Pierre Louette, président de la Fédération Française des Télécoms ( FFT ), qui regroupe les opérateurs mobiles détenteurs de réseaux (hors Free) et plusieurs opérateurs virtuels, a répondu aux questions du Buzz Média Orange-Le Figaro et a fait un point sur le secteur.

Il a notamment rappelé que le secteur télécom voyait 3% de son chiffre d'affaires partir en taxes diverses (France Télévision, copie privée...) alimentant des secteurs variés quand les opérateurs d'autres pays, comme les Etats-Unis, en sont à moins de 1%.

Si les opérateurs ne sont pas contre le financement d'autres activités, et notamment culturelles, ils trouvent que cela commence à faire beaucoup et envoient un signal au gouvernement pour ne pas alourdir la charge par de nouvelles taxes, en ces temps difficiles pour tout le monde, et pour les télécom en particulier.

Par ailleurs, face au déblocage prochain des fréquences de la bande 700 MHz pour les services mobiles, la FFT se félicite de l'accès à de nouvelles réserves spectrales, indispensables pour répondre à la multiplication des usages et du trafic data mobile, mais elle prévient également que l'espoir du gouvernement d'en tirer autour de 3 milliards d'euros va devoir être modéré.

"Il se trouve que l'on a déjà versé de 3 à 4 milliards dans les dernières années en achat de fréquences. Quand on les a achetées, le gouvernement avait dit qu'une telle occasion ne se représentera pas rapidement. C'est comme cela que les prix ont grimpé. Mais, à peine avons-nous commencé à utiliser celles achetées qu'on veut nous en vendre d'autres", a-t-il indiqué.

Le message envers le gouvernement est clair et l'accélération du calendrier pour l'accès aux fréquences de la bande 700 MHz ne fait clairement pas les affaires des opérateurs alors que les prix des forfaits ont baissé de 11,4% (chiffre Arcep) à 20% (valeur FFT) sur à peine plus d'un an.

Dans le même temps, les usages mobiles continuent de s'accroître et les efforts d'investissement pour y répondre par l'augmentation des capacités des réseaux mobiles actuels et le déploiement des réseaux 4G n'a pas diminué.

Quant au retour de Free au sein de la FFT : " nous sommes ouverts. Free était membre, puis il en est sorti il y a longtemps. Nous sommes ouverts à leur retour, mais on n'en est pas près aujourd'hui ", a précisé Pierre Louette.

Source : Le Figaro