Le géant américain spécialiste des composants mobiles, du processeur aux connectivités sans fil en passant par la recharge sans fil, fait le dos rond face à l'enquête antitrust menée en Chine par la NDRC (National Development and Reform Commission) qui pourrait décider d'une amende de plus de 1 milliard de dollars pour sanctionner ses pratiques de licensing sur la 4G.

Le groupe Qualcomm a d'ailleurs annoncé que son activité en Chine pourrait être affaiblie l'an prochain si les menaces de la NDRC se précisent et qu'elle impose des remèdes qui risquent d'impacter sa lucrative activité d'obtention de droits de licence sur les technologies 4G au moment où la Chine bascule de la 3G vers la 4G.

Qualcomm logo  Mais les soucis du groupe américain pourvoyeur des processeurs et modems de la plupart des smartphones et tablettes haut de gamme du marché pourraient encore s'aggraver car, sur les pas de la Chine, ce sont les USA, par l'intermédiaire de la FTC (Federal Trade Commission), et l'Europe qui ont ouvert une investigation préliminaire, en quête d'indices sur un abus de position dominante.

La gestion des droits de licence associés à ses technologies mobiles représente une part significative des revenus de Qualcomm et le groupe est connu pour être dur en affaires, profitant de sa puissance économique et d'un portefeuille de brevets presque incontournable dans l'industrie mobile.

Est-il allé trop loin dans ses exigences de royalties sur les technologies mobiles, en particulier 4G, et s'est-il laissé aller à des pratiques conduisant à un abus de position dominante ? C'est ce que veulent déterminer les régulateurs. Les deux procédures ouvertes aux Etats-Unis et en Europe n'en sont qu'à une étape de collecte d'information et rien ne dit encore qu'une enquête formelle sera ouverte mais pour les investisseurs, cela sonne comme des coups de semonce de mauvais augure.

SnapDragon  Aux Etats-Unis, la FTC s'intéresse à l'application de droits de licence dans un cadre FRAND (Fair, Reasonable and Non Discriminatory) que n'aurait pas forcément respectée Qualcomm, tandis qu'en Europe, c'est la façon dont le groupe a organisé son marketing par des promotions et des incitations financières concernant ses modems qui interpelle le régulateur.

Le cours de Qualcomm a donc sévèrement reflué de 6% à la suite de la révélation de ces investigations et d'estimations de résultats financiers annuels pour l'exercice fiscal 2015 inférieures aux attentes. La fourchette basse révisée des revenus, estimée à 26,8 milliards de dollars, tient compte d'un scénario défavorable dans les différentes procédures.

Ces procédures interviennent à un moment compliqué par le durcissement des relations avec ses clients en Chine après les révélations d'Edward Snowden qui ont jeté la suspicion sur l'industrie high-tech américaine et par la montée de la concurrence sur la fabrication de processeurs, entre le taiwanais MediaTek qui gagne des parts de marché et un turbulent Intel prêt à s'associer avec des fondeurs chinois pour imposer sa plate-forme x86 dans les smartphones et les tablettes et faire de l'ombre aux plates-formes SnapDragon sous ARM.

Source : Financial Times