Plusieurs grands groupes américains, qu'ils soient équipementiers télécom et réseau ou fournisseurs de services cloud, ont déjà commencé à ressentir les effets des révélations d'Edward Snowden sur les méthodes de récupération d'information à grande échelle de la NSA et sur des pratiques outrepassant leur cadre initial.

La Chine, souvent arrêtée dans ses ambitions d'implantation sur le marché US par des rachats de sociétés ou des contrats stratégiques, a maintenant un prétexte tout trouvé pour malmener les entreprises américaines voulant profiter de sa croissance.

NSA  Et selon les observateurs, les firmes américaines sont maintenant sur la défensive face aux soupçons d'être des collaboratrices, volontaires ou non, des services de renseignement américains, rapporte Reuters, avec de lourdes conséquences pressenties.

Un think tank avait évalué il y a quelques mois à 35 milliards de dollars les opportunités commerciales perdues dans les années à venir par l'industrie IT américaine après la rupture de confiance observée un peu partout dans le monde, et en Chine en particulier.

L'effet Snowden se manifesterait particulièrement du côté de l'Empire du Milieu, ainsi qu'au Brésil, plutôt remonté contre les écoutes sauvages de la NSA, et sur plusieurs autres marchés émergents. Comme les Etats-Unis, la Chine a à coeur de mettre en avant ses champions et la dégradation subite de l'image de sociétés high-tech US est une aubaine dont elle peut espérer profiter.

Et quand il ne s'agit pas de pression concurrentielle, c'est celle de la régulation qui peut freiner les sociétés US, à l'image de Qualcomm visé par une enquête de la NDRC (National Development and Reform Commission), dont le géant américain ne sait à peu près rien.

Pas sûr que les promesses de Barack Obama sur un nouvel encadrement des pratiques, qui reste par ailleurs très théorique et apporte peu de garanties, suffisent à rassurer les différents acteurs, à commencer par les entreprises IT elles-mêmes, qui font actuellement de gros efforts pour tenter de restaurer la confiance perdue.

Source : Reuters