne comptabilise pas les heures passées par chacun car plus de 95% de
l'usage de la MAO, à mon avis, ne sert qu'à faire des choses chez soi,
qu'on peut faire autrement pour plus cher dans un studio.

Mais si on comptabilise les actes et leur importance indépendamment de
la somme des durées à les pratiquer, je pense que ça reste majoritaire.

--
siger
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Wykaaa
Alain Naigeon a écrit :
"Wykaaa" a écrit dans le message de news:
4aa7c736$0$12642$

Si tu veux parler de composition musicale, au sens classique du terme, il
me semble qu'il n'existe effectivement aucun forum...



Est-ce que la juxtaposition de "sons inouïs" est un acte de composition ?



Absolument car :
1) Il faut créer ces sons (pour moi c'est déjà un acte de composition
car il rejaillit directement sur l'esthétique de l'oeuvre, sa couleur
générale)
2) Opérer une sélection dans les sons créés (je ne garde pas tout dans
les compositions mais j'archive tout). Le taux de "déchets" est environ
de 30 pour 1 mais ceci est dû à ma façon de travailler (j'expérimente
énormément)
3) Choisir non seulement les juxtapositions mais aussi les superpositions
4) Ajouter éventuellement des effets
5) Mixer
6) Définir précisément la stéréo, voire le surround (en 5.1 c'est
beaucoup de travail pour la musique acousmatique, je ne te dis pas en
7.1, ce que permet Logic !)
7) Mastériser

A cause de ma façon de travailler, créer un son peut être un processus
compositionnel en lui-même. Dernièrement, j'ai créer dans Metasynth un
son d'une durée de 13 minutes et à la suite de diverses transformations,
il est devenu l'oeuvre sans aucun autre ajout. A l'écoute on a
l'impression qu'il y a des dizaines de sons...
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Gerald
siger wrote:

u alors il faut poser la question autrement : par exemple un
ordinateur permet d'avoir de quoi faire du son de bonne qualité pour
une fraction du prix d'il y a quelques dizaines d'années, donc pour
cette personne l'ordinateur sert à faire ce qu'elle a envie de faire,
sinon elle ne le pourrait pas.



À un moment donné l'aspect économique est devenu effectivement dominant.
Il ne l'a pas toujours été. P our moi ça a été un crève-coeur que je
n'ai toujours pas digéré.

Non que je ne trouve pas bien l'aspect démocratisation de la musique
complexe. Ça n'a pas vraiment fait la preuve d'une augmentation de la
créativité, mais pas la preuve du contraire non plus et plein de gens y
ont pris du plaisir pendant ce temps, comme tu le décris.

Mais parce qu'au niveau des réalisations (commerciales ou pas) on est
entré pour deux décennies au moins dans une ère de médiocrité, en
particulier au niveau de l'expression sensible.

À moins que cette expression sensible que je défends ne soit à ranger au
magasin des vieilleries et qu'il faille laisser le champ à une nouvelle
forme d'expression. Je ne serais alors qu'un vieux passéiste et j'aurais
besoin d'aide pour le recyclage ! Hardi ! N'hésitez pas à le dire !

--
Gérald
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Jean-Claude Ghislain
"Wykaaa" a écrit :

Encore un exemple : la modélisation physique qui permet de définir des
instruments imaginaires (guitare géante, saxophone à cordes, trompette
à hanche et que sais-je encore...).



Ou tenter de retrouver le son d'instruments aujourd'hui disparus :
http://www.astraproject.org/index.html

--
JCG
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Gerald
Wykaaa wrote:

2) Opérer une sélection dans les sons créés (je ne garde pas tout dans
les compositions mais j'archive tout). Le taux de "déchets" est environ
de 30 pour 1 mais ceci est dû à ma façon de travailler (j'expérimente
énormément)



Ça c'est un aspect qui m'interroge beaucoup. Tu sais qu'il y a déjà
longtemps que la création de son m'intéresse. Lauréat en 1985 du
concours de programmation du DX7 (avec JP Rykiel, P. Clémentin etc.),
devenu spécialiste de la chose chez Yam ensuite nous avons été nombreux
(en interne comme en externe et parmi les démonstrateurs) à fabriquer et
diffuser *gratuitement* des sons FM dont certains ont ensuite ont fait
gagner beaucoup d'argent à beaucoup de monde (le SuperBass de Jean-Phi
par exemple... sans parler du E.Piano1 de David Bristow qui a saturé la
musique des années 80).

