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photos, textes

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Octave
Cet été, j'ai été obnubilé par les mots (à mettre sur les photos).
Un petit livre de Plossu "Impair et passe", dont chaque photo est
commentée par un court texte de Ricciotti, m'a donné envie de faire des
photos comme dans ce livre, des paysages qui cadrent tout, l'ensemble
d'un espace, et non une partie d'un lieu, comme je fais depuis longtemps
déjà.

Le résultat n'a rien à voir avec Plossu, bien sûr, ces deux suites sont
faites avec des textes, lus ces jours-là :
http://www.octav.fr/quotidien/12-07-29/29juil12.html
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-04/04aout12.html

Pour les deux suivantes, j'essaye de parler des suites, un chemin
poussiéreux et une route de campagne :
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-05/05aout12.html
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-06/06aout12.html

Celle-ci, une série de bouts de plastiques pouvant faire penser à des
silhouettes animales :
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-07/07aout12.html

Et quatre autres :
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-08/08aout12.html
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-09/09aout12.html
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-11/11aout12.html
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-12/12aout12.html

Je cherche des solutions pour faire des juxtapositions photos-textes, le
plus simplement possible. Le texte serait fait en regardant les photos
une fois sélectionnées pour la suite.

Si vous avez des commentaires sur le rapport image-texte !


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10 réponses

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Octave
Le 26/08/2012 12:19, Pleinair a écrit :
Le 26/08/12 11:51, Octave a écrit :

Le texte devient quand-même autre chose que placé à côté, ainsi que
l'image qui devient autre chose (ou perd quelque chose) avec un texte
dans son sein.



Oui, ça devient un faire part... Voir une carte postale...





Oui, deux idées.
Dans ce rapport photo-texte, il m'arrive de penser à des images que l'on
trouve dans des églises, toujours moches!

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Octave
Le 26/08/2012 11:28, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle a écrit :
Le 25/08/12 19:29, Octave a écrit :


http://www.octav.fr/quotidien/12-07-29/29juil12.html


J'aime cette série là ; même si le moulinage du texte me semble peu
utile, il laisse subsister la poésie, et ça fait un bel équilibre, la
résonnance texte image fonctionne, la composition est belle et simple.
Le fond couleur, impec. Par contre les photos elles-mêmes ont des
teintes parfois bizarres. Le bleu du ciel un peu trop vert.



Je reviendrai plus bas sur le moulinage du texte.
Pour le ciel vert, je ne vois pas, plutôt au début de la série, ou à la
fin ?


http://www.octav.fr/quotidien/12-08-04/04aout12.html


Et, déjà beaucoup moins, parce que les mots imposés sur l'image, en
plein sans respecter une composition, je trouve ça lourd.






La lourdeur est volontaire, le regard est cassé, il faut qu'il choisisse
entre le texte ou l'image. Le meilleur exemple est là :
www.octav.fr/quotidien/12-08-04/04.html
Le texte flotte devant l'image, il n'est pas accroché.
Ça me fait penser qu'en vrai, dans une salle d'expo, le texte pourrait
être une projection sur l'image vierge.






Pour les deux suivantes, j'essaye de parler des suites, un chemin
poussiéreux et une route de campagne :
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-05/05aout12.html


Ici je vois un effort de composition en rapport à celle de
l'image...Mais quand même, ce texte blanc cru, dans une police bien
moche (Arial ?)



:) oui, sans doute !

ça me fait tellement mal aux yeux que je n'arrive pas à
sentir le sens (si sens il y a) du texte.




J'ai bien envie que ça gratte, que ça accroche, tout comme le sujet des
photos; ce chemin aride, poussiéreux, avec des piquets en acier en T, en
galvanisé, en bois, des fils tendus ou détendus. Le texte est aussi
arraché, dans les mots, dans la police, dans le positionnement.






http://www.octav.fr/quotidien/12-08-06/06aout12.html


Là, c'est déjà beaucoup mieux ! Bon placement des textes, du coup je
peux les lire. Par contre comme les images sont penchées, penchées, ça
fini par une sensation de torticolis.
Et bon, ça ne serai pas plus simple de ne pas mouliner les textes ?






