Alors que les enchères en Italie et en Allemagne pour l'attribution des fréquences 5G ont coûté très cher aux opérateurs, posant des questions sur leur capacité à investir dans leurs réseaux, le gouvernement français avait choisi de privilégier justement l'investissement et de se montrer modéré sur les montants des redevances.

Les conditions du processus de l'enchère pour les fréquences 5G en France est en train de se mettre en place mais le prix de réserve doit encore être décidé d'ici le mois d'octobre.

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Le régulateur français s'inquiète d'une possible dérive de la volonté du gouvernement qui pourrait être tenté d'utiliser l'enchère 5G pour remplir ses caisses. "J'invite le gouvernement à bien conserver la ligne de départ, à ne pas utiliser l'attribution des fréquences 5G pour maximiser les recettes", a indiqué Sébastien Soriano, président de l'Arcep, lors de son audition devant les sénateurs.

La déclaration fait écho aux dernières estimations suggérant que le gouvernement pourrait obtenir de 3 à 4 milliards d'euros du processus. Si cela reste loin des 6,5 milliards d'euros de l'enchère italienne, Sébastien Soriano indiquait encore en juin qu'un montant de 3 milliards d'euros pour l'enchère française serait déjà élevé si l'on voulait préserver les possibilités d'investissement des opérateurs.

Le président de l'Arcep appelle donc à la vigilance alors que la commission des participations et transferts doit bientôt rendre son avis sur la valorisation du spectre avant que ne se décide le prix de la partie fixe des blocs de fréquences et celui des blocs supplémentaires sur lesquels se battront les opérateurs.

Les plus petits acteurs, Bouygues Telecom et Free Mobile, ont déjà fait part de leurs craintes de voir l'un des deux spolié sur les fréquences au profit des poids lourds Orange et SFR, alors que le spectre est déjà limité à 310 MHz (au lieu de 400 MHz), une partie de ce dernier n'étant pas encore libéré.

Source : Les Echos