Cave vin Le sujet a commencé à faire surface au mois de janvier 2008, suite à une condamnation du brasseur néerlandais Heineken, auquel il était à l'époque reproché la présence de publicités pour l'alcool sur son propre site Internet. Internet n'étant pas mentionné parmi les médias autorisés à diffuser de la publicité pour l'alcool dans la loi Evin de 1991, le Tribunal de Grande Instance de Paris avait préféré s'en tenir à l'interprétation purement littérale de la loi. Un mois plus tard, Heineken perdait son procès en appel.

Cette décision faisant jurisprudence, du fait du vide juridique, les producteurs français de vins et spiritueux ne savaient par conséquent plus vraiment à quoi s'en tenir. La modernisation de la loi Evin devenait clairement un passage obligé pour éclaircir la situation. C'est ainsi qu'en juin 2008, un groupe de travail s'était formé dans le but de travailler à la révision de la loi Evin.

Ayant reçu les diverses propositions, Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, avait indiqué en octobre dernier n'avoir rien contre la publicité pour l'alcool sur Internet, à condition d'un encadrement strict pour éviter les dérives. Elle demandait notamment l'interdiction d'utiliser le spam et les fenêtres intempestives, l'interdiction de cette publicité sur les sites Internet destinés à la jeunesse, au sport et aux activités physiques, l'adjonction d'un message à caractère sanitaire et la mise à jour des logiciels de contrôle parental pour prendre en compte cette éventuelle nouvelle législation.

Une position réaffirmée ce lundi sur France 2. La ministre de la Santé a indiqué vouloir mettre Internet au même niveau que la presse écrite et les radios. Elle justifie cela par le fait que les producteurs de vins et spiritueux étrangers ne se gênent pas pour utiliser Internet pour faire de la publicité et qu'il serait dommage de priver nos propres entreprises de ce moyen de communication. Elles seraient désavantagées vis-à-vis de cette concurrence. Il faut seulement que les règles soient fixées dès le départ et respectées.

Dans son même projet de loi visant à lutter contre l'alcoolisme chez les jeunes, elle demande par ailleurs l'interdiction de la vente d'alcool dans les stations-service en dehors de la tranche 8h00-18h00 et l'interdiction de la vente en vitrine réfrigérée qui incite à la consommation sur place.

Source : AFP