Ce n'est que tardivement qu'on a un peu regretté que Yam n'ait pas prévu
de marquage de copyright sur les sons FM, mais c'en est resté là et le
sampling a tout balayé. (David, en fait, "taggait" ses créations par une
suite de valeurs temporelles d'enveloppe inactive (amplitudes à 0) ou de
scaling ou les deux... bref).

Quand je crée un son, j'ai beaucoup de mal à imaginer qu'il puisse avoir
une "valeur" artistique en soi. Toi-même tu te poses probablement la
question puisque tu opères une sélection sévère. Comment fais-tu
exactement pour élever un son au niveau de création musicale et non de
simple objet sonore ? Je suis sûr que cela va au-delà d'une simple
pirouette sur l'intention créatrice.

--
Gérald
Avatar
Wykaaa
Gerald a écrit :
Wykaaa wrote:

2) Opérer une sélection dans les sons créés (je ne garde pas tout dans
les compositions mais j'archive tout). Le taux de "déchets" est environ
de 30 pour 1 mais ceci est dû à ma façon de travailler (j'expérimente
énormément)



Ça c'est un aspect qui m'interroge beaucoup. Tu sais qu'il y a déjà
longtemps que la création de son m'intéresse. Lauréat en 1985 du
concours de programmation du DX7 (avec JP Rykiel, P. Clémentin etc.),
devenu spécialiste de la chose chez Yam ensuite nous avons été nombreux
(en interne comme en externe et parmi les démonstrateurs) à fabriquer et
diffuser *gratuitement* des sons FM dont certains ont ensuite ont fait
gagner beaucoup d'argent à beaucoup de monde (le SuperBass de Jean-Phi
par exemple... sans parler du E.Piano1 de David Bristow qui a saturé la
musique des années 80).



J'ai toujours mon DX7. Quand il est arrivé, j'étais au magasin. Il est
passé directement du camion dans ma voiture...

J'attendais impatiemment son arrivée car j'utilisais MUSIC V, le
logiciel de Max Matthews dans lequel John Chowning avait incorporé la
synthèse FM des cuivres (c'est à cette époque que je l'ai rencontré).
Avant, donc, le DX7, j'étais déjà entraîné à la synthèse FM et la
programmation du DX7 ne m'a jamais posé de problème. J'aurais pu
concourir :-) mais je n'ai toujours fait de la musique (plutôt de la
recherche musicale) qu'en dilettante, ma première occupation et mon
métier étant l'informatique...

Ce n'est que tardivement qu'on a un peu regretté que Yam n'ait pas prévu
de marquage de copyright sur les sons FM, mais c'en est resté là et le
sampling a tout balayé. (David, en fait, "taggait" ses créations par une
suite de valeurs temporelles d'enveloppe inactive (amplitudes à 0) ou de
scaling ou les deux... bref).



C'est sûr qu'à l'époque vous auriez pu, tous, en tirer profit.

Quand je crée un son, j'ai beaucoup de mal à imaginer qu'il puisse avoir
une "valeur" artistique en soi. Toi-même tu te poses probablement la
question puisque tu opères une sélection sévère. Comment fais-tu
exactement pour élever un son au niveau de création musicale et non de
simple objet sonore ? Je suis sûr que cela va au-delà d'une simple
pirouette sur l'intention créatrice.



Bien sûr qu'un son peut avoir une valeur artistique en soi. Rappelle-toi
de Yellow Magic Orchestra et de ses sons synthétiques imitant ceux des
jeux vidéos assez frustres de l'époque.

Pour te répondre, je ne me pose pas réellement la question pour moi car
les sons que je fabrique (je n'aime pas le terme sound design. Le verbe
concevoir, pour un son, me choque) sont utilisés dans MON contexte. Je
ne fabrique pas des timbres qui pourraient se répartir sur les notes
d'un échantillonneur réel ou virtuel. Ils ont une vie "en eux-mêmes" par
rapport à l'architecture sonore de la pièce dans laquelle ils vont
s'insérer.
D'ailleurs, personnellement, je n'ai jamais utilisé une seule boucle de
GarageBand car :
1) je préfère fabriquer les sons moi-même (c'est peut-être l'habitude
prise avec mon premier synthétiseur, l'AKS)
2) Je ne sais qu'en faire dans mes compositions

Pour en revenir aux sons fournis avec les instruments ou les
échantillonneurs réels ou virtuels, je les trouvent en général trop
typés et très, très peu correspondent à mon "univers sonore". De même
pour les réglages fournis avec les effets, quels qu'ils soient.

