Sans céder totalement aux pressions des USA sur le danger pour la sécurité que représenteraient les équipementiers chinois, la Commission européenne établit un cadre commun pour garantir la sécurité des futurs réseaux 5G.

Annoncé le 26 mars, ce programme prend en compte le fait que la 5G doit relier des milliards d'objets connectés dans de nombreux secteurs industriels dont beaucoup sont stratégiques, mais aussi dans d'autres domaines sensibles : "Les processus démocratiques, tels que les élections, s'appuient de plus en plus sur les infrastructures numériques et les réseaux 5G, d'où la nécessité de remédier à toute vulnérabilité dans ce domaine et l'importance des recommandations formulées par la Commission dans la perspective des élections au Parlement européen en mai prochain."

La Commission propose donc une série de mesures "visant à évaluer les risques de cybersécurité qui pèsent sur les réseaux 5G et à renforcer la prévention". Elle recommande notamment à chaque Etat membre de mener une évaluation nationale des risques d'ici fin juin 2019 et d'inscrire une obligation de sécurité des réseaux pour les fournisseurs et opérateurs.

5G logo Ces évaluations de chaque pays serviront à mettre en place le cadre commun européen et la Commission précise bien que "les États membres de l'UE ont le droit d'exclure de leurs marchés, pour des raisons de sécurité nationale, des entreprises qui ne respectent pas leurs normes et leur législation."

L'évaluation coordonnée devra être terminée début octobre 2019 permettra de dessiner le contour des "mesures d'atténuation" qui seront prises en retour au niveau national, avec le soutien de l'ENISA (agence européenne de cybersécurité).

L'objectif reste de pouvoir fournir une réponse collective aux défis de la sécurité des réseaux et des certifications validant les niveaux de sécurité attendus, avec d'ici 2020 l'ajout éventuel de mesures supplémentaires.