Free Mobile qui fait tomber les prix des forfaits, obligeant les opérateurs à s'aligner en commençant par leurs forfaits-ripostes disponibles uniquement sur le Web, avant de possibles révisions sur les coeurs de gamme...

Face à cette situation, Frank Esser, PDG de SFR, accusait Orange d'avoir ouvert la cage du monstre Free Mobile en signant un accord d'itinérance 3G alors qu'il n'y était pas obligé ( seuls les accords d'itinérance 2G étaient inscrits dans les obligations des opérateurs ).

Pierre Louette, secrétaire général de France Télécom, répond à cette attaque par l'intermédiaire du journal Les Echos en affirmant qu'Orange subissait alors une forte pression de l'Arcep ( régulateur des télécoms ) qui voulait qu'un des opérateurs historiques signe un accord d'itinérance 3G.


Orange ne veut pas porter le chapeau

" Nous nous sommes sentis désignés car nous sommes le leader du marché. Tout le monde négociait l'itinérance 2G. Dans les derniers mois, nous avons fait un avenant pour la 3G, nous avons été pragmatiques ", indique-t-il au journal économique, ajoutant : " il faut sortir du fantasme selon lequel nous aurions donné les clefs à Free. Cet opérateur nous paie un variable, comme tous les MVNO, plus un fixe, ce que ne font pas les MVNO. "

De fait, au temps des négociations, l'Arcep s'était dite vigilante à l'accueil fait au nouvel entrant tandis que Xavier Niel évoquait la possibilité d'une " procédure contentieuse " s'il n'obtenait pas un accord d'itinérance 3G.

Xavier Niel a également rappelé à plusieurs reprises que l'accord d'itinérance 3G d'Orange lui coûtait très cher, d'où l'importance de disposer rapidement de son propre réseau mobile dont la couverture devrait être en avance sur le calendrier fixé par l'Arcep.


Oubliez l'itinérance, surveillez la terminaison d'appel
Pierre Louette estime que le coeur du débat actuel ( par rapport aux prix bas de Free ) ne se situe pas sur l'itinérance 3G elle-même, que Free aurait fini par obtenir d'une façon ou d'une autre, mais plutôt sur la négociation en cours du prix des terminaisons d'appel se jouant au cas par cas avec chaque opérateur.

Free Mobile, en tant que nouvel entrant doté d'un petit réseau, demande logiquement un coût de terminaison d'appel asymétrique qui lui soit très favorable. Et Si Free doit utiliser un moyen pour financer ses offres à bas coût, c'est peut-être sur la valeur de cette terminaison d'appel que les opérateurs ont le plus de possibilités de contrer ce concurrent gênant, suggère Pierre Louette, déviant ainsi la critique de l'itinérance 3G.

Frank Esser (SFR) s'est d'ailleurs dit opposé à une terminaison d'appel trop favorable à Free Mobile et prêt à saisir l'Arcep si les négociations restaient bloquées.

Source : Les Echos