La situation devient de plus en plus difficile pour le groupe Eastman Kodak qui voit se rapprocher inexorablement la perspective d'une faillite. Affichant des pertes depuis de nombreux trimestres, la société centenaire a tenté d'accroître les revenus générés par sa propriété intellectuelle en attaquant en 2010 les sociétés Apple et RIM, accusées d'utiliser ses brevets sans en avoir réglé les royalties correspondantes.

Kodak espère tirer de cette procédure une compensation qui pourrait aller jusqu'à 1 milliard de dollars mais le temps joue contre elle. La société arrive à court de liquidités et doit impérativement trouver de nouveaux fonds.

Elle a tenté de profiter de l'engouement subit pour la propriété intellectuelle des entreprises, initiée lors de l'enchère d'une partie des brevets de l'équipementier canadien Nortel et qui avait conduit à un montant faramineux, une coalition de sociétés s'étant formée pour bloquer l'offre de Google. Kodak a ainsi mis en vente une partie de son portefeuille, avec l'espoir d'obtenir rapidement de quoi combler ses pertes.


Nouveau report de la plainte auprès de l'ITC

Mais les mois passent et rien de concret n'a encore émergé, malgré l'intérêt de plusieurs groupes pour des technologies de traitement de l'image qui pourraient être utilisées dans des produits mobiles. Et en attendant, la requête déposée auprès de l'ITC ( International Trade Commission ) contre Apple peine à faire émerger une décision claire.

Un verdict intermédiaire au mois de janvier 2011 avait déjà affaibli la position de Kodak en estimant que la violation de brevets n'était pas fondée. S'il ne constituait pas la décision finale, il peut avoir un impact sur cette dernière.

Et alors que Kodak espérait ardemment une décision de fond pour ce mois de décembre, un juge de l'ITC vient de repousser le jugement...au mois de septembre 2012. Ce nouveau délai éloigne encore un peu plus l'espoir d'une compensation financière à court terme et va sans doute l'obliger à prendre de nouvelles mesures pour s'endetter un peu plus ou vendre une plus large part de sa propriété intellectuelle.

Selon le Wall Street Journal, la société pourrait se placer sous le régime des faillites ( Chapter 11 ) dès le début de l'année prochaine pour se donner le temps de se réorganiser à l'abri des créanciers pendant quelques mois et mieux préparer la cession de ses brevets.