Le processus d'attribution des fréquences de la 5G interviendra cet automne et constituera le prélude du déploiement des premiers réseaux commerciaux en 2020 en France.

Les opérateurs mobiles auront la possibilité d'obtenir un bloc de fréquences de 40 à 60 MHz à prix fixe puis pourront ajouter des blocs de 10 MHz obtenus selon un processus d'enchère jusqu'à obtenir un total de 100 MHz.

Faisant écho aux critiques exprimées par Bouygues Telecom selon lequel ce scénario pourrait affaiblir les petits opérateurs, l'UFC Que Choisir critique les modalités en faisant valoir qu'elles peuvent aboutir à de grandes disparités, avec le risque de se retrouver avec des opérateurs n'ayant que 40 MHz de spectre quand d'autres auront 100 MHz.

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Cela aura alors des conséquences sur les débits possibles en fonction des opérateurs : "les débits maximaux pourront varier du simple au plus du double entre opérateurs, pour une technologie en apparence identique" rien que sur la bande 3,5 GHz, et avec des écarts encore plus importants en agrégeant la bande 700 MHz.

L'association de consommateurs s'inquiète donc de la publicité à venir chez les opérateurs d'une 5G qui pourrait finalement être très différente en qualité d'un opérateur à l'autre et voudrait obliger les acteurs à un effort de transparence avec des cartes de couverture détaillées mais aussi l'interdiction "aux opérateurs de prétendre offrir de la 5G si celle-ci ne garantit pas - pas seulement en théorie mais aussi en pratique - des débits supérieurs à ceux de la 4G".

Par ailleurs, l'UFC Que Choisir critique la décision de l'Arcep d'abandonner les obligations de couverture de la population, jalons qui ont accompagné les déploiements des générations précédentes de réseaux mobiles, au profit du nombre de sites émetteurs.

Entre une obligation de déployer 12 000 sites au 31 décembre 2025 alors que ce nombre couvre moins de 95% de la population en 4G, et une bande 3,5 GHz de faible portée, autant dire que la couverture 5G sera de moins de 90% de la population avec ces dispositions.

Et ce d'autant plus que les opérateurs feront sans doute le choix de concentrer leurs déploiements d'antennes en zones urbaines denses, laissant le reste du territoire bien esseulé. L'association de consommateurs demande donc à l'Arcep de revenir aux objectifs de couverture de la population pour la 5G.

Source : UFC Que Choisir