Google-nouveau-logo L'enchère pour les brevets de Nortel, qui s'est terminée par un montant exorbitant de 4,5 milliards de dollars, a été plus qu'un simpe épiphénomène. Les multiples réactions des dirigeants de Google, qui a préféré se désister après avoir vu une coalition se former contre lui, ont conforté l'idée que le terrain était devenu hautement stratégique, incitant les investisseurs à chercher fiévreusement la prochaine société prête à céder ses brevets.

Mais en annonçant le rachat de Motorola Mobility pour 12,5 milliards de dollars, Google a probablement mis fin à la bulle spéculative qui s'était formée, estiment divers observateurs interrogés par Bloomberg. En quête d'une propriété intellectuelle pour défendre sa plate-forme Android, Google a peut-être trouvé son bonheur dans les brevets de Motorola ( 18 d'entre eux pourraient être particulièrement utiles dans les litiges en cours ), ce qui va désamorcer ( mais pas terminer ) les batailles entre grands groupes.

Cela pourrait ne pas faire les affaires d' InterDigital, ferme de brevets qui compte monter une enchère début septembre et espérait en voir le prix grimper comme dans le cas de Nortel. Dès le lendemain de l'annonce Google / Motorola, la société chutait lourdement en bourse, les investisseurs comprenant que les opportunités se fermaient au même moment.


De Nortel à Motorola, des temps forts pour Google
L'enchère Nortel a été un cas particulier, dans un moment et avec des acteurs particuliers, qui a peu de chances de se reproduire par ailleurs. Elle a toutefois remis en perspective la valeur de la propriété intellectuelle au sein des sociétés, souvent sous-estimée dans les bilans.

Le groupe Eastman Kodak l'a bien compris en cherchant un acheteur pour 10% de sa propriété intellectuelle tout en se prémunissant d'un tentative d'acquisition hostile, sa valorisation boursière étant plus faible que la nouvelle valeur de ses brevets.

L'enchère InterDigital, qui pourrait tout de même attirer de grands groupes, devrait déjà donner une idée de l'état du marché. Les observateurs reconnaissent toutefois leur impuissance à prédire la direction qui sera prise, entre maintien d'une surévaluation des brevets et retour à la normale.

Source : Bloomberg