Les équipementiers télécom chinois ont fait de l'Europe occidentale l'un des pivots de leur stratégie d'expansion vers les marchés établis et comptent bien se fondre dans la masse des acteurs du secteur pour faire oublier les inquiétudes relatives à leur origine et à leurs supposées relations sulfureuses avec le gouvernement et les agences de renseignement chinois.

Aux Etats-Unis, ce sont de véritables tirs de barrage qui ont été déclenchés pour écarter les équipementiers chinois des contrats de fourniture sensibles, bloquant les acquisitions ou freinant la signature des contrats avec les opérateurs locaux, et les obligeant à de lourdes concessions.

En Europe, le contexte est plus ouvert, malgré l'existence d'équipementiers européens influents comme Ericsson, Nokia Siemens Networks ou Alcatel-Lucent, qui cachent à peine leur inquiétude de voir ces sociétés orientales entrer facilement en Europe quand le marché chinois s'avère en retour d'une redoutable complexité pour eux.

L'objectif pour les équipementiers chinois est donc de faire oublier leurs origines...tout en raflant les contrats. Et dans cette double optique, la France joue un rôle particulier. C'est par exemple dans l'Hexagone qu'un géant comme Huawei a signé ses premiers contrat de fourniture avant de toucher le reste de l'Europe.


LTE, enjeu stratégique à plusieurs niveaux
Pour parvenir à leurs fins, les équipementiers chinois comptent sur la prochaine technologie pour les réseaux mobiles, baptisée LTE ( Long Term Evolution ). Elle a commencé à être déployée dans plusieurs pays mais elle n'arrivera pas en France avant 2012 au mieux.

Cela ouvre des opportunités pour Huawei qui espère ainsi se fondre dans la masse et ne pas être distingué des autres acteurs ( avec tout de même un gros soutien des banques d'exportation chinoises ).

Mais l'autre grand équipementier chinois, ZTE, ne sera pas en reste. Il vient d'obtenir une licence d'exploitation temporaire d'une portion de la bande 800 MHz qu'il va mettre à profit pour réaliser des expérimentations dans la zone du Futuroscope de Poitiers.

ZTE a récemment rappelé son rôle dans le développement de la technologie et veut en préparer le développement en France. Déjà titulaire d'une licence pour la bande 2600 MHz, ZTE pourra compléter ses expérimentations sur son site technique de Poitiers et renforcer ses liens avec la matière grise locale : l'équipementier est en contrat avec l' Université de Poitiers, dans le cadre d'un cursus de formation aux technologies mobiles.

Pour Daniel Bessières, directeur France de ZTE : " cette nouvelle licence sur Poitiers est un élément primordial pour notre technologie LTE. Grâce à elle, nous avons tous les éléments en main pour démontrer l'efficacité et la pertinence de nos produits. "