Pour le penché, c'est ce que je dis dans le texte, c'est une route
jamais droite, les perspectives sont toujours de traviol, toujours
surprenantes. Fatiguant à conduire.

Pour le texte, je reviens au moulinage parce que ce que j'écris ne
m'intéresse pas beaucoup, j'aimerais y découvrir autre chose, un autre
sens, un autre rapport aux images auquel je n'avais pas pensé. J'aime
les surprises du texte ainsi mouliné et les sens (contres sens) qui
arrivent. Tout ce que je pense et que j'écris des photos, en les faisant
ou après coup en les regardant, ne contient jamais ce que je rêve. Je le
cherche autrement, au-delà.




Celle-ci, une série de bouts de plastiques pouvant faire penser à des
silhouettes animales :
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-07/07aout12.html


Là, il y a bien quelque chose. Avec le placement serré dans le plastique
noir.
Mais c'est très frustrant, car les textes sont atrocement mutilés ;
encore manque de simplicité. Et le choix de la police, de la teinte du
texte, et de l'intelignage ne sont pas bon, ils se mettent en travers de
ce qui pourrait se passer entre texte et image et sens. (le texte est
d'abord une image avant d'être un sens). Grincement inutile à mon avis.






Pour le texte, Novarina a fait, là, un texte exceptionnel. Voici, par
exemple, l'original du premier ici :
www.octav.fr/quotidien/12-08-07/01.html

"Animaux, nous abandonnerons dans la gloire tous nos corps au trou près.
Animaux avec museaux et sans, écoutez-moi vous dire la seule parole de
quoi que ce soit, qui puisse, mâchée sept fois, vous sortir en lumière
de vous-mêmes : abandonnez ce monde en le quittant, et allez dans le
silence pour parler."

et page 5 :
www.octav.fr/quotidien/12-08-07/05.html

l'original de Valère Novarina :

"A trente jours, je sentais déjà très fort l'objet mort, et demandai aux
animaux de me sortir par leur corps et à chaque corps d'entrer un à un
dans la mort publiquement devant moi. Et je renouvelai chaque jour cette
demande en les frappant eux, et toutes les troupes de groupes d'hommes
de gens ici présents rencontrés çà et là, jusqu'ici, moi compris."

C'est une écriture folle, je ne sais pas dans quelle langue il parle,
dans quelle espèce d'animal il est, comment il se fait comprendre par
ces animaux, faut-il y croire ?!

Bon, je baigne dans ce genre d'écriture, volontairement, une écriture
souvent même plus défaite que celle-ci chez d'autres poètes. J'en suis
complètement influencé, trop sans doute pour l'instant.

Je lis ce que tu dis sur le texte, mais je trouve tout bien ici, à part
de devoir piquer un texte à Novarina (même si je le maquille).


Et quatre autres :
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-08/08aout12.html


La au moins c'est simple, le texte en légende en bas. Mais c'est
typographiquement trop laid pour ces images de charme.



Je vais faire un essai de police différente sur cette série.


http://www.octav.fr/quotidien/12-08-09/09aout12.html


Ça passe bien en composition globale, peut-être cette fois un peu trop
disjointe...Mais je bloque toujours sur le choix de typo, trop grosse,
trop laide, mal balancée.



C'est vrai que le choix de police est restreinte sur mon logiciel de
site puisqu'il doit pouvoir retrouver une police similaire sur l'ordi de
chacun, il ne charge pas à chaque fois la police entière. Mais ça ne me
gêne pas trop, comme tu vois, je prends parfois Arial, même. La plus
vulgaire me convient parfois.
Bon, je vais regarder à nouveau ces séries avec un œil modifié par tes
remarques. Je changerais peut-être à l'occasion. Ce sera en tout cas
l'occasion de mieux comprendre ces choix.




http://www.octav.fr/quotidien/12-08-11/11aout12.html


Ici les textes (sens) sont parfois aussi beaux que les images...Tout est
là pour ne pas se divertir de la présence, ça c'est parfait.
Reste que les textes (images) sont encore et toujours obstrusivement
laids, lourds. On bute dessus.
http://www.octav.fr/quotidien/12-08-12/12aout12.html


Aah. Il y a de jolies choses dans cette série.
Un peu plus de simplicité des textes. Et puis cette conclusion
magnifique : tout cela est connu.



