Numericable a peut-être été le premier à se positionner en vue de racheter l'opérateur SFR au groupe Vivendi mais c'est Bouygues qui a réussi une belle opération ce week-end en annonçant des négociations exclusives avec Free, devenu un rouage essentiel dans les discussions en cours, pour lui céder son réseau mobile et des fréquences.

logo-bouygues-telecom  Entre le groupe Iliad qui voit d'un bon oeil une telle opération qui lui permettrait de se libérer rapidement des contraintes de son contrat d'itinérance avec Orange et le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg qui se dit favorable à un retour à un marché à trois acteurs et de préférence avec un groupe 100% français comme Bouygues, les soutiens sont forts, visibles, et peut-être de nature à faire oublier les réticences naturelles de l'Autorité de la Concurrence.

En tous les cas, l'offensive de Bouygues n'est pas passée inaperçue et les investisseurs se mettent à parier sur ce cheval dans la course à SFR. Ce lundi, le cours de Bouygues a grimpé de plus de 9% en bourse, atteignant les 32,76 €.

Parallèlement, le groupe Iliad est tout aussi vu comme l'un des gagnants de l'opération, avec une hausse de 12,70%, les investisseurs appréciant la possibilité de récupérer rapidement les 15 000 antennes de Bouygues et l'assurance que Free Mobile ne se retrouvera pas en position de faiblesse dans un marché à trois acteurs.

Numericable affaibli
En revanche, c'est du côté de Numericable que les choses se compliquent un peu, malgré une proposition censée poser moins de problèmes en matière de régulation du fait de ses activités complémentaires par rapport à celles de SFR. Le cours a chuté ce lundi de 14%, les investisseurs craignant que le coup de force de Bouygues du week-end ne puisse être contré par des contreparties suffisantes.

Malgré l'ancrage renforcé de Numericable depuis son introduction en bourse, son actionnaire principal, le fonds Altice, pourrait avoir du mal à trouver les bons leviers pour faire pencher le choix de Vivendi en sa faveur.

A partir du moment où le retour à trois opérateurs ne dérange plus personne (à part les consommateurs, peut-être), l'un des axes forts en faveur de Numericable se dissout et Vivendi pourrait bien s'accommoder du fait que la transaction se fera plus lentement que prévu, ce qui était pourtant un autre atout de Numericable.

Source : Le Parisien