Interrogé par Reuters à l'occasion de l'inauguration par le Centre aérospatial allemand d'un nouveau banc d'essai pour simuler le lancement de l'étage supérieur d'Ariane 6 près de Stuttgart (Lampoldshausen), Daniel Neuenschwander a recommandé à SpaceX de " nettoyer devant sa porte, avant de se plaindre de quelqu'un d'autre. "

L'homme suisse n'est autre que le responsable des lanceurs au sein de l'Agence spatiale européenne (ESA). Il réagissait aux allégations du groupe américain SpaceX qui se plaint à Washington d'une concurrence déloyale de la part de son rival européen Arianespace.

La semaine dernière, Les Échos ont révélé l'existence d'un courrier adressé en décembre par la direction commerciale de SpaceX à un haut-fonctionnaire au Département américain du commerce.

SpaceX pointe notamment du doigt les subventions de l'Union européenne et du gouvernement français qui " réduisent artificiellement le prix des services de lancement d'Arianespace sur le marché international et permettent à leurs fusées d'être déloyalement compétitives. "

Dans un marché marqué par la domination des acteurs américains mais aussi chinois, Daniel Neuenschwander souligne une concurrence difficile, tout en appelant à faire en sorte qu'elle soit équitable.

Aux Échos, Jean-Yves Le Gall, le patron du Cnes (Centre national d'études spatiales) avait rappelé l'existence du Buy American Act " interdisant à tout opérateur américain d'utiliser une fusée étrangère, dès lors qu'un satellite a 51 % de sa valeur made in USA. "

Reuters écrit que les responsables européens voient également " une aide cachée dans le fait que SpaceX obtient deux fois plus (ndlr : d'argent) pour les lancements du gouvernement américain que ce qu'il cherche à obtenir dans les appels d'offres européens. "