Reste quelque chose, je suis heureux!




Je cherche des solutions pour faire des juxtapositions photos-textes,


Des solutions ? Excuses-moi, mais ça c'est idiot, mécanique : si tu n'as
pas défini les paramètres que tu veux, les solutions simplement par
l'effet combinatoire sont en nombre infini.
Des pistes ? Lorem ipsum nom d'un petit bonhomme, le texte est une image
: formes, couleur, composition interne et externe, bien sur le choix de
la police, sa taille, ses interlignages et autres espaces.
Et à mettre en rapport avec l'image photographique, pour laquelle il me
semble que tu sais mieux ce qu'est la composition.
Donc à la fin une composition à 3 : la photo dans ses limites
rectangulaires, le texte dans la page définie ou pas, l'image et le
texte (matière visuelle) dans leurs rapports.
Et le sens ; les rapports du sens du contenu de la photo avec celui du
texte.



Oui, tout à fait.
Mais je ne cherche pas à faire quelque chose de beau, je cherche à être
efficace.
J'ai l'impression que tu es toujours très concernée par ce rapport
image-texte, tu le commente souvent, tu en as une idée précise, j'aime
bien tes réalisations image-texte, très fines, douces. Mais je ne suis
pas dans le même rapport, j'ai un peu détaillé plus haut. J'espère être
assez clair.



Comme dit la reine rouge, occupez vous du sens, les mots s'occuperont
d'eux-même.
Qu'est-ce qui compte ? Pourquoi la démolition des textes ?
Quels sont tes vrais choix ?



Très joli, je ne sais pas qui est la reine rouge.

Quand je fais des commentaires spectacle, expos, je dis que je ne
m'occupe que de la forme, en opposition à un autre commentateur qui ne
jure que par le sens.
Alors, je pourrais dire que je ne m'occupe là que des mots, d'eux-mêmes,
de les malaxer, et de leurs laisser (aux mots eux-mêmes) le sens.
En inversant la phrase de la reine rouge, ça me plaît bien.




Je ne peux répondre que des miens, ça ne le ferait pas.




:)




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Octave
Noëlle Adam







Merci de ton long commentaire détaillé, il m'a permis une réflexion
détaillée sur des points importants.


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filh
Octave wrote:

Cet été, j'ai été obnubilé par les mots (à mettre sur les photos).
Un petit livre de Plossu "Impair et passe", dont chaque photo est
commentée par un court texte de Ricciotti, m'a donné envie de faire des
photos comme dans ce livre, des paysages qui cadrent tout, l'ensemble
d'un espace, et non une partie d'un lieu, comme je fais depuis longtemps
déjà.

Le résultat n'a rien à voir avec Plossu, bien sûr, ces deux suites sont
faites avec des textes, lus ces jours-là :
http://www.octav.fr/quotidien/12-07-29/29juil12.html



J'aime bien cette série pour les photos. Ces paires d'arbres sont très
convaincantes.

Mais je ne rentre toujours pas dans les textes. Quel est l'intérêts de
ces textes, tu pars de vrais textes pour en faire des faux textes, avec
une vague teinture surréaliste. Mais à part pour « faire joli » je vois
pas.

FiLH

--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
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Octave
Le 26/08/2012 18:21, FiLH a écrit :

http://www.octav.fr/quotidien/12-07-29/29juil12.html



J'aime bien cette série pour les photos. Ces paires d'arbres sont très
convaincantes.



Merci.




Mais je ne rentre toujours pas dans les textes. Quel est l'intérêts de
ces textes, tu pars de vrais textes pour en faire des faux textes, avec
une vague teinture surréaliste. Mais à part pour « faire joli » je vois
pas.




