Thierry Breton, commissaire européen au marché interieur, a présenté la boîte à outils européenne qui doit permettre de déployer les réseaux 5G sans perdre de vue l'aspect de la sécurité, alors que les Etats-Unis font pression depuis des mois pour écarter l'équipementier chinois Huawei, soupçonné de permettre l'écoute des télécommunications transitant par ses équipements.

Comme au Royaume-Uni, l'Europe fait finalement le choix de ne pas écarter complètement Huawei mais sous conditions : "En Europe, tous les fournisseurs de 5G sont bienvenus, mais selon nos règles...qui sont strictes !", souligne Thierry Breton à l'occasion de la présentation de la fameuse toolbox, dont les directives dérivent du rapport sur la sécurité des réseaux publié en 2019.

5G 1

Et s'il est question de coordination des efforts et de souveraineté européenne, les recommandations portent aussi sur la nécessité d'écarter les "entreprises à risque" des éléments les plus sensibles des réseaux et infrastructures.

La Commission européenne recommande par ailleurs aux opérateurs de disposer de plusieurs fournisseurs pour réduire la dépendance à l'un d'entre eux et diminuer les risques.

Huawei a logiquement salué la présentation des mesures européennes qui font fi, au moins en partie, des arguments du gouvernement américain et lui permettent de rester sur le sol européen, même si cela obligera à se soumettre à une surveillance accrue.

En France, celle-ci se manifeste avec la récente législation qui impose aux opérateurs d'obtenir une autorisation préalable auprès de l'Anssi pour l'acquisition et le déploiement de certains équipements.

Les opérateurs français se sentant coincés entre la position ouverte du gouvernement vis à vis de Huawei et un discours officieux de blocage, l'introduction de la toolbox fournit un nouveau cadre qui devrait permettre d'y voir plus clair, même si chaque Etat membre aura le dernier mot sur son marché.

Source : Europa