Depuis que les deux groupes s'étripent pour des brevets et des accusations de plagiat, l'étroite relation fournisseur qui les reliait est en train de s'effilocher de plus en plus rapidement. Officiellement, les relations commerciales et fournisseurs sont distinctes mais Apple a pris plusieurs initiatives montrant clairement son désengagement au profit de nouveaux fournisseurs.

Qu'il s'agisse de dalles, de composants mémoire, de batteries, le groupe de Cupertino place petit à petit ses commandes vers d'autres acteurs du marché, trop heureux de profiter de la promesse de millions d'unités à délivrer.

Un seul domaine reste encore l'apanage de Samsung, c'est celui de la fourniture des coeurs du processeur. Le groupe coréen est le seul fournisseur d'Apple depuis les premiers iPhone et si son rôle s'est réduit, il est encore bien présent dans les dernières évolutions Apple A6 ( iPhone 5 ) et Apple A6X ( iPad de quatrième génération ), bien que la firme à la pomme ait commencé à prendre la tangente en remodelant l'architecture de son processeur, ne laissant à Samsung qu'un rôle de simple fournisseur.

Jongler entre Apple et ses clients habituels
Or, ce domaine pourrait bien finir par lui échapper aussi. On a vu durant l'année qu'Apple s'était rapprochée du fondeur taiwanais TSMC, évaluant ses possibilités de production. Ce dernier, déjà à la peine pour répondre à la demande de ses plus gros clients, comme Qualcomm ou Nvidia, est forcément attiré par la perspective de fournir Apple mais devra sans doute adapter rigoureusement son activité.

Le site Digitimes suggère que le groupe de Cupertino pourrait passer commande à TSMC de coeurs pour ses prochaines générations de processeurs mobiles dès 2013, et ce dans des proportions apparemment importantes, ce qui confirmerait l'ultime séparation envers Samsung.

Cette perspective inquiète quelque peu l'industrie car elle suppose que TSMC mette la majeure partie de ses outils de production au seul service d'Apple, ce qui pourrait conduire à dédier un, et même peut-être deux, sites de production uniquement pour les processeurs d'Apple.

A l'heure où le groupe de Cupertino semble prêt à discuter directement avec les fournisseurs de matières premières pour s'assurer de leur production, cela irait dans le sens d'une prise de contrôle presque directe du géant sur la chaîne de production.

Les observateurs essaient déjà d'envisager l'impact d'Apple sur le chiffre d'affaires et la rentabilité de TSMC. Pour ce qui est de celle de la branche semiconducteurs de Samsung, les prévisions pour 2012 portent sur une croissance de l'ordre de 50%, après un bond de 82% en 2011, croissance portée en bonne partie par les commandes d'Apple. La sortie des contrats risque d'être rude.

Source : Digitimes