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[Mi-HS] Les patients aiment le jargon

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Frederic Bonroy
Je viens de lire qu'une étude réalisée en Angleterre a révélé que
les médécins usant du jargon médical et des termes scientifiques
bénéficient de plus de confiance de la part de leurs patients que
les médecins s'exprimant dans le langage de l'Angleterre d'en bas.
La raison est simple: le jargon, ça fait plus sérieux, plus
professionnel.
L'exemple donné dans l'article est la "rhinite aiguë" au lieu du
simple "rhume".

On n'est pas des médecins, et en ce qui me concerne j'admire les gens
qui vulgarisent au lieu de balancer des termes inprononcables autour
d'eux, mais quelles sont donc les conséquences pour nous? :-)

(Je voudrais que cela donne une discussion un peu "légère", étant donné
que ça ne nous concernce pas en tant que simples amateurs de lutte
contre les virus... informatiques. Mais comme il nous arrive parfois de
nous faire reprocher de ne pas nous exprimer de manière compréhensible
sur ce forum... Bref, c'est plus pour s'amuser un peu...)

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Roland Garcia

Je viens de lire qu'une étude réalisée en Angleterre a révélé que
les médécins usant du jargon médical et des termes scientifiques
bénéficient de plus de confiance de la part de leurs patients que
les médecins s'exprimant dans le langage de l'Angleterre d'en bas.
La raison est simple: le jargon, ça fait plus sérieux, plus
professionnel.


En France tout géniteur d'apprenant faché que sa descendance ne puisse
exprimer ses potentialités de manière interne l'encourage à s’investir
dans l’espace extérieur pour apprendre par exemple à jouer au
référentiel bondissant.

Roland Garcia

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Frederic Bonroy
Patator wrote:

En France tout géniteur d'apprenant faché que sa descendance ne puisse
exprimer ses potentialités de manière interne l'encourage à s’investir
dans l’espace extérieur pour apprendre par exemple à jouer au
référentiel bondissant.



On envoie ses gosses ratés jouer au foot quoi. :-)

La réponse a été très intéressante: "imaginez le boulot monstre pour rendre
simple quelque chose de si complexe!"...


Malheureusement certains se donnent aussi un mal fou pour rendre
complexe quelque chose de simple. Je pense aux profs d'université. :-I

D'où je ferais confiance à un gars qui dit des gros mots comme les
médecins, mais qui est capable ensuite d'expliquer simplement ce qu'il
vient de dire, non? :-)


J'estime que l'aptitude d'une personne à vulgariser indique que cette
personne sait réellement de quoi elle parle, parce que la vulgarisation
la force à décrire dans un langage qui lui est étrange une chose
complexe dont elle a l'habitude de parler dans un autre langage. Il
s'agit donc de séparer l'essentiel du superflu et de le remodeler de
manière à le rendre compréhensible, on ne pourra pas berner les gens
avec des termes scientifiques.

(Pas l'inverse, ce n'est pas parce qu'on ne sait pas vulgariser qu'on
est obligatoirement incompétent, il faut quand-même une certaine
maîtrise de la langue que tout le monde ne possède pas.).

Mais ça dépend aussi de quoi on parle, on ne peut pas tout vulgariser
car dans certains cas il faut que l'interlocuteur dispose de certaines
connaissances de base. Un jour un médecin a essayé de m'expliquer
pourquoi le cancer du coeur ça n'existait pas. Alors il a dit que
d'un côté, non, ça n'existait pas, d'un autre côté, si, il y avait
quelque chose dans ce genre quand-même, que c'était une histoire de
tissu et de trucs et de machins et ci et ça et je ne sais quoi. En
fin de compte je n'ai rien compris du tout parce que je ne dispose
pas des notions de base nécessaires. Pourtant le pauvre s'est donné
un mal fou. :-)


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Frederic Bonroy
Patator wrote:

La réponse venait justement d'un prof d'université... Un Allemand
d'ailleurs... ;-)


(Ce sont les pires. Ce sont des bureaucrates adorateurs de mots
étrange(r)s qui impressionnent et déroutent.)

Il y a aussi le "privilège de la langue". Ainsi, certaines professions
(Notaires, etc.) utilisent exprès des termes techniques pour ne pas être
trop à la portée de la FEB (France d'En Bas "TM"). Je ne sais plus où
j'avais lu cela d'ailleurs... :-)


Pour en revenir aux virus (sinon on risque de se faire gronder):
les descriptions qu'on trouve sur certains sites sont vraiment
hallucinantes. Comment veux-tu qu'une personne à la recherche
d'informations sur "son" virus y comprenne quoi que ce soit? Comment
est-elle censée faire la différence entre les informations utiles et
les informations purement techniques qui n'ont d'intérêt que pour les
techniciens?
C'est ça qui est bien chez Sophos: c'est court et ça explique plus
ou moins précisément ce que fait le virus. Les autres, on a parfois
l'impression qu'ils ont écrit la description pour leurs collègues et
pas pour le public d'en bas.

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Roland Garcia


Lors d'une conférence récemment, je discutais avec des pontes de mon
domaine: je leur disais que je ne m'imaginais pas que ce domaine puisse
être si "simple". Quand je dis "simple", j'entends: compréhensible par un
mortel comme moi... :-)
La réponse a été très intéressante: "imaginez le boulot monstre pour rendre
simple quelque chose de si complexe!"...


