Le déploiement rapide de la 5G inquiète certaines associations dans la mesure où toutes les études sanitaires n'ont pas été réalisées, donnant la priorité aux industriels par rapport à un risque éventuel.

L'Anses (Agence nationale de la sécurité sanitaire) a émis un pré-rapport plutôt rassurant d'après la compilation des études disponibles et les avis d'autres agences sanitaires mais a noté certains manques qui mériteraient des analyses complémentaires. Elle rendra un avis plus complet en début d'année prochaine.

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Alors que les opérateurs s'apprêtent à déployer des antennes 5G dans la foulée de l'enchère 5G pour la bande 3,5 GHz et dans la perspective de déploiements massifs du fait de l'utilisation de fréquences hautes qui imposent d'avoir plus d'antennes pour couvrir les mêmes zones, des associations comme Priartem et Agir pour l'Environnement ont déposé un recours auprès du Conseil d'Etat pour faire suspendre le déploiement de la 5G, le temps d'y voir plus clair sur les effets sur la santé et d'avoir un débat public sur le sujet.

Le Conseil d'Etat vient de rejeter ce recours demandant le gel des déploiements 5G en considérant qu'il n'y avait pas de caractère d'urgence justifiant son intervention, alors que la 5G ne sera pas effective avant l'été et sur des zones très limitées pour commencer.

Sa décision est également motivée par le fait que le Conseil d'Etat indique vouloir se prononcer "sur le fond du dossier avant l'été 2020", ce qui ne ferme pas complètement la porte à une reconnaissance de la problématique sanitaire de la 5G.

De quoi ajouter une autre incertitude sur le déploiement, alors que les opérateurs attendent toujours les premières autorisations de l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) concernant la possibilité d'utiliser des équipements 5G fournis par Huawei. Elles devaient être délivrées fin février.

Réagissant à la décision du Conseil d'Etat par le biais de l'AFP, Sébastien Soriano, président de l'Arcep, a appelé au dialogue sur les questions environnementales et sanitaires de la 5G, estimant "qu'il faut qu'il y ait une discussion collective pour faire de la 5G une technologie qui soit bonne pour les Français, qui respecte nos valeurs".