Ce n'est pas vraiment une volonté d'aller vers du surréalisme, c'est
plutôt une déconstruction.
Le traducteur est sensé garder le même sens que l'original, il peut
remplacer par des synonymes ou des mots approchants. Je fais maintenant
plusieurs séries de traductions pour un même texte, je pioche ensuite un
peu dans chacun.
Je fais un texte à partir d'un autre texte, c'est très à la mode! Il n'y
a plus de vrai ou de faux.
Bien sûr, je suis plus fier quand le texte d'origine est de moi.

Cette technique est en apprentissage, je découvre et améliore, ce n'est
pas si hasardeux que ça en a l'air, même si ce côté me plaît bien.

En réponse à Noëlle, j'ai un peu répondu à la question, je n'aime pas
mes textes, trop près des photos.
Pour les textes des autres, c'est une façon d'éviter de me faire traiter
de voleur.

Je fais donc attention à ce que le sens ne disparaisse pas entièrement,
mais je laisse libre court aux déviances, aux apartés, aux sauts de
sens, même si je contrôle toujours en faisant des choix.

Après, les textes, d'une façon générale, on y est plus ou moins
sensible. Je n'ai jamais pu me passionner pour la poésie du 19ème
siècle, et c'est sans doute dommage, alors que j'aime beaucoup la poésie
actuelle (pas tout, évidemment, surtout celle qui s'occupe de la forme,
et qui laisse des sens s'échapper).

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YouDontNeedToKnowButItsNoëlle
Le 26/08/12 13:54, Octave a écrit :

Je reviendrai plus bas sur le moulinage du texte.
Pour le ciel vert, je ne vois pas, plutôt au début de la série, ou à la
fin ?


Quand même pas vert, hein, mais une pointe de couleur qui sonne faux
dans le ciel.


La lourdeur est volontaire, le regard est cassé, il faut qu'il choisisse
entre le texte ou l'image. Le meilleur exemple est là :
www.octav.fr/quotidien/12-08-04/04.html
Le texte flotte devant l'image, il n'est pas accroché.
Ça me fait penser qu'en vrai, dans une salle d'expo, le texte pourrait
être une projection sur l'image vierge.


Oh là là !


J'ai bien envie que ça gratte, que ça accroche, tout comme le sujet des
photos; ce chemin aride, poussiéreux, avec des piquets en acier en T, en
galvanisé, en bois, des fils tendus ou détendus. Le texte est aussi
arraché, dans les mots, dans la police, dans le positionnement.



Oui je comprends cette volonté de heurt, tu n'est pas dans l'idée
d'harmonie ; mais ça ne va pas comme réalisation, à mon avis.


Pour le penché, c'est ce que je dis dans le texte, c'est une route
jamais droite, les perspectives sont toujours de traviol, toujours
surprenantes. Fatiguant à conduire.


Ok...Mais c'est penché toujours du même coté ou presque !

Pour le texte, je reviens au moulinage parce que ce que j'écris ne
m'intéresse pas beaucoup, j'aimerais y découvrir autre chose, un autre
sens, un autre rapport aux images auquel je n'avais pas pensé.


Personne ne t'interdit de refaire un passage, d'épurer de nouveau le
sens gagné...
Un exercice d'écriture que j'aimais bien, à plusieurs ; la dilatation
-contraction.
Quelqu'un écrit un court texte ; le suivant l'amplifie, y ajoute des
sens : le suivant encore résume, contracte à l'essentiel.
La différence, c'est qu'au lieu de mécanique de google interviennent des
intelligences diverses. C'est profond.

J'aime
les surprises du texte ainsi mouliné et les sens (contres sens) qui
arrivent. Tout ce que je pense et que j'écris des photos, en les faisant
ou après coup en les regardant, ne contient jamais ce que je rêve. Je le
cherche autrement, au-delà.


Une libération textuelle ?


C'est une écriture folle, je ne sais pas dans quelle langue il parle,
dans quelle espèce d'animal il est, comment il se fait comprendre par
ces animaux, faut-il y croire ?!