De toute façon, beaucoup de sons fournis essaient de reproduire, souvent
maladroitement, les sons d'instruments existants. Si c'est pour faire ça
alors il vaut mieux écrire une partition (avec Finale, Encore ou
Sibelius) et la faire jouer par de vrais instrumentistes.
Je reconnais que le E.Piano1 de David Bristow était particulièrement
réussi et qu'il a dû faire le tour de tous les DX7 de la terre !

Ce qui me convient le mieux pour fabriquer des sons c'est la synthèse
granulaire car on peut donner une "vraie" vie au son et le transformer
comme de la pâte à modeler. Mais pour arriver à faire ça, il faut
vraiment maîtriser la synthèse granulaire (moi j'ai commencé il y a 35
ans avec ce que Xenakis appelait les "grains de Gabor").

Il faut que tu regardes ce document :
http://www.artesonoro.net/tesisgran/indicegran.html
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Wykaaa
Jean-Claude Ghislain a écrit :
"Wykaaa" a écrit :

Encore un exemple : la modélisation physique qui permet de définir des
instruments imaginaires (guitare géante, saxophone à cordes, trompette
à hanche et que sais-je encore...).



Ou tenter de retrouver le son d'instruments aujourd'hui disparus :
http://www.astraproject.org/index.html



C'est une activité à laquelle je n'avais pas penser mais effectivement
la modélisation physique peut rendre de grands services dans ce cadre.
Avatar
Wykaaa
Gerald a écrit :
siger wrote:

u alors il faut poser la question autrement : par exemple un
ordinateur permet d'avoir de quoi faire du son de bonne qualité pour
une fraction du prix d'il y a quelques dizaines d'années, donc pour
cette personne l'ordinateur sert à faire ce qu'elle a envie de faire,
sinon elle ne le pourrait pas.



À un moment donné l'aspect économique est devenu effectivement dominant.
Il ne l'a pas toujours été. P our moi ça a été un crève-coeur que je
n'ai toujours pas digéré.

Non que je ne trouve pas bien l'aspect démocratisation de la musique
complexe. Ça n'a pas vraiment fait la preuve d'une augmentation de la
créativité, mais pas la preuve du contraire non plus et plein de gens y
ont pris du plaisir pendant ce temps, comme tu le décris.

Mais parce qu'au niveau des réalisations (commerciales ou pas) on est
entré pour deux décennies au moins dans une ère de médiocrité, en
particulier au niveau de l'expression sensible.

À moins que cette expression sensible que je défends ne soit à ranger au
magasin des vieilleries et qu'il faille laisser le champ à une nouvelle
forme d'expression. Je ne serais alors qu'un vieux passéiste et j'aurais
besoin d'aide pour le recyclage ! Hardi ! N'hésitez pas à le dire !



Je ne suis pas du tout d'accord avec toi pour la simple raison que tu
parles d'une ère de médiocrité. Mais c'est quoi, pour toi, la médiocrité
en musique ?

Il y a la musique qui me plaît et celle qui ne me plaît pas.
J'ai absolument voulu rencontrer Xenakis quand j'ai entendu, à 17 ans,
sur France Musique, sa pièce "Orient-Occident". J'ai eu un coup de
foudre et c'est ce genre de musique que je voulais faire.
Je conçois tout à fait que cette musique ne plaise pas à tout le monde
(en fait elle ne plaît qu'à une très petite minorité).
La majorité dira que c'est médiocre...

Connais-tu Tyondai Braxton (le fils d'Anthony) ?
Perso, j'adore (son dernier disque) et ça me donne des raisons d'être
optimiste, mais peut-être que tu n'aimeras pas.
Il a travaillé avec Glenn Branca que j'adore également...
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Paul Gaborit
À (at) Wed, 09 Sep 2009 23:43:16 +0200,
Wykaaa écrivait (wrote):
Il faut que tu regardes ce document :
http://www.artesonoro.net/tesisgran/indicegran.html



Merci mille fois pour ce document. Il est en français. Il me semble
très pédagogique. Cela va me faire de la lecture et me donner plein de
nouvelles idées d'expérimentation avec la synthèse granulaire.

Connaisez-vous d'autres documents de même qualité concernant d'autres
aspects de la musique synthétique.

--
Paul Gaborit - <http://perso.mines-albi.fr/~gaborit/>
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