La situation est compliquée en ce moment pour Research in Motion ( RIM ), le fabricant canadien des smartphones Blackberry mais aussi des services associés, comme la messagerie mobile en push mail.

Malgré des résultats financiers trimestriels solides ( le cent millionième  Blackberry a été écoulé ce trimestre ), la société fait l'objet de critiques régulières sur ses capacités d'innovation et les observateurs ne cessent de rappeler le danger d'une concurrence qui s'invite sur le champ du terminal professionnel, terrain privilégié du Blackberry ( mais de moins en moins, la transition vers le grand public ayant été amorcée ).

La rumeur de l'annonce prochaine d'un smartphone capable de concurrencer l' iPhone, de plus en plus entreprenant sur le segment professionnel, a fait bondir un titre en Bourse jusque là malmené, signe d'une effervescence et de l'attente d'un signe montrant que RIM ne fait pas qu'accumuler les terminaux pour étoffer ses gammes.

Mais les soucis de communication portent aussi sur l'architecture des services. En proposant un système sécurisé de messagerie mobile qui passe par un chiffrement des données et l'utilisation de serveurs situés hors des territoires nationaux, RIM s'attire la colère des Etats souhaitant disposer d'un contrôle des communications et l'inquiétude de pays qui voient des données peut-être sensibles sortir du territoire national pour être traitées à l'autre bout du monde sans être totalement sûrs qu'une oreille ou un oeil indiscrets n'en ont pas profité entre temps, malgré les assurances répétées de RIM.


Sécurité nationale et surveillance des communications

Les Emirats Arabes Unis ont rappelé en début de semaine cette problématique et leur souci de n'avoir aucun moyen de contrôler les communications sur Blackberry. L' Inde, autre pays attaché à la possibiilité de surveiller ce qui se passe sur les réseaux mobiles, souhaite également disposer d'un accès aux données.

Elle a déjà menacé RIM de blocage de ses services pour l'obliger à lui ouvrir un accès, considérant que les terminaux Blackberry posent un problème de sécurité nationale, du fait des tensions dans le pays, qui ont déjà conduit le gouvernement indien à fermer les réseaux mobiles lors d'attentats.

C'est également ce qui l'a poussée à se montrer pointilleuse face aux équipementiers télécom désireux de proposer leurs équipements pour les futurs réseaux 3G du pays, particulièrement face aux équipementiers chinois, représentants d'une puissance économique concurrente qui aurait tout intérêt à prendre connaissance des communications de son voisin.

Si les terminaux et services Blackberry ne sont pas interdits en Inde, c'est que RIM a promis de trouver une solution à la question des communications chiffrées. Mais la bonne volonté du fabricant canadien suffira-t-elle à effacer les doutes ?