C'est effectivement un texte remarquable, je te trouve carrément gonflé
de t'en emparer comme matière première à tes triturages !


C'est vrai que le choix de police est restreinte sur mon logiciel de
site puisqu'il doit pouvoir retrouver une police similaire sur l'ordi de
chacun, il ne charge pas à chaque fois la police entière.



Oui, c'est un problème sur le web, mais eventuellement, on peut faire du
texte-image...Et il y a aussi des solutions techniques pour mettre la
police de son choix sur le serveur, ce n'est pas forcément simple.


Oui, tout à fait.
Mais je ne cherche pas à faire quelque chose de beau, je cherche à être
efficace.


Bien sûr ; mais efficace en quoi ?
Dans mon idée, quand une police est bien choisie, on ne la vois pas...On
la perçoit comme un élement qui contribue à l'image, c'est comme le
timbre d'un instrument qui permet d'entendre la mélodie.
Si le timbre est faux, tu n'entends que le son, pas la musique.

J'ai l'impression que tu es toujours très concernée par ce rapport
image-texte, tu le commente souvent,


Oui, bien sûr que je me sens concernée : j'aime les images et le texte
en est une, pleine de sens. J'aime les lettres, de temps en temps je
tombe amoureuse d'une belle typo, j'apprécie ça comme une texture dans
la lecture.


Très joli, je ne sais pas qui est la reine rouge.


Dans Alice de l'autre coté du miroir, c'est une reine des échecs.

Quand je fais des commentaires spectacle, expos, je dis que je ne
m'occupe que de la forme, en opposition à un autre commentateur qui ne
jure que par le sens.


Je crois que la forme fait sens ; si elle ne fait pas sens, alors c'est
une mauvaise forme, elle est gratuite, agacante.

Noëlle Adam
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YouDontNeedToKnowButItsNoëlle
Le 26/08/12 20:11, Octave a écrit :

Pour les textes des autres, c'est une façon d'éviter de me faire traiter
de voleur.



J'aurais tendance à penser qu'il vaut mieux voler que violer.
Est-ce que tu as demandé, en fait, aux auteurs si ils sont vivants ?
(Les ayant-droit, c'est un autre problème, parfois très chiant)

Noëlle Adam
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Octave
Le 26/08/2012 20:51, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle a écrit :
Le 26/08/12 20:11, Octave a écrit :

Pour les textes des autres, c'est une façon d'éviter de me faire traiter
de voleur.



J'aurais tendance à penser qu'il vaut mieux voler que violer.
Est-ce que tu as demandé, en fait, aux auteurs si ils sont vivants ?
(Les ayant-droit, c'est un autre problème, parfois très chiant)



Oui, j'ai demandé les premières fois, il y a quelques années. Sans
aucune réponse, je le fais maintenant sans mauvaise conscience.
Après tout, c'est plutôt un hommage, même si ce que je fais est de la
merde. En tout cas, j'aime ce qu'ils font, et je le dis.
J'écris toujours le nom de l'auteur, le titre de l'ouvrage et l'éditeur.
Si quelqu'un fait la recherche (l'éditeur), ça doit se retrouver facilement.


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Octave
Le 26/08/2012 20:36, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle a écrit :
Le 26/08/12 13:54, Octave a écrit :

Je reviendrai plus bas sur le moulinage du texte.
Pour le ciel vert, je ne vois pas, plutôt au début de la série, ou à la
fin ?


Quand même pas vert, hein, mais une pointe de couleur qui sonne faux
dans le ciel.



Mais dans lesquelles, je ne vois pas ?






La lourdeur est volontaire, le regard est cassé, il faut qu'il choisisse
entre le texte ou l'image. Le meilleur exemple est là :
www.octav.fr/quotidien/12-08-04/04.html
Le texte flotte devant l'image, il n'est pas accroché.
Ça me fait penser qu'en vrai, dans une salle d'expo, le texte pourrait
être une projection sur l'image vierge.


Oh là là !



Que veux-tu dire ?