Il y a des profs d'université qui y sont arrivés:
http://www.geocities.com/berauda/

Roland Garcia

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Patator
Frederic Bonroy wrote in news:bgm3ea$pbk50$
75150.news.uni-berlin.de:

(Ce sont les pires. Ce sont des bureaucrates adorateurs de mots
étrange(r)s qui impressionnent et déroutent.)


Pas celui-là en tout cas, un type vraiment très sympa et accessible, qui
est un des chefs d'une GROSSE conférence qui va avoir lieu dans quelques
mois. Je ne nommerais personne... :-)


Pour en revenir aux virus (sinon on risque de se faire gronder):


Bah, t'en fais pas, les raleurs, tu me les envoies... :-)

les descriptions qu'on trouve sur certains sites sont vraiment
hallucinantes. Comment veux-tu qu'une personne à la recherche
d'informations sur "son" virus y comprenne quoi que ce soit? Comment
est-elle censée faire la différence entre les informations utiles et
les informations purement techniques qui n'ont d'intérêt que pour les
techniciens?


Oui, je suis tout à fait d'accord. Remarque, d'un autre côté, il y a les
descriptions "techniques" qui sont trop rapides. Quelques mots
d'explications rapides sur les commandes mises en jeu ne seraient pas de
trop. La solution est souvent dans les glossaires de ces "encyclopédies",
mais il est vrai qu'il faut avoir le temps de s'y plonger, ce que l'on n'a
pas lorsque l'on "se bat" avec un virus.

C'est ça qui est bien chez Sophos: c'est court et ça explique plus
ou moins précisément ce que fait le virus. Les autres, on a parfois
l'impression qu'ils ont écrit la description pour leurs collègues et
pas pour le public d'en bas.


C'est sûr, un débutant n'y comprendra rien... :-((

--
Patator

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Patator
Roland Garcia wrote in
news::

Il y a des profs d'université qui y sont arrivés:
http://www.geocities.com/berauda/


Et oui, c'est le genre de personnes avec laquelle une conversation devient
tout de suite beaucoup plus intéressante...

--
Patator

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Frederic Bonroy
Roland Garcia wrote:

Il y a des profs d'université qui y sont arrivés:
http://www.geocities.com/berauda/


Je ne connais pas cette personne là, mais il y a effectivement des
gens qui se donnent du mal. J'ai devant moi un livre sur l'algèbre
linéaire écrit par un prof allemand. Le but de ce livre, selon
l'auteur, est "d'éviter les baffes assomantes comme 'on voit tout de
suite que', 'il est évident que', etc." Il dit aussi ne pas avoir
écrit le livre "dans l'espoir que "les connaisseurs approuveront en
faisant des signes de tête tandis que les étudiants furieux jetteront
le bouquin contre le mur."

Il utilise le mot "monstre" en parlant d'une formule effrayante, il
a écrit un bouquin intitulé "J'était toujours nul en maths", etc.
Faudrait plus de gens comme ça, qui, même s'ils ne réussissent pas
toujours à vulgariser (c'est hélas son cas), essayent au moins.

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Frederic Bonroy
Patator wrote:

J'ai connu ça. En plus, la plupart du temps, les "Il est trivial que" ne
sont pas triviaux du tout... J'ai un exemple en tête qui m'avait bien fait
marrer, mais c'est bourré de gros mots, alors je peux pas le dire... :-))


Bah, tu peux le dire tu sais où. Personne n'aura rien contre je
pense. :-)

Ouais, enfin il faut aussi se méfier de ce genre d'auteurs... Les bouquins
remplis de smileys pour faire "djeunz" et FEB (plus pratique que France
d'En...), j'en connais, ils sont simples mais illisibles.
On peut être sérieux et tout à fait pédagogique... :-)


Je te rassure, ce livre ne contient pas un seul smiley, justement par
moment je n'y comprenais plus rien malgré les efforts de l'auteur à
faire comprendre ça même aux plus nuls. ;-)

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Frederic Bonroy
"Arnold McDonald (AMcD)" wrote:

Cela me rappelle les tests de l'été que l'on trouvait naguère (il y en a qui
vont vraiment finir par croire que j'ai 50 ans lol) dans les magazines
féminins de l'été. Genre "vérifiez l'intelligence de votre partenaire
masculin".


Ça change un peu des "Perdez ENFIN 3 kilos par semaine avec notre
régime spécial tomates" ou "Marie-Micheline Dupont: le drame qui
lui a brisé le coeur". :-)

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Frederic Bonroy
"Arnold McDonald (AMcD)" wrote:

Oui, oui mais bon, il est aussi des cas où la vulgarisation n'est pas
possible. Cela dépend du public visé. Parlons par exemple de programmation
sécuritaire (belle expression hein ?). Si à chaque fois que tu écris un
article faut que tu rappelle l'hexadécimal aux lecteurs, tes textes finiront
par faire 500 pages, délivrer que très peu d'information nouvelle et
finalement rebuter les personnes à qui il était destiné.


C'est sûr, pour faire de l'algèbre linéaire faut au moins connaître
ses tables. Il faut aussi préserver un certain niveau. Mais bon, on
peut expliquer ça clairement d'abord, et ensuite livrer les formules
qui vont avec.

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