Le groupe Samsung a donné le coup d'envoi de la production de masse au sein de son site de Hwaseong, première usine consacrée entièrement à la gravure avec lithographie EUV (Extreme Ultra Violet) pour du 7 nm, 6 nm et en-deça.

L'annonce est stratégique, Samsung ne cachant pas son intention de prendre à terme des parts de marché dans le segment de la fonderie à TSMC, leader mondial qui a su profiter des débuts de la gravure en 7 nm (non EUV) pour attirer les gros clients.

Le site V1, dont la construction a démarré en 2018, produira des composants dès le premier trimestre, à commencer par la gravure en 7 nm EUV puis en 6 nm. Mais le site est aussi et surtout un tremplin pour préparer la gravure en 3 nm, prochain noeud de gravure qui sera sans doute l'occasion d'une nouvelle bataille titanesque entre Samsung et TSMC.

Samsung Hwaseong

L'investissement consenti pour le site V1 de Hwaseong est à l'image de cet enjeu puisqu'il atteindra 6 milliards de dollars à fin 2020. Avec la production de la ligne S3, concentrée sur le 10 à 8 nm, Samsung dispose désormais d'arguments de poids pour séduire les clients désireux de disposer de composants offrant les plus fins niveaux de gravure, que ce soit pour de l'intelligence artificielle, de la 5G ou de la voiture autonome.

L'annonce explique aussi sans doute pourquoi Qualcomm n'a confié à Samsung que la production des SoC Snapdragon 765 en 7 nm EUV à Samsung, et non le SoC haut de gamme Snapdragon 865, resté chez TSMC, alors que l'entente semblait cordiale encore en octobre 2019 lors du 5G Summit du groupe de San Diego au point de faire venir sur scène le président de Samsung Foundry.

L'usine de Hwaseong n'était sans doute pas encore complètement opérationnelle et les rendements limités ne permettaient sans doute pas d'accueillir ce gros morceau faisant l'objet d'une demande chez de nombreux fabricants pour leurs smartphones premium.