J'ai bien envie que ça gratte, que ça accroche, tout comme le sujet des
photos; ce chemin aride, poussiéreux, avec des piquets en acier en T, en
galvanisé, en bois, des fils tendus ou détendus. Le texte est aussi
arraché, dans les mots, dans la police, dans le positionnement.



Oui je comprends cette volonté de heurt, tu n'est pas dans l'idée
d'harmonie ; mais ça ne va pas comme réalisation, à mon avis.






D'accord, je vais essayer de faire mieux.



Pour le penché, c'est ce que je dis dans le texte, c'est une route
jamais droite, les perspectives sont toujours de traviol, toujours
surprenantes. Fatiguant à conduire.


Ok...Mais c'est penché toujours du même coté ou presque !



Moi, ça ne me gêne pas du tout. Enfin, je le vois, mais ça fait partie
du truc.


Pour le texte, je reviens au moulinage parce que ce que j'écris ne
m'intéresse pas beaucoup, j'aimerais y découvrir autre chose, un autre
sens, un autre rapport aux images auquel je n'avais pas pensé.


Personne ne t'interdit de refaire un passage, d'épurer de nouveau le
sens gagné...
Un exercice d'écriture que j'aimais bien, à plusieurs ; la dilatation
-contraction.
Quelqu'un écrit un court texte ; le suivant l'amplifie, y ajoute des
sens : le suivant encore résume, contracte à l'essentiel.
La différence, c'est qu'au lieu de mécanique de google interviennent des
intelligences diverses. C'est profond.



Je retravaille le texte, après passage dans le traducteur, je fais des
choix. Mais le hasard fait aussi partie du truc.



J'aime
les surprises du texte ainsi mouliné et les sens (contres sens) qui
arrivent. Tout ce que je pense et que j'écris des photos, en les faisant
ou après coup en les regardant, ne contient jamais ce que je rêve. Je le
cherche autrement, au-delà.


Une libération textuelle ?



Peut-être, ou un rêve d'apparition.



C'est une écriture folle, je ne sais pas dans quelle langue il parle,
dans quelle espèce d'animal il est, comment il se fait comprendre par
ces animaux, faut-il y croire ?!



C'est effectivement un texte remarquable, je te trouve carrément gonflé
de t'en emparer comme matière première à tes triturages !



Je ne me gêne plus, je l'ai fait aussi pour le son en piquant des
musiques. Et, je prends ce qui me touche au moment, ce que j'écoute ou
lis. Je pique un regard, une partie de lieu en faisant une photo, je
pique un morceau de texte que je lis dans un temps proche, et je
rapproche les deux. Voilà tout!


Oui, tout à fait.
Mais je ne cherche pas à faire quelque chose de beau, je cherche à être
efficace.


Bien sûr ; mais efficace en quoi ?



Efficace, direct. La police n'est pas esthétique, elle doit avoir son
poids en fonction de son rapport au texte.


Dans mon idée, quand une police est bien choisie, on ne la vois pas...On
la perçoit comme un élement qui contribue à l'image, c'est comme le
timbre d'un instrument qui permet d'entendre la mélodie.
Si le timbre est faux, tu n'entends que le son, pas la musique.



Pour répondre, j'ai envie de te faire écouter un quatuor de Xénakis (si
tu as l'occasion). Je ne suis pas d'accord avec ce que tu écris, mais je
vais regarder ces suites en y pensant.


J'ai l'impression que tu es toujours très concernée par ce rapport
image-texte, tu le commente souvent,


Oui, bien sûr que je me sens concernée : j'aime les images et le texte
en est une, pleine de sens. J'aime les lettres, de temps en temps je
tombe amoureuse d'une belle typo, j'apprécie ça comme une texture dans
la lecture.


Très joli, je ne sais pas qui est la reine rouge.


Dans Alice de l'autre coté du miroir, c'est une reine des échecs.



Ah, oui!


Quand je fais des commentaires spectacle, expos, je dis que je ne
m'occupe que de la forme, en opposition à un autre commentateur qui ne
jure que par le sens.


