Pendant que petites et grandes entreprises travaillent activement au développement de drones suffisamment intelligents pour être utilisés comme outils de livraison rapide dans les villes, la réglementation se prépare du côté de la FAA (Federal Aviation Administration) et celle-ci est soumise à de fortes pressions de la part de l'industrie pour accoucher au plus vite des dispositions qui ouvriront la voie aux nouveaux services.

Mais les acteurs de ce marché en gestation pourraient bien être déçus. Selon le Wall Street Journal, la législation préparée par la FAA devrait être plutôt restrictive avec notamment l'obligation pour les pilotes de drones de disposer d'une véritable licence de vol et la contrainte d'horaires de vol spécifiques pour les appareils.

Les drones devraient également être contraints de respecter un plafond de vol de 400 pieds (environ 120 mètres)...et de rester à vue des pilotes. Ces règles veulent prendre en compte les gênes potentielles occasionnées par les drones (risque de chute en cas de panne, contrôle de l'appareil, pollution sonore) mais ne disent pas encore grand-chose concernant le respect de la vie privée, qui risque pourtant d'être mise à mal par ces appareils.

Amazon drone  Si elle est confirmée, cette réglementation s'avèrerait bien plus restrictive que ce que les supporters de l'idée des drones utilisables pour des services commerciaux espéraient, d'autant plus que la FAA devrait englober tous les drones de moins de 55 livres (25 Kg) dans une même catégorie, alors que les tenants des drones attendaient des règles assouplies pour les engins légers, comme la série Phantom de quadcoptères avec caméra embarquée du chinois SZ DJI Technology qui ne pèse que 1,2 Kg.

Par ailleurs, la nécessité pour les pilotes de disposer d'une licence de vol pourraient imposer de nombreuses heures d'entraînement en tant que pilote à bord d'engins volants, loin des espoirs de l'industrie d'une formation légère en pilotage.

La FAA devrait annoncer sa réglementation sur les drones d'ici la fin de l'année qui fera ensuite l'objet d'une consultation publique pour recueillir les commentaires des acteurs concernés, avant une mise en application sous un à deux ans.

Si ce projet de réglementation stricte se précise, il sera difficile de proposer des services de livraison par drone dans les grandes villes occidentales. Le point de départ de tels services pourrait alors commencer par des agglomérations dans les pays émergents où la réglementation est inexistante ou beaucoup moins stricte, comme en Inde. Un succès là-bas pourrait alors forcer la FAA à revoir sa législation et à l'assouplir.

En attendant, les services commerciaux de drones devraient s'étendre mais en restant limités à des cas spécifiques (livraisons en zones à faible densité ou en mer, utilisation par les services de secours et d'exploration...), dans un souci de contrôle de leur propagation.