Le monde est en souffrance et la biodiversité s'en ressent de plus en plus fortement. Le nouveau rapport Planète Vivante de la WWF ne fait que le souligner de nouveau en notant une aggravation de la situation.

Selon l'Indice Planète Vivante constitué d'après les données de plus de 5000 espèces de vertébrés, le déclin des populations a atteint 69% entre 1970 et 2018, contre 68% en 2020 et 60% en 2018.

Si la baisse de biodiversité est de l'ordre de 18% en Europe et Asie Centrale, elle a reculé d'un impressionnant 94% en Amérique du Sud et de 66% en Afrique.

Activités humaines et changement climatique

Tous les vertébrés, qu'ils soient mammifères, poissons, oiseaux, amphibiens ou reptiles, sont concernés et le réchauffement climatique lié aux activités humaines est vu comme l'une des causes principales de l'aggravation de la situation.

"La hausse des températures entrâine déjà des phénomènes de mortalité massive, ainsi que des extinctions d'espèces", indique la WWF, qui y voit une "alerte rouge pour la planète et donc pour l'humanité" face à l'évolution du climat.

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L'objectif d'un réchauffement limité à + 1,5 degré de la température moyenne à la surface du globe par rapport aux niveaux pré-industriels permettrait de limiter les conséquences mais il semble de plus en plus hors d'atteinte.

Outre les changements climatiques, l'association pointe du doigt d'autres phénomènes :

  • destruction des habitats naturels (généralement pour les besoins de l'agriculture)
  • surexploitation et braconnage
  • pollution de l'air, de l'eau et du sol
  • dissémination par l'homme d'espèces invasives

Le rapport arrive en amont du sommet international COP15 sur la diversité biologique de Montréal et donnera de la matière pour tenter de prendre des mesures correctrices.

Des mesures à prendre de toute urgence

Car si les conclusions sont alarmantes, le document se veut aussi optimiste quant à la possibilité d'éviter une catastrophe naturelle qui impactera fortement ou totalement l'humanité.

La WWF lance d'ailleurs un appel aux gouvernements afin de mettre en place un "cadre global visant zéro perte nette de nature à l'horizon 2030". Deux mesures d'urgence sont ainsi mises en avant.

La première porte sur la mise en place d'un moratoire sur l'exploitation minière des fonds marins qui commencent à faire l'objet d'une exploitation alors que cela reste un monde presque inconnu où tout ou presque reste à découvrir.

Par ailleurs, la perturbation et la pollution de ce milieu vont entraîner des conséquences en cascade pour les espèces marines jusqu'en surface.

L'autre mesure phare concerne la suspension des subventions dommageables à la biodiversité. Elle ciblent ces "activités destructrices de la nature, des espèces et du climat" financées par les gouvernements à hauteur de centaines de milliards d'euros.

Le monde n'arrivant déjà pas à tenir ses engagements sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, on voit mal comment elle pourra en tenir d'autres touchant à des intérêts économiques et financiers multinationaux, même si le rapport plaide pour une reconnexion à la nature et la remise en avant des peuples autochtones et de leur savoir qui a permis de gérer les territoires avec succès "pendant des millénaires".

Source : WWF