La semaine dernière, Google mettait enfin ses Google Glass Explorer à disposition des développeurs les ayant précommandés (et s’étant délestés de quelque 1500 $ au passage). Google proposait également dans la foulée un descriptif technique du dispositif, une application " MyGlass Companion" ainsi que l’API Mirror dédiée.

google glass corrective  Malheureusement cette API est aujourd’hui critiquée par les développeurs qui espéraient pouvoir directement développer des applications natives de réalité augmentée. Sous sa forme actuelle, l’application de développement ne permettra que d’adapter leurs applications existantes pour un portage à destination de Google Glass.

L’une de principales critiques des développeurs est que l’API se base majoritairement sur des services Web de type REST (Representational State Transfer). La seule façon d’interagir avec Glass est de passer par le Cloud. Les seules applications qu’il est actuellement possible de créer sont des applications Web, et bien que Google Glass fonctionne sous Android, comme le rappelait Larry Page, il est impossible de lancer un quelconque service directement depuis le matériel embarqué.

Google aurait volontairement bridé son dispositif. La question de la batterie et de l’autonomie est ainsi mise en avant, Google Glass ne se présentant que comme un accessoire et ne permettant pas de gérer seul les calculs liés aux applications. L’orientation vers les interfaces Web permettent de limiter la consommation énergétique en n’imposant aucun calcul ou presque directement depuis les lunettes en dehors des quelques interactivités liées à la capture vidéo ou enregistrement vocal et géolocalisation.

google glass  Mais il s’agirait également pour Google de pouvoir bloquer quelques applications proposant des bugs, ou des actions redondantes non souhaitées par l’utilisateur, comme la publication en boucle d’un même cliché par exemple. Une bonne chose, ou une mauvaise selon l’angle de vue que l’on adopte puisque Google garderait le plein contrôle d’une très grande partie des services, soit un contrôle au niveau de l’utilisateur, mais également des développeurs.

Le fonctionnement de l’API actuel laisse suggérer que certaines fonctions ne seront pas possibles, contrairement à ce que pourrait proposer un smartphone, comme la réalisation d’une vraie application de réalité augmentée, ou la capacité de l’utilisateur à rediriger le flux capturé vers d’autres dispositifs ou services.

Puisque la plateforme s’appuie essentiellement sur le Web, certaines contraintes s’appliquent également, comme l’utilisation du langage HTML ou CSS.

Actuellement, les développeurs ont l’interdiction d’afficher des publicités sous Google Glass, et même de revendre leurs applications. Autre restriction, l’interdiction du développement d’applications liées à des jeux d’argent. Pour l’instant ces restrictions ne sont pas un vrai problème, du fait d’un parc de dispositif très restreint, mais il pourrait se révéler plus délicat à l’avenir.

De son côté, Google rappelle que le projet est très récent et que rien n’est figé. Malgré tout, il faudra que les développeurs conservent leur motivation pour proposer un ensemble d’applications de qualité pour le lancement public de Google Glass prévu en fin d’année, sans quoi la plateforme déjà très fortement critiquée risque de tourner au désastre commercial.

  

Source : TechCrunch