Comme d'autres grands groupes du Web, Amazon tend à faire développer en interne des composants électroniques calibrés pour ses besoins propres. S'appuyant sur l'expertise d'Annapurna Labs rachetée en 2015, la firme avait dévoilé l'an dernier un processeur ARM baptisé Graviton et destiné à ses services cloud AWS.

Selon Reuters, une deuxième génération de ce processeur ARM aurait été finalisée et offrirait au moins 20% de performances en plus que son prédécesseur. Et dans un segment des serveurs dominé à plus de 90% par Intel, cette nouvelle puce ARM démontre les efforts d'Amazon pour ouvrir une autre voie et réduire sa dépendance face à ses fournisseurs traditionnels.

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Il n'y a pas encore de quoi faire bouger les lignes du marché des processeurs pour serveurs mais les analystes notent que plusieurs grands groupes aux énormes moyens, comme Google ou Amazon, se penchent de plus en plus sérieusement sur la création de puces ARM alternatives moins onéreuses que leurs contreparties x86.

Et selon les sources de Reuters, cette deuxième génération de puce chez Amazon aurait des performances se rapprochant des puces Cascade Lake d'Intel gravées en 14 nm ou même des processeurs pour serveurs Epyc Rome chez AMD, dont les chiplets sont gravés en 7 nm, deux solutions x86 utilisées dans les datacenters, tout en consommant moins d'énergie.

Au lieu d'une base ARM Cortex-A72 sur la puce Graviton, cette nouvelle mouture repose sur la technologie plus récente ARM Neoverse N1 (une architecture pour serveurs cloud) et passerait à 32 coeurs (contre 16 pour Graviton) et des liens d'interconnexion pour accélérer les échanges de données entre composants.

Comme souvent pour les architectures ARM, c'est peut-être la partie logicielle, bien moins développée que sur x86, qui constituera le plus grand frein à l'adoption de ce nouveau genre de processeur.

Source : Reuters