En annonçant une énième restructuration pour camoufler des résultats financiers qui continuent d'être décevants et ne montrent surtout pas de signes de relance, Nokia a vu une nouvelle fois son cours plonger, reculant de plus de 15% après les annonces d'hier.

Clairement, les investisseurs ne pensent pas que les efforts de réduction de coûts, qui vont détruire 10 000 emplois et réduire certaines activités, vont permettre au fabricant de retrouver de la croissance. Les flambées de cours liées aux rumeurs de reprise montrent plutôt qu'ils attendent un vrai changement ou une providence capable de casser la spirale infernale descendante.

On peut donc s'attendre à une multiplication des rumeurs de rachat de Nokia et tout le jeu sera de deviner qui peut réellement être intéressé par une société qui, malgré ses difficultés actuelles, possède de nombreux atouts, tant sur le plan logiciel que matériel.

Les noms de Microsoft et de Samsung reviennent régulièrement et les rumeurs qui en découlent sont tout aussi souvent démenties. Avec le savoir-faire de Nokia, il y a pourtant de quoi faire une entrée rapide pour un acteur désireux de profiter de la croissance de l'industrie mobile, sans avoir à bâtir lui-même son OS et ses terminaux, et tout cela à un prix attractif maintenant que Nokia a atteint une valorisation historiquement basse.

Si Microsoft reste le nom le plus pertinent, puisque le groupe joue aussi d'une certaine façon l'avenir de sa plate-forme Windows Phone avec Nokia, les regards se tournent aussi vers les grands fabricants chinois, comme ZTE (qui commence à proposer des terminaux Windows Phone) ou Huawei, de plus en plus actifs dans le domaine des smartphones et désireux de s'y faire un nom rapidement, après des années de présence en marque blanche.

Pour le moment, les lignes ne semblent pas bouger de ce côté mais il s'agit peut-être d'une position d'attente qui évoluera dès que Nokia montrera les premiers signes d'une reprise. Il est tentant d'attendre de voir si le fabricant finlandais peut encore descendre en valorisation et récupérer le tout une fois qu'il aura procédé à sa réorganisation et aura amélioré sa rentabilité.

Certains analystes restent toujours optimistes sur l'avenir de Windows Phone, voyant même la plate-forme se hisser au deuxième rang mondial dans les années à venir, devant iOS. Et Nokia est censé jouer un grand rôle dans cette évolution. Mais en aura-t-il le temps ?

Source : Bloomberg