Sprint logo Le départ de Gary Forsee, CEO de l'opérateur Sprint Nextel, mis à pied par des actionnaires mécontents des performances médiocres de l'entreprise, risque de porter un coup à une initiative annoncée il y a quelques semaines à peine : la création d'un réseau WiMAX ( nommé XOHM ) d'envergure nationale avec un énorme financement de 5 milliards de dollars sur les trois prochaines années.

Les analystes de Wall Street se montrent très dubitatifs quant à cette idée, alors que la fusion de Sprint avec Nextel n'est toujours pas un modèle de réussite et reste bien loin des objectifs de réduction de coûts à son origine. Ce serait donc prendre un risque inutile sur un avenir non exempt d'embûches.

" Il faut cesser immédiatement ce déploiement WiMAX ", estime Patrick Comack, analyste chez Zachary Research. " Il faut revenir aux bases et réapprendre comment gérer une société de télécommunications. Cela signifie se concentrer d'abord sur le présent plutôt que sur l'avenir. "


Une question de survie
Xohm logo Cependant, avec un marché mobile américain proche de la saturation, ce qui signifie une progression des revenus limitée, l'absence d'ouverture sur l'avenir ne laisse pas d'autre choix qu'une compétition féroce entre opérateurs pour gagner des clients, un petit jeu dans lequel Sprint-Nextel manque d'atouts pour faire la différence.

La constitution d'un réseau WiMAX offre l'avantage d'apporter cette nouveauté en rupture avec les autres opérateurs mobiles et peut permettre d'enrayer la chute de la valeur de l'action ( -27% depuis la fusion en 2005 ) et l'hémorragie de clients ( -337.000 au cours du troisième trimestre 2007 ).

Pour le moment, le maintien du projet WiMAX de Sprint est encore à l'ordre du jour, avec un pré-lancement en fin d'année et une offre commerciale pour avril 2008. Mais rien ne dit que le nouveau CEO ne va pas reporter le déploiement sine die.

Ce serait un coup dur pour l'écosystème WiMAX aux Etats-Unis dont beaucoup de partenaires industriels attendent la mise en place pour tester leurs offres. Intel, Nokia et Motorola ont déjà souligné leur intérêt pour le réseau de Sprint.