Alors que la Cour des comptes s'inquiète de l'avenir de la fusée Ariane 6 et de sa compétitivité face aux avancées de SpaceX et de ses lanceurs réutilisables lui permettant une cadence de tir soutenue, la firme américaine estime de son côté qu'Arianespace profite un peu trop des subventions européennes et françaises, au point de constituer une concurrence déloyale.

Ariane 6 Dans un message adressé au législateur américain, SpaceX évalue à plus de 13 milliards d'euros les aides accordées à son concurrence par l'ESA (Agence spatiale européenne) sur la période 1998-2012 et affirme que ces subventions ont contribué à réduire artificiellement le coût des services de lancement d'Arianespace sur le marché international et de s'emparer indûment du marché.

L'entreprise dénonce aussi les financements publics concernant la base de Kourou, en Guyane, qui permettent à Arianespace de ne pas inclure ces coûts dans ses offres commerciales, note le journal Les Echos.

SpaceX demande donc à Washington de prendre des dispositions pour obtenir un accord assurant qu'Arianespace ne profite pas de "traitement préférentiel et que les membres de l'Union ne discriminent pas les fournisseurs non européens".

C'est pourtant bien SpaceX qui est en train de bousculer le marché et de casser les prix grâce à la capacité de réutiliser plusieurs fois ses lanceurs Falcon 9 pour réaliser des économies substantielles. De son côté, Arianespace bataille pour trouver suffisamment de clients intéressés par des lancements sur Ariane 6 et qui justement regardent de plus en plus vers SpaceX.

Les Echos rappellent en outre qu'il existe aussi des dispositions favorables aux entreprises américaines, comme le Buy American Act qui interdit aux opérateurs américains l'utilisation d'un lanceur non US si la valeur du satellite est  à plus de 50% d'origine américaine.

Par ailleurs, les subventions accordées restent très modérées par rapport aux investissements massifs réalisés aux USA ou en Chine, pour un secteur stratégique. On est bien ici dans une rivalité économique cherchant des appuis du côté législatif.

Source : Les Echos