Le gouvernement américain ne cache pas son hostilité vis à vis de l'équipementier télécom Huawei et craint de le voir s'installer au coeur des réseaux des pays avec le risque d'un espionnage des communications.

Mais il a un problème de taille : les Etats-Unis n'ont plus d'équipementiers capables de constituer une alternative pour se passer du groupe chinois qui reste leader mondial du marché.

Les seuls acteurs pouvant potentiellement mettre des bâtons dans les roues du fleuron télécom chinois sont Nokia et Ericsson, les équipementiers européens également engagés dans la course à la 5G.

5G

Et puisque l'Europe et d'autres pays ne sont pas décidés à interdire purement la présence de Huawei dans leurs futurs réseaux, le ministre américain du Département de la justice William Barr propose que les Etats-Unis prennent le contrôle de Nokia et Ericsson, soit directement soit via un consortium regroupant entreprises US et alliées, et d'orienter leur stratégie pour doter les pays amis des USA de réseaux débarrassés des équipements de la firme chinoise.

Il faut dire que le Royaume-Uni, pourtant membre des Five Eyes réunis autour des USA pour partager des informations sensibles, et la Commission européenne ont finalement décidé de ne pas bloquer Huawei sur leurs marchés tout en promettant un contrôle étroit et une mise à l'écart pour les infrastructures et installations les plus sensibles.

Pas question donc de laisser Huawei prospérer et nouer des partenariats en 5G qui pourraient lui ouvrir des portes à la faveur d'une baisse de vigilance des pouvoirs publics dans ces pays.

Il n'est toutefois pas sûr que l'Europe, en phase de reconquête d'une forme de souveraineté sur ses réseaux mobiles, accepte de voir ses atouts dans la 5G passer sous pavillon US...

Source : Les Echos