Je crois que la forme fait sens ; si elle ne fait pas sens, alors c'est
une mauvaise forme, elle est gratuite, agacante.




La forme crée le sens, pour moi, sinon c'est de l'illustration. Je fais
au mieux, au plus simple. C'est souvent la meilleur façon de réussir.
Mais bon, je suis loin du compte, ces suites ne sont que des essais,
j'approche de cette juxtaposition photo-texte, mais ce n'est pas encore ça.


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YouDontNeedToKnowButItsNoëlle
Le 26/08/12 23:27, Octave a écrit :
Le 26/08/2012 20:36, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle a écrit :
Le 26/08/12 13:54, Octave a écrit :

Je reviendrai plus bas sur le moulinage du texte.
Pour le ciel vert, je ne vois pas, plutôt au début de la série, ou à la
fin ?


Quand même pas vert, hein, mais une pointe de couleur qui sonne faux
dans le ciel.



Mais dans lesquelles, je ne vois pas ?


Toutes celles où le ciel n'est pas blanc ; il y a même une où les nuages
sont bleus, ça fait très faux, mais même quand le ciel est bien pur et
intense il est cyan, pas vrai-bleu, et c'est bizarre.


Que veux-tu dire ?


Que c'est pile le change de truc qui dans une salle d'expo, me ferait
tordre le nez en disant oh là là...Un truc un peu compliqué, et pourquoi
faire ?


Moi, ça ne me gêne pas du tout. Enfin, je le vois, mais ça fait partie
du truc.


Ok, tout est possible quand c'est voulu, y compris le torticolis :).


Je retravaille le texte, après passage dans le traducteur, je fais des
choix. Mais le hasard fait aussi partie du truc.


Un chemin étrange pour dénicher l'insconscient peut-être ? Ton envie
d'écrire qui ne s'ose pas complétement.
Une méthode, après tout.



Je ne me gêne plus, je l'ai fait aussi pour le son en piquant des
musiques. Et, je prends ce qui me touche au moment, ce que j'écoute ou
lis. Je pique un regard, une partie de lieu en faisant une photo, je
pique un morceau de texte que je lis dans un temps proche, et je
rapproche les deux. Voilà tout!


C'est pas un reproche d'être gonflé, hein ! Mais ça serait fort avec le
texte d'origine...Peut-être que tu le trouves trop fort pour jouer avec,
alors tu le hâches.


Oui, tout à fait.
Mais je ne cherche pas à faire quelque chose de beau, je cherche à être
efficace.


Bien sûr ; mais efficace en quoi ?



Efficace, direct. La police n'est pas esthétique, elle doit avoir son
poids en fonction de son rapport au texte.


Exactement! Et ne pas se mettre en travers donc.
Je trouve qu'ici elle se mets en travers de la lecture, l'aspect image
du texte prends le pas sur le contenu du texte.


Je crois que la forme fait sens ; si elle ne fait pas sens, alors c'est
une mauvaise forme, elle est gratuite, agacante.




La forme crée le sens, pour moi, sinon c'est de l'illustration.


Nous sommes en décalage mais pas en contradiction ici. La forme véhicule
tout, elle n'est jamais innocente. Qu'elle soit en cohérence ou en
contradiction ou en décalage de coté, elle porte une volonté.

Je fais
au mieux, au plus simple.


Ah, la simplicité est difficile, ce n'est pas la même chose que la
facilité !


Mais bon, je suis loin du compte, ces suites ne sont que des essais,


Je suis un peu frustrée par le texte mouliné sur les animaux, alors que
l'original est génial...Mais il y a quelque chose de bon dans la
présentation sur ce plastique noir. Où je ne vois d'ailleurs pas de
formes animales, j'ai la façon photographique de voir qui écarte les
projections. Dans des bouts de plastique noir je vois spontanément des
bouts de plastique noir.

j'approche de cette juxtaposition photo-texte, mais ce n'est pas encore ça.


En tous cas tu expérimentes toujours avec un grand enthousiasme ! C'est
bien ça.

Noëlle Adam
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