Bioinitiative logo Le BioInitiative Workng Group est un organisme regroupant des chercheurs et des professionnels de la santé publique du monde entier qui vient de publier un nouveau rapport concernant les dangers des radiofréquences émises par les lignes électriques et les téléphones portables.

Le sujet est relativement sensible, les émissions radio étant au centre de débats controversés depuis plusieurs années, évoluant entre attitude neutre et mises en garde régulières. Le rapport publié par BioInitiative va dans la seconde direction et évoque un lien entre exposition aux champs électromagnétiques et augmentation des cas de leucémies chez les enfants, ainsi qu'une éventuelle prédisposition à différents types de cancer chez les adultes.

Le rapport rendu public le 31 août détaille la nature de ce lien, ainsi que des informations détaillées concernant les effets sanitaires de rayonnements électromagnétiques d'intensité pourtant plusieurs centaines voire plusieurs milliers de fois en-dessous des limites maximales imposées par l'autorité américaine de régulation des télécommunications, la FCC ( Federal Communications Commission ), ou par l' ICNIRP européen ( International Commission for Non-Ionizing Radiation Protection ).


Un lien de cause à effet établi ?
Plus de 2000 études scientifiques sur le sujet ont été épluchées et conduisent à la conclusion que les limites consensuelles considérées jusqu'à présent sont inadéquates à la protection des personnes. " Ce rapport veut être un avertissement au fait qu'une exposition prolongée à certaines radiofréquences peut produire des effets nocifs pour la santé. Une planification efficace des mesures de santé est importante pour la prévention des cancers et des affections neurologiques liés aux différentes sources de radiations électromagnétiques. Nous devons éduquer la population et les décideurs au fait que l'attentisme est inacceptable ", souligne le Docteur David Carpenter, co-éditeur du rapport.

Les premières observations sur l'augmentation des cas de leucémies chez les enfants ont été enregistrées en 1979 et l'augmentation du nombre de tumeurs cérébrales après l'usage intensif (sur des périodes de 10 ans ou plus) de téléphones fixes sans fil a été relevée dans plusieurs études, tandis que l'effet éventuel des téléphones portables est toujours à l'étude.

Dans ces cas, les tumeurs cérébrales, de type neurinome de l'acoustique (tumeur bénigne du nerf auditif mais exerçant une pression sur le reste des tissus cérébraux en se développant), se développeraient en seulement 10 ans, au lieu de 15 à 20 ans chez les personnes n'ayant pas utilisé ces types d'appareils.


Principe de précaution et normes plus strictes
Le rapport reprend également à son compte les nombreux troubles mineurs observés lors d'une proximité avec une source de rayonnements : fatigue, vertige, modifications de l'activité cérébrale, défaut de concentration, troubles de la mémoire, etc, et souligne qu'ils apparaissent même à de très faibles niveaux d'exposition, même si leur étiologie a récemment été contestée.

Au final, le Docteur Cindy Sage, co-auteur du rapport, demande la révision des limites d'exposition : " Le groupe de travail recommande une limite d'exposition fondée sur la biologie permettant la protection des organismes contre les très basses fréquences (lignes électriques) et les champs électromagnétiques qui, en cas d'exposition chronique, sont raisonnablement suspectés d'avoir des effets négatifs significatifs sur la santé et le bien-être. "

L' Afsset ( Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail ) prépare un dossier faisant le point des connaissances en matières de rayonnements électromagnétiques, à la demande du Ministère de l'Ecologie et de la Santé, afin de réévaluer éventuellement les niveaux de risque.