Habituellement organisé à Hong Kong, l'événement du 5G Summit de Qualcomm a été déplacé cette année à Barcelone. Si son organisation n'a pas complètement échappé aux aléas des événements locaux et de la colère catalane, il a permis au géant spécialisé dans les communications mobiles de faire le point sur une année particulièrement intense et de poser les bases des attentes pour l'année prochaine.
Christiano Amon, président de Qualcomm, a donc rappelé les énormes efforts consentis pour proposer des solutions mobiles 5G commerciales dès 2019 et qui ont équipé la grande majorité des smartphones 5G de la première vague.
Les premiers appareils mobiles ont fait appel au couple Snapdragon 850 / modem 5G X50 et la prochaine étape sera de proposer des SoC avec 5G intégrée, pas seulement en haut de gamme mais aussi jusqu'en milieu de gamme, sur les séries Snapdragon 6 et 7.
Dans le même temps, Qualcomm lance l'offensive sur la 5G fixe (FWA ou Fixed Wireless Access) avec l'annonce durant le salon 5G Summit d'une plate-forme de référence pour de futurs box et routeurs combinant à la fois 5G (avec modem X55 gravé en 7 nm) et WiFi 6, autre domaine dans lequel la firme tente de créer une dynamique.
Sur ces bases qui ont permis de créer un premier point d'ancrage pour la 5G, Christiano Amon a donc évoqué les attentes de l'entreprise concernant les étapes suivantes, alors que de plus en plus de marchés vont se lancer dans la 5G en 2020, considérée comme le point de départ pour les réseaux de nouvelle génération.
Au-delà de la complexité technique et de la combinaison de technologies représentée par la 5G, entre fréquences sub-6GHz et bandes millimétriques mmWave, et de la difficulté de pouvoir gérer les milliers de combinaisons de bandes de fréquences du monde entier, c'est la question de la couverture qui reste la priorité de 2020.
Et plutôt que d'attendre que les antennes soient peu à peu déployées, pourquoi ne pas rassembler les fréquences existantes ? C'est le principe du DSS ou Dynamic Spectrum Sharing qui doit permettre de combiner les fréquences de la 4G et de la 5G pour une meilleure expérience utilisateur.
C"est cette approche qu'a plaidée Qualcomm durant son événement, en mettant en avant les avantages pratiques de la réutilisation d'équipements existants pour accéder plus vite aux très hauts débits promis sur des couvertures étendues.
Cela peut être d'autant plus intéressant que cette technique vise particulièrement la partie basse du spectre disponible pour les réseaux mobiles, avec un intérêt sur l'étendue de couverture et la qualité de signal dans des zones difficilement accessibles pour la 5G sur ses fréquences habituelles.
La technique permet de faire cohabiter la 4G et la 5G sur les mêmes bandes de fréquences, moyennant un savant travail de partage des ressources spectrales et d'attribution de parties du spectre en temps réel en fonction des disponibilités.
Elle suit une logique différente des précédentes générations qui ont été déployées via des blocs de fréquences séparés qui ne sont éventuellement réattribués qu'à la fin de la vie d'une ancienne génération, selon un processus de refarming.
Le partage dynamique de spectre DSS pourrait donc être la solution technique en 2020 pour aider les opérateurs à étendre leur couverture 5G ou de permettre à ceux partis plus tard de créer plus rapidement leur couverture.
Et ce n'est pas seulement pour le plaisir de voir la 5G se diffuser mondialement : une couverture étendue ne pourra que faciliter la vente de smartphones 5G, et notamment de smartphones de milieu de gamme avec SoC intégrant directement un modem 5G qui assureront l'accès de la 5G au plus grand nombre.
